Philibert
« Allez allez Philibert, c’est l’heure mon chaton, on va se poster sur le rebord de la fenêtre !
Ouille ! C’est dur, je ne suis plus un chaton en fait, tu vieillis mon Philibert, ou tu manges trop !
Bon, c’est bientôt l’heure.
Ah, le voilà ! Ah non, ça n’est pas lui. C’est une femme, une jolie femme, j’aimerais bien me mettre sur ses genoux, elle a l’air confortable.
Comment va-t-il être aujourd’hui ? Il va boiter comme il y a deux jours ? Ou avoir l’air fatigué comme hier ? Ah non, je sais, aujourd’hui c’est le jour où il transporte un gros sac. Qu’est ce qu’il peut bien cacher là-dedans ? Tous les mercredis c’est pareil, il arbore ce très gros sacs.
Ça y est, je le vois !
Ah non, toujours pas lui. Mais je le connais aussi celui-là, il ne passe pas tous les jours, mais il passe souvent quand-même. Peu importe, il ne m’intéresse pas vraiment.
Mais qu’est-ce qu’il fait ?
Ah, ce coup-ci c’est lui. Oui je le reconnais ! Et il a son gros sac. AH AH, je le savais ! Il me regarde, mais pourquoi il me regarde ? Il aime bien les chats sans doute, tout le monde aime bien les chats. Il me fait coucou, il a l’air un peu concon quand-même. Je lui fais un signe de la patte ? Non, je suis un chat, je vais simplement me retourner et l’ignorer hey hey ! De toute manière, le moment est passé, il a déjà tourné et je ne le vois plus. C’est bien, c’est l’heure. »
« Philibert, viens manger ! »
Anna, appelle son chat, tous les jours elle se met à la fenêtre toutes lumières éteintes et, tous les jours, elle regarde ce jeune homme passer. Peut-être qu’elle aura le courage de l’aborder avant la fin de l’année… Peut-être. En attendant, elle l’observe de sa fenêtre et, dès qu’il est passé elle va nourrir son chat, Philibert, son seul compagnon depuis bien trop longtemps.
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