4.
Jules
Une semaine après le sauvetage de Charly.
Je descends les escaliers pour rejoindre Emma dans le salon. C'est aujourd'hui, que l'on aide Eli et Charly a déménager dans leur belle nouvelle maison. J'entre dans le salon tout en regardant mon téléphone pour regarder l'heure. C'est bon, il est huit heure quinze, je ne suis pas à la bourre, Charly et Elijah arrivent normalement à huit heure trente.
— Em, t'es prête parce qu...
Je lève les yeux vers Emma, mais je m'arrête net. Mon dieu, je viens d'interrompre ma sœur en plein batifolage avec Jackson.
— Oh, Pardon ! je m'écris en m'arrêtant net. Vous voulez que je vous laisse seul ?
Ils se séparent un peu, tout en restant proche tout de même. Emma pouffe de rire. Jackson lui se racle la gorge, et se gratte la nuque. Lors de la soirée d'anniversaire qu'Eli et moi avons préparé pour les dix-huit ans de Charly et Emma, ma sœur a pris les devants, sur les conseils de Charly, pour avouer à Jacks qu'elle est raide dingue de lui. Depuis, ils ne se lâchent plus. Et quand je les vois tous les deux comme ça, je suis vraiment heureux pour eux.
— Non, non, c'est bon. J'ai demandé à Jackson de venir à la maison, pour qu'il puisse nous aider à faire le déménagement de Charly et Eli.
Jackson, Eli et moi sommes amis depuis... toujours, je crois. Quand nous étions petits, on nous appelait les Trois Mousquetaires, car nous étions inséparables, unis et solidaires. Du coup, nous en profitions souvent quand nous jouions, nous nous déguisions beaucoup en mousquetaire et puis on criait « Un pour tous et tous pour un ». Bien sûr, nous le sommes toujours, même si, les déguisements et les cris de solidarité ont été oubliés depuis...
Jacks est un mec très sympa, blond, grand, je dirais un mètre quatre-vingts, et ses yeux sont d'un bleu océan. Et puis attention, monsieur est tatoué, il a décidé de se faire un loup entre les omoplates, un dessin que j'ai fait il y a quoi deux ans, des qu'il l'a vu il le voulait sur sa peau et pas un autre.
Je me souviens encore comment il me l'a demandé quand il a vu mon croquis. Il est entre en trombe dans ma chambre, et l'a vu accroché au mur. Je me rappel qu'il l'ai pris dans ses mains, et m'ai dit: « Mec je vais me faire tatouer ce dessin sur mon dos il est superbe. Dis moi que ça ne te dérange pas ? » Bien sûr, je ne lui ai pas refusé. Mais surtout, je sais qu'avec lui, Emma n'aura pas de soucis à se faire.
Eli, lui a les cheveux un noir corbeau, des yeux gris perle. Il est musclé, mais fin, et très grand, un mètre quatre-vingt-dix environ. Elijah a une force de caractère impressionnante et est doté d'une grande gentillesse. Il arrive toujours à se faire respecter, d'une manière tellement élégante, d'un côté, c'est normal pour un futur alpha de meute. Et je suis certain que lui et Cha, vont vivre une vie magnifique, vu l'amour qu'ils se portent l'un pour l'autre.
Quand j'y repense, je crois que dans ma famille, on change complètement les codes. D'abord Charly, qui est le tout premier oméga mâle, puis maintenant Emma, qui craque littéralement pour un bêta alors qu'elle est une oméga. Il manquerait plus que je me trouve une fille, qui ne soit pas un loup, et là, je crois que l'on aura touché le jackpot.
Mais je m'égare complètements du sujet-là. Je secoue la tête et reprends le fil de la conversation, avant qu'ils me posent des questions sur mon air pensif.
— C'est parfait, des bras supplémentaires ne pourra que nous faire du bien. Charly doit avoir au moins deux valises pleines à craquer, simplement de jeans...
Nous éclatons tous les trois de rire, car c'est sur, Charly est un collectionneur invétéré de jean. Il en a des bleus, des noirs, des blancs, des verts, des marrons, des décolorés... Je ne me souviens plus de toutes les couleurs qu'il a, mais son armoire en est pleine à craquer.
— Pourquoi vous rigolez tous les trois ?
Nous nous retournons vers la porte d'entrée pour découvrir que Charly et Eli viennent d'arriver. Eli est habillé d'un survêtement adidas bleu foncé avec les bandes blanches, pour faciliter ses déplacements pour le déménagement. Eli, lui est égal à lui même, il porte un t-shirt rouge et un jeans noir. Je devance Em et Jacks et prends la parole.
— Nous parlions simplement de ta collection de jeans.
Eli éclate de rire, suivis de très près par Charly, ainsi que de nous trois. Pendant plus d'un quart d'heure, nous nous tordons de rire. Puis nous décidons de commencer à mettre les affaires, toutes les affaires de Charly.
Nous nous organisons de façon méthodique, Charly et Emma se chargent de les dits jeans ainsi que tous ses vêtements. Elijah, Jacks et moi mettons dans les cartons tous les bibelots que Charly qu'il a réussi en emmagasiner dans cette si petite chambre. Jacks prends les peluches empilé sur le lit, et les mets dans le carton spécial peluche, tout en parlant.
— Pour une chambre de quinze mètres carrés, je trouve que tu as mis beaucoup de choses. Mon dieu, mais c'est quoi cette peluche ? demande-t-il d'un air bizarre.
J'explose de rire, avant de prendre l'autruche en peluche "Géraldine" des mains de Jacks. C'est une autruche blanche avec des ailes bleues avec des petites touches de rose, avant elle avait aussi un chapeau degrand-mère rose et bleu, mais depuis le temps, il s'est déchiré et a été perdu. Imaginez le drame que ça a été quand Cha s'en est rendu compte. Et oui, car cette autruche immonde est le doudou de celui-ci. Charly me la prend des mains et répond par la même occasion.
— C'est Géraldine l'autruche, mon doudou. Elle a été ma confidente les soirs où j'étais triste, en colère, quand j'étais petit. Géraldine connaît tous mes ressentis concernant Eli...
Elijah se rapproche de Charly et l'encercle de ses bras, tout en l'embrassant dans le coup, avant de lui parler.
— Et pourquoi, c'est la première fois que je fais sa rencontre ?
— Simplement, parce que quand on était gosse, tu ne venais voir que Jules. Puis aussi parce que je dors avec elle que lorsque tu n'es pas avec moi... Le reste du temps, elle est avec mes autres peluches !
En lui disant ça, Charly se retourne pour faire face à Eli, l'embrasse et repart à son occupation, c'est-à-dire, mettre ses vêtements dans les cartons avec l'aide d'Emma.
Pendant plus de trois heures, nous mettons dans les cartons les affaires de Charly, entrecoupées de fous rires, évidemment. Après que tout soit terminé, nous descendons tous les cartons fermés, afin de les mettre dans la camionnette qu'Eli à louer pour l'occasion. Une fous terminé, Charly nous dit de directement nous retrouver tous chez eux. Pendant ce temps, Eli reçoit un message sur son téléphone.
— Bon nous devons-y aller, Ophélie vient de me dire qu'elle était arrivé à la maison avec le repas.
***
Nous arrivons devant la maison où Elijah vient de se garer. C'est une maison en bois moderne, de plein pied. Elle a une terrasse à l'entrée avec une toiture tout en poutre et verre. La porte d'entrée, qui est de couleur gris anthracite, est entourée de belles baies vitrées dont une porte-fenêtre, dont les contours de vitres sont un rappel à la couleur de la porte.
— Waouh ! Elle est magnifique cette maison.
Emma est totalement subjuguée par le nouveau domicile de Charly. La voiture est à peine garée, qu'elle sort et cours rejoindre Charly et Ophélie pour leur crier dessus en disant qu'elle est complètement folle de cette maison. Et maintenant, les voilà en train de sauter fous de joie comme des gosses. Je jette un coup à Jackson qui lui aussi a suivit du regard Emma, bouge la tête de droite à gauche en soupirant.
— C'est peine perdue, je crois que je vais devenir jaloux d'une maison, marmonne-t-il, en les regardant toujours.
J'éclate de rire, ce qui le fait sursauter, comme s'il avait oublié ma présence.
— Viens, on y va, sinon Eli va se trouver seul à vider la camionnette.
Il soupire, se penche pour ouvrir la portière en parlant.
— Vu comme c'est partie, nous serons trois et non six.
Nous sortons de la voiture pour rejoindre Elijah, qui est calé contre la camionnette, admirant mon frère et ma sœur accompagnés d'Ophélie toujours entrain de sauter, rire, pleurer... à vrai dire, je ne sais même plus, tellement ils montrent toutes leurs émotions à la fois...
— Et bien, Jacks, je crois que tu sais ce qu'il t'attend lorsque tu décideras de donner la maison des rêves à Emma.
Jackson arrête tout mouvement, les yeux ouverts en grands dû à la surprise. Moi parcontre je suis complètement hilare des mots d'Eli. Les trois petits fous se sont eux aussi arrêtés en entendant les mots qu'à prononcer Elijah. Emma, elle, regarde la réaction de Jackson, et comme je la connais par cœur, vu ce qu'il lui offre comme réaction, elle va voir rouge. Ce qui n'a pas loupé, tout d'un coup, elle part vers la voiture, en nous disant qu'elle a oublié son téléphone (qu'elle a dans la main). Jackson soupire, regarde du mauvais œil Elijah, et tout en grognant part rejoindre Emma.
Je m'approche doucement d'Eli, pendant que Charly et Ophélie éclate de rire. Je me pose à ses côtés, et lui parle doucement pour qui même l'oreille de loup n'entend pas.
— Dis donc, tu y es allé fort là, non ?
Eli me sourit d'un air sûr de lui.
— Oui, mais c'est surtout parce que je sais ce qu'il prévoit pour ta sœur...
Là par contre, c'est moi qui suis surpris. Je fronce les sourcils, en attendant qu'Eli continu son aveu, mais il n'en dit pas plus...
— Tu déconnes ? Qu'est-ce qu'il prévoit ? Et pourquoi je ne suis pas au courant ?
—En vérité, je n'en sais rien, je l'ai invité de toute pièce.
Je grogne, pendant que monsieur le nouveau comique, rit aux éclats.
— Très drôle, tu te joues les humoristes maintenant ?
Il reprend son air sérieux mais heureux, et jette un coup d'œil à Charly et Ophélie qui décide de rentrer pour organiser le repas.
— Depuis que je suis avec ton frère, je vis un rêve éveillé. Vraiment Ju, j'espère de tout cœur que tu trouveras, comme Jacks et moi, le bonheur.
Je me rembrunis, baisse la tête entre mes épaules.
— Je ne sais pas si je trouverais un jour... Regardez-vous bon sang, l'amour était vraiment à vos côtés tout ce temps. Au fond de vous, vous le saviez. Toi et Cha par exemple, vous vous tourniez toujours autour, même si vous ne saviez pas pourquoi. Emma et Jacks, c'est pareil...
Je lève les yeux vers Eli, passe mes mains dans mes cheveux, et soupire.
— Moi, par contre, je reprends. Je ne ressens rien de tous ça ! J'aurais pu être attiré par Ophé ou même la sœur de Jacks, Léna, mais non, aucune des deux ne m'intéresse. Et Dieu sait pourtant, que se sont de magnifiques filles.
Eli me regarde dans le silence, sûrement pour me laisser me calmer un peut. À chaque fois que l'on en parle, je pars dans un monologue. Il est toujours impossible pour moi de m'arrêter, avant de terminer de dire ce qu'il me passe par la tête.
La vérité, c'est que je rêverais de trouver l'amour avec un grand « A ». Celui qui fait battre le cœur de mes meilleurs potes, qui font maintenant, partie de ma famille à part entière, du fait de leur relation avec mes frangins. Malgré tout, je sais que les âme-sœur sont rares, tellement rares que nous avons tous été choqué d'apprendre qu'en plus de Charly, Emma avait trouvé le sien en Jackson.
Voyant sûrement que je suis en plein débat intérieur, Elijah soupire, se décale de la camionnette, pour se diriger vers le coffre.
— Aide moi à décharger, ça te changera les idées.
— Oui, je pense que cela vaut mieux...
***
En fin de compte, nous étions seulement deux à vider la camionnette. Mais cela a été plutôt rapide, une petite demi-heure environ.
Après avoir mangé tous ensemble, nous avons aidé Charly et Elijah à vider les cartons et à les ranger. Une journée entre potes, en famille, ça nous a fais du bien. Car, avec les événements de la semaine passé, nous en avions tous besoin.
A la nuit tombée, nous décidons de laisser le jeune couple tranquille et de rentrer. Avant de pouvoir me poser dans mon lit, comme je passe devant chez Jacks, je le dépose avec Emma au passage.
Enfin arrivé à la maison, je me gare, le regard vide lié à la fatigue, mais également au fait que je sois concentré dans mes pensées, je reste quelques instants dans la voiture.
Je regarde la maison où j'ai grandi, avec mes parents ainsi que mes frère et sœur. Je n'ai pas trop à me plaindre, nous avons une belle vie. Mon père, Marc, est l'alpha de la meute, est marié à ma mère, Sophia, depuis trente ans. Malgré le fait, que nous avons vécu dans le mensonge, pendant dix-huit ans pour protéger Charly.
Maintenant qu'Emma et lui ont trouvé leur grand amour, je désire le trouver également. Même si, je ne trouve pas mon âme-soeur, je souhaite pouvoir faire la rencontre d'une fille qui fera chavirer mon cœur.
Je secoue la tête en me rendants compte que je suis toujours dans ma voiture à admirer la maison. Je décide de sortie enfin et de me jeter dans mon lit.
Lorsque je passe l'entrée, et me dirige vers les escaliers afin de monter pour accède dans la chambre, ma mère m'interpelle.
- Eh, Jules mon chéri, comment, c'est passé la journée déménagement de Charly ?
- Tout s'est très bien passé, maman. Nous avons passé une excellente journée, fatiguant certes, mais dans la joie et la bonne humeur. La maison est magnifique aussi, Eli ne s'est pas moqué de mon frère. Ils auront une belle vie ensemble...
Ma mère arrive généralement, facilement à voir quand l'un de nous ne va pas, et là ça ne loupe pas... Elle s'approche de moi, pose ses petites mains délicates sur mes épaules, me lance un regard bienveillant, et rempli de tendresse et d'amour.
- Que se passe-t-il ? Pourquoi es-tu si triste ?
Je baisse les yeux pour regarder mes pieds, et je soupire.
- Non, maman tout va bien. Juste petit coup de blues, en rapport au fait que Charly et Emma on leur âme-sœur...
- Oh mon chéri. Je suis persuadée que la tienne est vraiment tout près.
- Maman... Je sais que ce n'est pas une certitude de trouver la personne qui nous correspond en tout point.
Je ne souhaite pas entendre sa réponse, car je sais ce qu'elle va me dire. C'est la même à chaque fois. Mais je ne vais pas pouvoir y échapper, malheureusement.
- Mon Juju, sache que cette fille que tu cherches est là, j'en suis certaine. Je pense même qu'elle est tout près !
- Nous verrons bien, ma petite mounette... Je te laisse, le déménagement de Charly et Eli m'a exténué.
Je coupe cours la conversation, je lui embrasse la joue, puis monte enfin accéder à ma chambre. J'arrive dans ma chambre, que je n'ai pas changée depuis mon adolescence. Les murs sont remplis de posters de QUEEN, U2, NIRVANA, MUSE et ACDC, mais aussi du sorcier Harry Potter.
Je suis un fan inconditionnel de Rock, depuis que mon père m'a amené voir un concert de U2. Après ce jour-là, je n'ai fait qu'écouter ce genre musical, certes les musiques qui passent à la radio sont pas mal, mais ce sont celles que je préfère. J'ai également une étagère en verre, où j'y expose mes figurines d'Harry Potter. Ma sœur l'appelle à chaque fois "mon occulte collection" en référence à la magie.
Donc oui, ma chambre fait un peu enfantine, mais je m'y sens bien. Je la considère comme mon deuxième chez-moi. C'est même la seule pièce, à part ma famille et bien sûr, mes deux autres mousquetaires, où personne est entré. Je me dirige vers mon armoire, pour prendre des habits de rechanges, à me mettre après ma douche.
Je sors de la salle de bain, propre et serein, je peux enfin me jeter dans mon lit. Oh moment, où j'étais sur le point de m'endormir, mon téléphone vibre m'annonçant un message.
Charly: Merci beaucoup de nous avoir aidé Eli et moi aujourd'hui. Nous avons cherché un bar pas très loin de nos domiciles respectifs. Le café "Le Dante" est pile-poil à mi-chemin, pour nous tous. On voudrait que vous veniez tous, c'est bon pour toi? Tu vois où il est, où tu as besoin de l'adresse ?
"Le Dante", est un petit café où il doit y avoir environ dix tables avec pour chacune, deux ou trois chaises. Le propitiatoire, est un fan inconditionnel des œuvres de Dante Alighieri (un poète et écrivain italien), d'où le nom.
Pour preuve, au fond de la salle, il y a un d'installer un coin lecture, pour les personnes qui le désirent, avec une immense bibliothèque avec des livres donnés par des clients pour la plupart, mais aussi beaucoup, je dirais même énormément d'ouvrage de Dante lui-même...
Moi: Pas de soucis, ça m'a fait plaisir tu le sais. Oui, je sais ou est "Le Dante" à qu'elle heure, on s'y rejoint ?
Charly: Vers 18 h histoire de boire un verre, avant de se trouver un endroit ou manger ?
Moi: Parfait, à demain.
Charly: À demain Juju.
Je pose mon téléphone sur ma table de nuit et ferme les yeux pour essayer d'entrer rapidement dans les bras de Morphée.
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