﴾ Chapitre 5.2 ﴿ : Entre deux mondes
Le premier souffle que prit Adrian en échappant aux limbes fut aussi lourd qu’une nuit sans repos. Le laboratoire était encore imprégné des restes d’une odeur métallique diffuse, mêlée à celle des vieux ouvrages. De fines traînées lumineuses perçaient les rideaux tirés à la hâte, projetant des traits d’or pâles sur les plans de travail encombrés. Les instruments ternis renvoyaient des éclats froids sous la lumière du matin. Les sens d’Adrian s’éveillèrent doucement d’un brouillard épais et confus. Adossé dans un fauteuil, son corps était engourdi. Une fatigue sourde irradiait dans ses membres, comme si chaque muscle luttait pour se rétracter. Une couverture rêche et trop petite pesait sur ses épaules, le protégeant à peine du froid qui s’était infiltré durant la nuit. Mais ce n’était pas ce qui le préoccupait.
Il n’avait plus mal.
Le constat flotta dans son esprit avec une lenteur inattendue. Brûlure et tourment avaient laissés place à une simple léthargie. Les souvenirs de la veille s’éveillèrent, déferlant avec une intensité brutale : la morsure, la malédiction rampante, le sang injecté. Le souffle court, il se redressa d’un coup, la poitrine étreinte par la panique, et scruta son bras. Là où Adrian s’attendait à trouver sa chair noire et décomposée, il ne trouva qu’une fine cicatrice, une simple ligne pâle, comme si ce qui aurait dû être mortel n’était plus qu’un lointain souvenir. Son cœur s’apaisa, mais ses pensées s’embrouillèrent d’autant plus. Liz lui avait dit que la malédiction ne connaissait nul remède, qu’elle ne résultait qu’en la mort ou la transformation en Ashir. L’injection lui avait sauvé la vie. Il avait agi par désespoir, mais jamais il n’aurait pu penser que cela fonctionnerait.
D’un geste nerveux, il chercha ses lunettes à tâtons sur la table proche avant de les trouver, posées négligemment près d’une pile de livre. Il se frotta un œil puis les chaussa, mais au lieu d’y voir clair, tout devint flou. Un flou si intense qu’il sentit son estomac se retourner. Il plissa les yeux, enleva ses lunettes, les remit, puis les retira une fois encore. Tout était net, parfaitement net. Trop, peut-être. Avant qu’il ne puisse chercher à comprendre davantage ce qui se passait, plusieurs coups aigus accompagnés du long grincement du vieux bois attirèrent son attention.
Dos à lui, la jeune fille qu’ils avaient récupérée la nuit dernière tentait désespérément de forcer la serrure de la porte. Ses mains maigres étaient crispées sur une pince d’orichalque qu’elle tentait de glisser entre les montant métalliques pour les plier. Elle portait encore sa robe blanche, tâchée de suie. Ses jambes nues étaient couvertes de poussière. Ses cheveux, d’un châtain clair tirant sur le blond, retombaient sur son visage sous l’effort. Adrian se redressa sur ses jambes, chancelant légèrement comme si le parquet de chêne sous ses pieds se transformait en gelée. Pour éviter de tomber, il fit un pas maladroit et heurta la table basse avec le genou. Une douleur fulgurante lui fit retenir un juron tandis que la pile de livre s’effondrait. La jeune fille se retourna brusquement, les yeux inondés d’une méfiance glaciale. De parfaits yeux marrons, en amande, dans lesquels vibra soudain une rage tranchante, celle d’une proie acculée. Elle se mit en garde d’une aisance qui ne trahissait aucune hésitation et s’avança rapidement vers Adrian.
— Attends ! Attends ! s’écria-t-il précipitamment, une montée d’adrénaline lui brûlant les veines. Je te veux aucun mal !
Hésitant, il leva les bras en signe de paix. La jeune fille s’immobilisa mais ne baissa pas sa garde improvisée. Son regard resta braqué sur lui avec une intensité farouche. Ses doigts fins se resserrèrent sur la pince, prête à bondir au moindre faux mouvement. Un silence tendu s’installa, de ceux qui précèdent la violence.
— Qui es-tu ?
Sa voix claqua soudain dans l’air comme un coup de fouet, empreinte d’angoisse et de colère.
— Qu’est-ce que je fais ici ? reprit-elle. Pourquoi on est enfermés ?
Adrian déglutit, tentant de garder son calme. Il n’avait pas la moindre idée de comment procéder pour se sortir de cette mauvaise passe. Il recula lentement d’un pas, cherchant les bons mots pour apaiser la tension écrasante qui planait dans la pièce.
— Écoute, dit-il d’une voix plus basse qu’il ne l’aurait voulu. On est en lieu sûr, je te le promets. Je m’appelle Adrian et je ne te veux aucun mal.
Il marqua une pause, essayant tant bien que mal de capter chez elle un regard moins agressif, un simple relâchement.
— Et toi ? demanda-t-il avec douceur. Tu as un nom ?
La jeune fille hésita un instant, toujours sur la défensive.
— Talya, souffla-t-elle.
Elle ne bougea pas d’un pouce, les muscles tendus et le regard profondément plongé dans le sien comme un défi silencieux. Adrian se relâcha.
— Talya... répéta-t-il calmement. On t’a trouvé hier, à la Roseraie. Tu... Tu nous as sauvé la vie, et je t’en remercie.
— Quoi ?
Pour la première fois, le regard de Talya sembla se perdre dans la pièce, un voile d’incompréhension habillant son visage. Les mots d’Adrian semblaient la perturber plus que de raison. Elle relâcha légèrement sa garde, abaissant son arme improvisée.
— Je t’ai... sauvé ? répéta-t-elle d’un faible murmure.
Ses yeux s’abaissèrent vers ses propres mains qui se mirent à trembler. La pince glissa de ses doigts et tomba sur le parquet.
— Je... Je ne me souviens de rien, bégaya-t-elle en reculant d’un pas. Tout est noir... Chaque fois que j’essaie de me souvenir... Tout est noir...
Sa respiration s’emballa, soulevant sa poitrine à un rythme hors de contrôle. Adrian voulut s’avancer, une compassion soudaine étouffant sa raison, mais à peine eut-il fait un pas qu’elle leva une main tremblante vers lui.
— Ne t’approche pas ! hurla-t-elle soudain en reculant plus encore.
Ses yeux détaillèrent Adrian avec une frénésie folle, cherchant à s’ancrer dans une réalité qui lui échappait.
— Je ne sais pas de quoi tu parles... reprit-elle d’une voix chevrotante en essayant de reprendre son souffle. Je ne sais même pas où nous sommes, je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas qui je suis... Je ne me souviens de rien...
Ses yeux s’embuèrent avant qu’un trait brillant ne dévale ses joues.
— Alors pourquoi j’ai l’impression de te connaître ?
Adrian déglutit une fois de plus, cherchant des mots qui ne vinrent jamais. Sans pouvoir répondre, des bruits de pas montèrent alors à l’étage depuis les escaliers. Telle une bête traquée, Talya se raidit. Elle reprit la clé sur le sol et s’éloigna de la porte tandis que le cliquetis d’une clé agitait la serrure. Elle s’ouvrit.
— On devrait être tranquilles un moment, dit Félix en entrant comme s’il poursuivait une discussion avec quelqu’un, Ruz ne rentrera pas avant...
Il s’arrêta face à la scène qui s’offrait à lui : Talya en garde, le visage marqué de larmes et Adrian, debout face à elle, les mains levées. Derrière Félix, Lily entra à son tour et s’immobilisa dès lors qu’elle aperçut Adrian. D’un air soulagé, son premier réflexe fut de le rejoindre pour l’enlacer. Adrian resta figé dans ses bras, trop abasourdi pour réagir, puis soudain, Lily se raidit et s’écarta en faisant volte-face. Ses yeux se posèrent sur Talya.
La vue de l’Etherios sembla déclencher chez elle un flot d’émotions violentes. Ses yeux s’assombrirent, ses lèvres s’écrasèrent en une ligne presque invisible avant que son visage ne se torde sous l’effet d’une colère pure, incontrôlable. Suspendu au mur, le cadran du focalisateur s’anima, vibrant sourdement tandis que la pièce se chargeait d’électricité. Instinctivement, Lily écarta Adrian et ses avant-bras s’embrasèrent, libérant des vagues bleutées d’éther.
— Lily, attends ! s’écria Adrian en se jetant devant elle, levant désespérément les bras. Je t’en prie, ne lui fais pas de mal.
Les filaments incandescents sur les bras de Lily frémirent, mais son regard ne quitta pas Talya. Elle ne détendit pas sa garde. Jamais elle n’avait ressenti quelque chose de tel, pas même chez les autres Etherios.
— Adrian, articula-t-elle froidement, est-ce que tu te rends compte de ce que tu fais ? Elle n’est pas comme nous...
Adrian inspira profondément sans se démonter. Il se retourna vers Talya, cherchant à capter son regard, les mains une fois de plus levées pour apaiser la situation.
— Talya, regarde-moi. Je te le promets, Lily ne te fera aucun mal. C’est ma sœur, d’accord ?
Elle le fixa avec hésitation dans un mélange de méfiance et de confusion. Ses mains tremblaient toujours, mais elle ne bougea pas. Adrian se tourna à nouveau vers Lily, l’implorant des yeux.
— Lily je t’en prie, écoute-moi. Calme-toi, je vais tout t’expliquer.
Lily hésita, observant tour à tout Adrian puis Talya. Finalement, les vagues d’éther se turent et ses bras se relâchèrent, bien qu’elle restât vigilante. Puis soudain, tandis que Talya se calmait à son tour, un frisson de compréhension traversa l’Etherios. Elle tourna lentement la tête vers Adrian et sa main vint effleurer son bras.
— Toi aussi, Adrian ? murmura-t-elle, choquée. Comment ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
Félix referma la porte derrière lui et s’avança prudemment dans la pièce pour les rejoindre. Mal à l’aise, Talya recula vers la fenêtre pour mettre de la distance entre eux.
— Félix, reprit Lily en se tournant vers lui, le visage grave. Tu m’as dit que vous aviez été pris par l’explosion... Mais...
Lily chercha ses mots, en quête de réponse. Adrian échangea un regard avec Félix, un regard lourd de sous-entendu. Après un court instant de silence, Félix se pinça les lèvres.
— Oui nous y étions, dit-il d’une voix tremblante, mais je ne t’ai pas tout dit.
Il reprit le cours de la soirée, lui raconta chaque minute en détail, chacune plus précisément que la précédente. Il lui détailla tout : les jarres, les sphères de Donear, l’explosion, le chaos déchaîné sur la Roseraie, l’apparition des Ashirs, la morsure d’Adrian. Et puis, avec une certaine admiration dans la voie, il se tourna vers Talya qui semblait hypnotisée par son récit.
— Elle nous a sauvés, Lily. Elle a détruit ces créatures comme si... Comme si c’était facile. Et grâce à elle, Adrian a pu soigner sa morsure.
La mine blafarde, Lily l’écoutait sans ciller. On ne guérissait pas d’une morsure d’Ashir. On mourrait, ou devenait l’un d’eux. Mais ce n’était pas ce qui l’intriguait le plus. Elle sembla réfléchir puis soudain, secoua la tête.
— C’est impossible. Il n’y a jamais eu d’Ashir derrière les murs. Je l’aurai su si c’était arrivé.
— Je ne te mens pas, Lily, appuya Félix d’un ton résolu tandis qu’Adrian hochait la tête.
— Non, vous ne comprenez pas. C’est moi qui suis arrivée la première, avec le reste des Garde-ébènes. Il n’y avait rien. Aucun trace d’Ashirs. J’ai consulté les rapports ce matin. Ils ont conclu que c’était un incendie dans un vieux bâtiment qui s’est propagé et a causé l’explosion, un simple accident.
Adrian et Félix se toisèrent longuement, comme s’ils échangeaient par la pensée.
— Qu’est-ce qu’il y a ? s’alarma Lily.
— Il y avait un autre Etherios, expliqua Adrian d’un air grave. Et... Il a tué une femme qui avait aussi été mordue.
Le silence tomba comme un couperet sur le laboratoire. Les explications d’Adrian firent à Lily l’effet d’un coup de poignard. Ces quelques mots pesaient lourd de conséquence s’ils trouvaient une once de vérité et Lily connaissait suffisamment ses deux amis pour voir dans leur regard que tout cela s’était bel et bien passé. Cela ne voulait dire qu’une chose. Au cœur même du Célestium, quelqu’un avait le bras assez long pour camoufler l’impensable, et une raison de le faire. Laquelle ? Pourquoi vouloir faire passer tout ceci pour un simple accident ? Qui aurait intérêt à commettre un attentat ? Pourquoi la Roseraie ? Pourquoi maintenant ?
— Si un Etherios est impliqué, alors cette affaire est déjà enterrée, murmura Lily, perdue dans ses pensées. Quelqu’un ne veut pas qu’elle s’ébruite.
Félix réfléchit à son tour. Son estomac se noua soudain en repensant à Leona et mille questions le traversèrent sans qu’il ne puisse apporter la moindre réponse. Ils n’avaient jamais eu le moindre secret l’un pour l’autre. Leona avait été la première à rejoindre les Hirondelles. Ensemble, ils avaient grandi dans les bas-fonds, connu la prison, la violence, la peur, partagé la faim et la souffrance. Il avait été là lors du décès de sa mère et elle l’avait soutenue comme personne lors de la disparition de son père. Si, au fond de son cœur, Félix se refusait à l’admettre, l’idée même qu’elle lui ait caché quelque chose lui déchirait les entrailles. Alors qu’il baissait la tête, déçu, un nom lui revint.
— Milos, murmura-t-il. C’est lui qui nous a informé pour les sphères chez Donear ! s’exclama-t-il encore. Il était bien trop renseigné ! Il sait forcément quelque chose ! Peut-être que tout est lié ! Il faut...
Lily l’interrompit d’un geste vif.
— Je t’arrête tout de suite. C’est trop risqué d’enquêter maintenant.
— Mais...
— On ignore encore en qui on peut avoir confiance, coupa-t-elle. Pour le moment, peu importe qui est derrière tout ça ou même pourquoi, je ne suis sûre que d’une chose.
Lily se tourna vers Talya, le visage marqué d’une détermination froide.
— Cet attentat a quelque chose à voir avec toi.
Inquiète de ses intentions, Talya recula. Adrian aurait voulu la contredire mais dut se rendre à l’évidence. Il ne pouvait s’agir d’une simple coïncidence.
— Si une ou plusieurs personnes sont prêtes à prendre le risque de falsifier des rapports officiels et à étouffer l’affaire, alors ils ne prendront pas le risque de te laisser dans la nature. Ils vont te chercher. Tu nous mets tous en danger.
Adrian sentit son estomac se tordre en voyant la détresse s’installer sur le visage de Talya. Elle n’avait rien demandé, leur avait sauvé la vie, et lui était incapable de l’aider.
— Toi aussi, reprit Lily en se tournant cette fois vers Félix qui déglutit. S’ils enquêtent, découvrent que tu as volé les sphères ou bien trouvent ce Milos et remonte jusqu’à toi, je ne pourrais pas te couvrir, pas cette fois. Je t’avais dit que tout se paye un jour, Félix. Par Aelion, pourquoi a-t-il fallu que tu mettes ton nez là-dedans ?
— Et si on restait discrets le temps que ça se tasse ? demanda le garçon. On laisse les choses retomber et ensuite on mène notre propre enquête ? Je connais une dizaine d’endroits dans les bas-fonds où on pourrait se cacher.
— Toi, oui. Eux, non, dit-elle en désignant Adrian et Talya. Vous empestez l’éther des mètres à la ronde. N’importe quel Etherios vous tombera dessus en un claquement de doigt dès que vous aurez mis un pied dehors.
— Alors quoi ? Ils restent gentiment ici à attendre le retour de Ruz pour que cette espèce de taré les dénonce ?
— Oui, répondit Lily.
Félix leva un sourcil, décontenancé.
— Aucun Etherios ne se méfiera d’une source d’éther à côté d’un laboratoire, se défendit Lily.
— Le laboratoire de Ruz n’a pas fonctionné depuis des années, lui rétorqua Félix, tout le monde le sait ici.
— Mais peut-être pas eux. Dans tous les cas, c’est notre seule solution pour le moment et ça ne sera que pour quelques jours.
— Et après ? C’est quoi ton plan ? Tu viens de dire qu’ils seront en sécurité nulle part.
— Il y a bien un endroit.
— Ah oui ? Et lequel ?
Le silence tomba une fois encore, pesant. Adrian et Lily se trouvèrent du regard et le garçon comprit. Ses lèvres se décollèrent tandis qu’une étrange appréhension le gagnait.
— Le Célestium...
— Pardon ? s’étrangla Félix. Ah mais de mieux en mieux ! On se jette directe dans la gueule du loup alors ?
— Lily a raison, admit Adrian à contrecœur, c’est la seule solution. En se faisant passer pour des Etherios, on passera inaperçus. Personne ne remettre ça en question là-bas.
Malgré tout, Adrian sembla hésiter.
— Comment va-t-on rentrer ? demanda-t-il à Lily. On n’a pas passé la sélection. Il faut s’assurer qu’on ne sera pas démasqués.
— Je connais quelqu’un qui pourra nous aider, répondit Lily, confiante. Quelqu’un qui me doit une faveur. C’est un gros risque à prendre, mais je refuse de vous laisser dans cette situation sans rien faire. Je vais faire en sorte que vous intégriez la prochaine promotion du Célestium et que ça soit le plus discret possible.
Plutôt discrète jusqu’ici, Talya approcha d’un pas, le regard méfiant.
— Je ne sais rien de vous, rien de ce qui se passe. Pourquoi je vous ferais confiance ?
— Parce que tu n’as pas d’autre choix, lui rétorqua Lily sans détour. Tu peux toujours tenter de te débrouiller seule, mais tu te feras attraper. Si c’est le cas, ces deux idiots seront en danger et je ne laisserai pas ça arriver. N’oublie pas que là, dehors, le monde entier est ton ennemi.
Adrian s’interposa, déterminé.
— Pas moi, dit-il d’un ton compatissant pour rassurer Talya. Je ne suis pas ton ennemi.
Il se retourna, hochant la tête vers Lily.
— On n’a pas le choix. Fais-le, s’il te plaît.
— D’accord, répondit-elle en acquiesçant à son tour. D’ici quatre jours, vous serez admis au Célestium avec le reste des rescapés de la sélection. Jusque-là, restez discrets, et ne vous avisez pas de sortir. Surtout toi.
Elle dévisagea Talya une dernière fois d’un air menaçant. Cette dernière la fixa, le regard empreint de peur et de défi, comme une flamme vacillante, mais tenace.
— Je le jure sur tout ce que j’ai de plus précieux en ce monde, la mit en garde Lily. Si jamais tu mets Adrian en danger, je te tuerai de mes propres mains. Félix, on y va.
Lily se mit en marche vers la porte, sa cape blanche battant le vide dans son dos en s’enroulant autour de ses chevilles. Incertain, Félix recula de quelques pas, puis, après un dernier regard hésitant avec Adrian, sortit à son tour.
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