Ambre

Jeudi 23 Avril.

— Bon, tu es prête pour samedi ?

— Je crois, je suis surtout stressé à rencontrer des membres de ma famille...

Samedi, je rencontre mes deux frères et ma sœur. Je suis angoissée à vivre ce moment-là.

— Parlons d'autres choses.

Je regarde Stacy, qui est toute joueuse avec des yeux qui brillent malicieusement. J'attends la suite avec un peu d'anxiété. Pendant toute la semaine, elle m'a parlé de Jules, le garçon que j'ai dessiné au bar la dernière fois.

— Jules...

— Ah non ! je m'écris en levant les yeux au ciel. Tu ne vas pas recommencer.

— Bien sûr que si. Il est charmant ce jeune homme, enfin de ce que je peux voir sur le papier. Et puis son frère, euh comment il s'appelle déjà ?

— Charly... je souffle du bout des lèvres.

Je soupire de fatigue, tout en me cachant le visage avec mes mains.

— Oui, oui ! C'est ça, Charly. Et bien, ce jeune homme a dis que vous vous reverrez, peut-être même plutôt que tu ne le crois.

— On verra... pour le moment, je vais dans ma chambre.

— Tu devrais peut-être aller au café Dante.

— Je n'ai pas très envie d'y aller, Stacy...

— Je sens que tu dois y aller ce soir, je ne peux pas te l'expliquer.

— D'accord, d'accord... Si c'est un pressentiment, je vais donc y aller.

Je me dirige vers la porte d'entrée, prend ma veste en cuir et commence à partir. Je me stoppe avant, fais demi-tour, pour faire une petite bise sur la joue de Stacy, puis me dirige vers la sortie. Direction le café... Lorsque j'arrive, je passe commande et vais m'installer à une table. Après dix minutes, le serveur m'apporte ma commande. Concentrée à admirer le motif de feuille qui est dessiné, avec du cacao en poudre, sur la mousse de mon cappuccino, je n'entends et ne vois rien autour de moi.

— Salut.

Je sursaute et regarde la personne que vient de me parler. Je reconnais Éric, un de mes frères. Je le regarde étrangement. Comment a-t-il fait pour me trouver ? me demandé-je.

— Bonjour...

— Je sais que tu me reconnais, Ambre, dit-il en souriant faiblement.

— Ah ! Mais comment sais-tu qui je suis ?

— Question que je pourrais te retourner, tu ne crois pas ?

Pendant qu'il me parle, mon frère Éric, prend place en face de moi. Il est exactement comme sur mon dessin. Je bois une gorgée de ma boisson avant de lui répondre.

— Oui, c'est vrai, mais je te l'ai posé avant et j'aimerais que tu me répondes, s'il te plaît.

Il me sourit, puis me regarder droit dans les yeux.

— Dois-je te rappeler que nous avons le même père ?

Je fronce les sourcils, intrigués par sa réponse.

— Comment ça ?

— Je suis peut-être né vampire, car j'ai pris les gènes de notre mère, mais j'ai aussi ceux de notre père. J'ai, en plus de mes capacités vampiriques, certains pouvoirs magiques. Mais seuls Gabriel et Marina sont au courant.

— Alors pourquoi me le dis-tu ? je le questionne.

— Parce que je sais que je peux te faire confiance.

— Tien. Bonjour Ambre, comment vas-tu ?

Éric et moi tournons la tête vers la personne qui vient de me dire bonjour. Et je découvre Charly et son copain Elijah.

— Bonjour Charly, Elijah. Je vais bien merci.

— Bonjour Ambre, Éric.

Je fronce un peu plus les sourcils. Me tourne vers mon frère.

— Tu les connais ?

— Oui, ce sont les loups de la ville. Ils habitent à quinze minutes d'ici en voiture.

J'écarquille les yeux me tourne vers Charly et Elijah.

— Des loups ?

— Hum... Oui, c'est ce que nous sommes, répond Charly en haussant les épaules. Tu es toujours autant délicat Éric. Pff, ton frère Ambre, est très gentil, sauf quand on le prend par surprise...

— Mon frère, mais, comment tu sais tout ça ?

— Il le sait, car je lui ai raconté que j'allais voir ma sœur ce soir. Mais toi comment la connais-tu ?

— Oh, on s'est rencontré la semaine dernière ici même. Elle a dessiné un magnifique portrait de Jules, sans même l'apercevoir. Mais, on va vous laisser faire plus amples connaissances. À plus...

Après qu'ils soient partis, Éric et moi parlons de notre passé mutuel, de nos frères et sœur. De ses souvenirs de notre père. Après plusieurs heures, Éric me donne son numéro de téléphone et part. En me levant pour faire de même, Charly m'interpelle.

— Ambre, attend ! Tien, voici mon numéro. Je sais que nous ne nous connaissons pas, mais, prends le s'il te plaît. Sache, que tu peux avoir confiance en nous. Nous sommes peut-être des loups, mais nous ne sommes pas méchant.

— Merci.

Je prends le papier, le mets dans ma poche et rentre chez moi. En arrivant devant la porte de mon appartement, je la découvre entre ouverte, ce qui est étrange.

— Stacy, pourquoi tu as laissé la porte ouverte ?

Après avoir posé ma veste sur la porte manteau, je m'avance vers le salon. Quand j'y arrive, je découvre un salon complètement ravagé, tout est cassé au sol, je me mets à paniquer et à courir dans toutes les pièces qui sont toutes, dans le même état.

— Stacy ? Stacy, tu es là ?

J'arrive dans ma chambre pour découvrir un mot sur mon lit. Je le prends et commence à le lire.

***

Ma petite Ambre,

Enfin, je te retrouve. Il m'a fallu dix-sept années pour savoir à qui ton père t'avais confié. J'aurais dû le savoir qu'il avait contacté une amie d'enfance. (la seule que je ne connaisse pas de nom). Sache que pour le moment, elle va bien. Mais si tu veux la revoir, il va falloir que tu viennes à moi. Je sais que ce petit nigaud d'Eric est venu à toi. Maintenant, tu sais à qui demander pour me rencontrer...

Je t'embrasse !

Ta mère, Julianna.

***

Je repose ce petit mot, là où il était posé, les larmes coulant tout le long de mes joues. Je vais prendre mon téléphone, pour appeler Éric, dans la poche de ma veste et fais tomber le papier que Charly m'a donné tout à l'heure au bar. En le voyant, je me remets à penser à ce que mon père et Stacy m'ont dit : « Il ne faut pas faire immédiatement confiance en tes frères et sœur ». Je décide donc, d'appeler Charly.

***

Jules

Charly et Eli sontdéjà assis à table lorsque j'arrive enfin...

— Salut, les gars, les autres ne sont pas encore arrivés ? C'est bizarre.

— Non, c'est normal, Jacks nous a appelé toute à l'heure pour nous prévenu qu'ils ne viendront pas avec Emma, ce soir, il l'emmène au restaurant...

Je siffle en écoutant Charly me parler.

— Dis donc, il nous joue le romantique monsieur. Et Ophélie ?

Il allait me répondre, mais son téléphone se met à sonner. Charly répond en fronçant les sourcils.

— Allô ?

—...

— Oui ?

— ...

— Oui Ambre, je ne parle jamais pourrien dire.

Quand j'entends son prénom, je lève immédiatement mes yeux vers ceux de mon frère. Je lui pose un milliard de questions silencieuses. La seule réponse que j'ai de sa part, c'est un levé de main pour me demander de patienter. Mauvaise réponse, je grogne involontairement, mais Eli réagi rapidement en me bloquant par le bras.

— Ambre ?

—...

— Où es-tu ?

— ...

— Envoie-moi l'adresse parmessage, on arrive.

— ...

— Oui ?

— ...

— Je t'enpris, à tout de suite.

Il raccroche, et reçoit peut de temps après un message avec d'écrit son adresse et informations importantes pour accéder à son appartement. Charly me regarde étonner.

— Sa tutrice vient d'être kidnappé par sa mère. Elle a encore trop peu confiance en son frère alors elle m'a appelé. Elle va bien, mais un peu sonnée. Bon sang, heureusement que je lui ai donné mon numéro tout à l'heure quand elle sortait du café.

Je me lève déjà près à partir des les premiers mots de sa phrase.

— Où habite -t-elle ?

— Vraiment tout près, allons-y !

Nous payons notre addition, pour nous diriger chez Ambre. Elle nous a même donné le code d'accès pour entrer dans l'immeuble.

Nous entrons etaprès avoir monté deux étages, nous atteignons la porte d'entrée de l'appartement. Nous frappons, mais personne ne répond. J'essaie l'ouvrir, et y arrive, car celle-ci n'est pas verrouillée. Nous nous stoppons net en découvrant un salon complètement ravagé.

— Mais qu'est-cequ'il s'est passé ici ? Ambre ?

— Ici, deuxième pièce àgauche.

Charly me regarde inquiet.

.

— Ju vas-y, nous, nous allons ranger un peut tout ça.

Il me parle enchuchotant. Je hoche la tête et me dirige vers l'endroit indiquépar Ambre. En arrivant dans la pièce, je la vois allongée sur unlit en serrant un coussin contre elle. Quand je la regarde ainsi,elle a tellement l'air vulnérable...

— Salut.

La jeune fille relève la tête et croise mon regard.

— Bonjour.

—Que s'est-il passé ici ?

— Ma tutrice a été enlevée par mamère.

— Oui, Charly m'a dit. Mais pour quelle raison, et pourquoi n'as-tu pas voulu appeler ton frère ?

— On m'a dit de ne pas leur faire entièrement confiance enfin au début et pourquoi Stacy simplement parce que m'a mère veut ma mort.

Je fronce les sourcils ne comprenant pas pourquoi.

— Je pense qu’il va falloir que tu m'expliques du début, parce que là, je ne comprends pas trop.

— D'accord, viens à ma chambre, tu verras le mot.

Elle se lève, etavance pour aller dans l'autre pièce en face. En entrant dans sachambre, elle prend une feuille et s'allonge sur son lit en melaissant une petite place pour que je m'y assoie. Ambre, entend lebruit dans le salon, je l'arrête en lui touchant le bras,lorsqu'elle souhaite ce lever.

— Ne t’inquiète pas, c'est seulement Charly et Elijah qui font un peu de rangement.

—Oh !

Une fois installée, elle me donne le mot, je le lis dans le silence.

— Bon, d'accord, je comprends que ta mère te cherche depuis un bon moment.

—Dix-sept ans, oui, effectivement, on peut dire que c'est depuis un moment... Toute ma vie quoi.

— Et si tu me racontais ton histoire version résumée si tu ne veux pas me détailler certaines choses.

— Rien de bien compliqué.

Ambre m'explique que son père l'a déposé chez Stacy quand elle avait trois mois et qu’il s'est laissé tomber du toit de son immeuble pour pas que sa mère retrouve sa trace. Cette belle fille à mes côtés, me dit également que sa mère, Julianna, est une vampire, qu'elle a eu avec son père trois enfants en plus d'elle, mais que seulement elle est née humaine, plus particulièrement sorcière.

Pendant son récit, sans nous en rendre compte, nous nous sommes tournés pour être face à face. À la fin de son explication, nous nous regardons dans les yeux pendant un certain temps jusqu'à ce que je la fasse sursauter en grognant. Je soupire, car je sais que mon loup est plus proche que je ne le voudrais.

— Pardon, excuse mon loup, il est un peu contrarié.

— Ce n'est pas grave, j’ai juste été surprise.

— Concernant ton histoire, non rien de bien compliqué.

Je lui dis avec le sourire, par pure plaisanterie, et pour la détendre un peu.

— Et toi, quelle est ton histoire ?

— Oh, pas grande chose, j'ai surtout toute ma vie, enfin avant qu'Elijah prenne ma place, j'ai protégé mon frère Charly.

— Pourquoi ?

Je soupire, je me cale un peu mieux sur le lit, met mes bras sur mes yeux.

— C’est compliqué, Charly est le seul oméga garçon. Et il a fallu que l’on mente à toutes nos connaissances en faisant croire qu'il était un bêta comme moi. Pendant des années, nous lui avons teint les cheveux en blond, il a caché les sentiments qu'il éprouvait pour mon meilleur ami, Elijah. Mais tout s'est arrangé maintenant et ils sont heureux.

— Mais tu fais quoi toi, maintenant ?

— J'aide mon père et le père d'Elijah avec Eli justement, à la meute.

— Et comment allez-vous faire pour m'aider à retrouver Stacy ?

Je me relève, lui tends ma main.

— Viens, on va enparler avec Eli et Cha.

— D'accord.

Elle la prend et ne la lâche plus, comme si j'étais sa bouée de sauvetage. Lorsque nous entrons dans le salon, nous découvrons Elijah et Charly en pleine séance câlin. Ce n'est pas possible ses deux-là. Je soupire en leur faisant comprendre que nous sommes là.

— Les gars... Eh bien vous avez bien rangé, mais le moment câlin et bisous ce n’est pas maintenant.

— Et toi, tu en as profité pour faire connaissance avec ma future belle-sœur ?

— Hein ? demande-t-elle en lâchant immédiatement ma main.

—Charly, je t'ai demandé de ne pas faire ça, dis-je en soupirant, tout en lui lançant un regard noir sévère.

Je décide de changer de sujet pour leur raconter ce qu'il s'est passé avant de les appeler. Elijah, qui a été silencieux depuis le début, conseille Ambre d'appeler son frère Éric pour lui demander d'organiser une rencontre au Dante. Comme ça, notre présence ne les perturbera pas plus que cela.

Ambre y va immédiatement, et profite après pour commander des pizzas. Une dizaine de minutes plus tard, son téléphone vibre.

— J'ai eu l’heure et la date pour voir mes frères et sœur. Nous nous voyons au Dante samedi à vingt et une heure quarante-cinq.

— Très bien, tu veux venir avec nous, tu dormiras dans mon ancienne chambre, ça t'évitera de te sentir seule ici.

Je regarde Charly étonné, mais ravi aussi par son initiative. Ambre hésite, mais j’insiste pour ne pas qu'elle se sente seule ce soir. Après avoir réussi à la convaincre, elle va dans sa chambre pour préparer ses affaires.