Artiste maudit

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puis soudainement, il retrouve son calme ; il se remet à écrire et il se remet à peindre. Il s’analyse avec une complète lucidité ; il cherche d’où viennent ses crises, ce qui peut les déterminer. Il travaille avec emportement et il dit :

"Je laboure comme un vrai possédé, j'ai une fureur souple de travail plus que jamais."

C'est comme un homme nouveau qui raisonne avec toute sa rare intelligence et qui a chassé de lui-même une chose mauvaise. Il se croit reparti vers la guérison.

La folie de Van Gogh était pendant longtemps considérée comme la source de l’expressivité de ses tableaux :

La couleur a une importance primordiale dans l’œuvre de Van Gogh. Ses tableaux frappent le spectateur par l’intensité de sa palette. On suppose, que le choix de couleur a été dicté par l’état émotionnel du peintre. Plus sa colère et sa douleur s’agrandissaient, par exemple, et plus le jaune et le violet dans ses toiles devenaient éclatants. Il subissait les souffrances et les fortes émotions, et il transportait cette force intérieure sur ses tableaux.

Van Gogh accordait une grande importance au soleil. Il était pour lui non seulement la source lumineuse qui donne ces couleurs éclatantes à la nature de ses toiles, mais il manifestait pour lui également l’amour divin. Quoi qu’il arrive, le soleil se lève toujours. Pour Van Gogh l’éternité du soleil signifiait aussi l’éternité de la vie et de l’âme humaine.

Le paysage est un moyen pour lui de projeter sa propre mort dans un espace infini vers l’horizon et le tragique du monde étendu de manière verticale. Il confie dans une lettre qu’être dans le paysage lui donne l’impression d’appartenir au monde, de redevenir lui-même loin de toute contrainte imposée par la société. L’auteur suggère que certains paysages sont porteurs de renaissance, tandis que d’autres peuvent être “porteurs de mort”. Le paysage fut pour lui un lieu de développement humain.

On pourrait ainsi dire que la production artistique est un reflet de l’âme d’une personne, de son inconscient, que ça soit un patient dans une clinique ou un grand peintre. Ainsi, la progression de la maladie se manifeste dans leurs œuvres. Cela est souvent visible dans l’expressivité grandissante de la touche ou dans le coloris de plus en plus riche. Malheureusement, Cela n'aura pas suffit à le guérir. Il traînait, pour ainsi dire son martyre au milieu des déments.

 

Le 29 Juillet 1890, à 1h30 du matin, s’éteint dans l’anonymat un peintre hollandais de 37 ans, qui signait ses œuvres de son prénom, Vincent. Deux jours plus tôt, il s’était tiré un coup de feu dans la poitrine, visant le cœur. Déjà, le 24 décembre 1888, il s’était tranché le lobe de l’oreille.

 

Vincent Van Gogh est mondialement connu comme un peintre fou qui s’est coupé l’oreille et qui s’est suicidé. Pourtant on oublie souvent que Van Gogh était également un érudit et un grand philosophe. Il lisait de la littérature française et étrangère, des classiques et des auteurs modernes. Dans les lettres de Van Gogh on peut suivre ses réflexions philosophiques et théologiques. Sa mort était, bel et bien, due à sa maladie et non pas un simple suicide. Comprendre sa maladie contribuerait à augmenter l’intérêt pour la compréhension des œuvres de Van Gogh. Il n’était pas fou, mais un homme “exceptionnel” qui souffrait d’une maladie. Son talent et son travail  qui lui ont donné toute sa créativité, en dépit de ce qui l’affectait et non pas le contraire.


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