11h30 Comme d’habitude, au restaurant Chez Bruno, Carlos l'homme à la plonge esquive la collation en commun pour préparer, dans son cagibi équipé pour, des nouilles instantanées, effet secondaire déplorable d’une trop grande dépendance aux séries coréennes.

Voir et revoir sans cesse Geomsanaejeon, Jo Pil-Ho, Naui Ajusshi, avec l’adorable Lee Ji-eun, AKA IU, la merveilleuse chanteuse dans son sublime Blueming Live Clip*, mitonner kimchi, gimbap, et autres, le tout généreusement arrosé de soju, faisaient également partie des (pas tellement déplorables) effets secondaires de l’influence de la culture coréenne sur Carlos. Il y avait une origine à tout ça.

Par où commencer cette bizarre histoire ?

Il y avait quelques moins de cela, au sortir d’un cybercafé, Il avait été timidement accosté par une fille paumée genre asiate, cheveux sales, fringues crades, qui faisait la manche. De fil en aiguille, après avoir refilé de quoi passer la nuit au refuge SDF le plus proche, la nana avait insisté pour avoir son 04, et lui permettre de le rembourser. Park Shin-Hye, c’est comme ça qu’elle s’appelait, était un rien mythomane, un rien junkie, un rien klepto, un rien parano, tout pour plaire. Et pourtant, Carlos, qui survivait à peu près de la même façon, se laissa mener peu à peu par le bout du nez par cette eurasienne belgo-coréenne, laïque, et se mit à passer ses nuits chez elle. Platoniquement, car elle n’était pas vraiment sexy au premier abord, et Carlos pouvait supporter sans frustration quelques plages de célibat à l’occasion. La veuve Poignet n’était pas non plus son genre.

Puis tout changea d’un coup. Shin-Hye stoppa la coke, remédia au manque par un shopping effréné flashy d’origine douteuse, un makeup qui soudain révéla une chevelure flamboyante à mèches multicolores, un teint blanc immaculé et des lèvres… Ahlala.

Le revers de la médaille fut que Miss Park se mit à voir des fantômes partout.

* https://youtu.be/o_nxIQTM_B0