Chapitre I

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            Le vent soufflait entre les grands pins. Une douce odeur de résine envahissait l’air tandis que le soleil s’éloignait du zénith. Le royaume avait enduré un hiver des plus rigoureux et les réserves avaient été sévèrement entamées. De nombreux vivres avaient été acheminés depuis Ithanril, la capitale, afin d’aider les plus démunis mais les villages les plus reculés n’avaient pas tous cette chance. Il leur avait fallu se débrouiller par leurs propres moyens.

            Les pas du garçon étaient fermes et assurés. Le dos légèrement voûté, il avançait vers sa proie, le regard vif et un arc à la main. Il se glissa derrière un buisson et observa la biche broutant à moins de cent pieds. Le chasseur se saisit d’une flèche avant de lever son arme. Il encocha et commença à bander la corde. Le jeune homme avait le bras fort et ses années d’entraînements avaient fait leurs preuves. La bête releva la tête, scrutant de ses yeux ronds les alentours. Le front du chasseur se plissa et la flèche fendit l’air. En un éclair, la biche bondit et disparut entre les fourrés. Le projectile termina sa course planté dans un tronc.

            Un second garçon, plus jeune, arriva sur les lieux. Il avait les cheveux roux et certaines de ses dents manquaient à l’appel. Il avait un sac en bandoulière, dans lequel se trouvaient trois perdrix et un lièvre. Son regard se porta en direction de la flèche plantée dans l’arbre.

            — Tu l’as presque eu ! dit-il en zozotant.

            Le chasseur tiqua mais ne répondit rien. Il sortit de sa cachette et marcha jusqu’à l’arbre où se trouvait sa flèche. Il la retira de l’écorce et resta immobile quelques instants, les yeux rivés sur la pointe.

            — Foutu vent ! Il a tourné juste avant que je tire. La biche m’a senti.

            — Tu l’auras la prochaine fois, Beryn ! J’en suis sûr !

            — Compte sur moi, je ne la raterai pas deux fois.

            Beryn passa sa main sur la pointe pour enlever les dernières traces de bois puis il la rangea avec les autres dans son carquois.

            — Bon et si on revenait au village ? J’ai promis à tes parents que tu serais de retour pour rentrer les bêtes.

            — Mais il est encore tôt, on peut continuer à chasser !

            — Je sais Mouflet mais de toute manière, on a la viande qu’il nous fallait.

            Ignorant les remarques de son aîné, le petit rouquin semblait s’interroger.

            — Pourquoi tout le monde m’appelle Mouflet ?

            Beryn lui jeta un regard amusé. Il s’accroupit devant lui et en profita pour s’assurer de l’état du gibier.

            — Parce que tu arrives à le prononcer sans l’écorcher, lança-t-il avant de sourire à son jeune compagnon.

            Mouflet n’avait pas tout compris mais Beryn ne lui en tint pas rigueur. Depuis tout petit, ce gamin était la risée du village. Il avait de nombreux frères et sœurs, tous plus âgés que lui et ses parents ne se souciaient pas véritablement d’eux. Aussi, avait-il dû se débrouiller seul et apprendre à passer outre les quolibets. Mais Beryn n’y accordait pas d’importance. Mouflet l’aidait à la chasse et pour d’autres travaux. Il avait beau être un peu plus vieux que ce petit rouquin, il appréciait volontiers sa compagnie et Mouflet savait se faire discret lorsqu’il le fallait.

            Ils firent donc demi-tour en direction de Baciac, leur village. Le bois qu’ils arpentaient n’avait aucun chemin praticable, le traverser n’était pas une mince affaire. Habitués de la région, Beryn et Mouflet le connaissaient dans ses moindres recoins.

            Bientôt ils entendirent des sabots marteler le sol. L’on pouvait deviner que les cavaliers étaient nombreux. Quelques voix s’élevèrent, des cris et quelques rires.

            — Ils vont vers le village.

            — Je veux voir qui c’est !

            Mouflet partit en courant vers l’origine des bruits. Beryn, lui, avait un mauvais pressentiment : les cavaliers arcaliens n’avaient pas coutume de débarquer de cette manière. Le jeune archer se mit à accélérer le rythme pour rattraper Mouflet mais il était rapide pour son âge. Bientôt, le garçon disparut du champ de vision de Beryn, se perdant dans les broussailles et les arbres parsemant le chemin. Les hennissements étaient de plus en plus forts et de nouveaux cris s’élevèrent. Beryn hurla pour se faire entendre de Mouflet mais seul son écho lui revint. Au loin le ciel se mit à gronder et les nuages s’amoncelaient devant le soleil. Le jeune homme bondissait tel un fauve, son souffle était régulier et ses pas sûrs lorsqu’une biche croisa son chemin à une vitesse folle. Beryn l’esquiva de justesse et, emporté par son élan, heurta violemment un arbre. La chute fut brutale et il s’écrasa face contre terre.

            Foudroyé par la douleur, Beryn fut incapable de se redresser et il n’arrivait pas à reprendre ses esprits. Il observait la biche continuer sa course, affalé contre le sol. Peu à peu, son regard devint flou et les bois devant lui se transformèrent en une brume opaque. Puis ce fut le noir complet.

 

* * *

 

            Les vagues venaient heurter le récif avec fracas. Malgré cela, l’assemblée demeurait silencieuse. Un fort vent marin balayait les robes et les manteaux. Quelques gouttes d’écume parvinrent  jusqu’aux visages qui formaient le cortège funèbre longeant la falaise. Une vingtaine d’hommes et de femmes avançaient d’un pas lent en direction du sommet de la colline. Devant eux, quatre soldats robustes portaient sur leurs épaules le lit mortuaire sur lequel reposait un homme aux cheveux gris. Sa peau était livide mais son visage ridé semblait des plus paisibles. Il tenait entre ses mains un glaive au pommeau étincelant et plusieurs de ses biens trônaient autour de lui.

            Enfin, tous s’arrêtèrent après cette longue marche. Les soldats déposèrent solennellement le lit sur un bûcher funéraire avant de reculer de plusieurs pas. On leur donna à chacun une torche puis à l’unisson ils firent flamber le bois aux quatre coins du lit.

            — Que son âme soit louée en cette heure où le Grand Feu rappelle à lui son corps ! entonna l’assemblée.

            Parmi ceux assistant à la crémation, un homme restait immobile face aux flammes. Sur sa tête, reposait une couronne de lauriers faite de bronze qui se mêlait à sa chevelure grisonnante. Une longue cape noire recouvrait sa vieille armure et ses traits tirés laissaient entrevoir de la fatigue et de l’amertume. Le roi pleurait un ami.

Un ami de plus, un ami en moins.

            — C’était un homme de valeur, souffla-t-il tandis qu’un homme s’approchait de lui.

            — Un grand guerrier, ajouta ce dernier. On m’a dit que tu avais veillé sa dépouille aux côtés de sa veuve ?

            — Je n’arrivais pas à dormir, Orgos. J’ai fait quelque chose d’utile à la place.

            — Mon frère, je connais ta peine. Je la partage. Mais tu as un royaume à gouverner. Nous n’avons plus l’âge pour des nuits blanches.

            Irilin esquissa un sourire. Depuis toujours, son frère cadet Orgos s’évertuait à lui faire la morale et à prendre soin de sa santé. Cette fois-ci encore, il avait raison. Le royaume ne dormait plus en paix depuis de nombreuses années. Le retour du Titan  hantait l’esprit de ses anciens frères d’armes. Cela faisait déjà quelques nuits qu’Irilin déambulait dans le palais. La mort du Maître-Poing Voss l’avait profondément touché et le visage du renégat venait le visiter à chaque fois qu’il fermait les yeux.

            — Rokran, murmura le roi.

Orgos tourna le regard vers son frère aîné avant de répondre.

            — Nous finirons par le trouver. Ervas et ses hommes le débusqueront bientôt, que le Grand Feu m’entende !

            — Oui, le Grand Feu, soupira-t-il.

            Le souverain régnait depuis plus de vingt ans. Irilin et Orgos furent les premiers à se révolter contre les Atraqses. Après leur victoire par le feu, beaucoup se mirent à le louer tel un véritable dieu. Un culte voué au Brasier Eternel apparut rapidement, ralliant à lui la majeure partie de la population. Mais Irilin n’était pas un grand croyant. Il avait vu les ravages causés par les flammes.

            — Ce feu n’écoute que ce qu’il peut embraser. Rien de plus, ajouta le roi.

            Orgos eut un léger rictus. Contrairement à son frère, il était un fervent défenseur du culte depuis la révolte et entendre Irilin blasphémer le dérangeait quelque peu.

            — Tu es fatigué. Repose-toi, essaie de trouver le sommeil. Je peux m’occuper de toutes ces affaires éprouvantes quelques temps, si cela peut apaiser ton cœur et soulager tes épaules.

            — C’est le quatrième Maître-Poing qu’il tue, Orgos. Il ne s’arrêtera jamais.

            Devant eux, les flammes avaient presque dévoré tout le bûcher. Peu à peu, l’assemblée se dissipa. Parmi elle, une silhouette encapuchonnée s’arrêta pour se retourner vers le roi et son frère. C’était une jeune fille aux yeux clairs. Quelques mèches blondes étaient parvenues à s’échapper de sa capuche pour flotter au gré du vent marin. Irilin croisa son regard et un sourire tendre illumina le visage de la jeune femme.

            — Elle arrive encore à sourire.

            — C’est parce qu’elle est confiante, Irilin. Et tu devrais suivre l’exemple de ta fille. Tu vas bientôt fêter l’anniversaire de tes enfants. Ils représentent l’avenir du royaume. Crois-moi, il y aura des jours meilleurs.

            — Quoique je dise, tu auras toujours une réponse ? l’interrogea le roi.

            — Nous sommes frères. L’un a un problème, l’autre une solution.

            — J’envie ton optimisme, tu sais ? Et ton physique aussi. Tu as beau être le cadet, tu as toujours bonne mine !

            — C’est parce que je ne suis pas roi, votre majesté…

            Les deux frères échangèrent un sourire avant qu’Irilin ne se décide à rentrer, suivi de son escorte. Orgos, lui, resta encore un moment à regarder les flammes danser.

            Comme il se noyait dans ses pensées, un cavalier arriva au galop à leur hauteur.

            — Messire ! Nous avons des nouvelles du Seigneur-Griffe Ervas et de sa troupe !

            À ces mots, Orgos devint très attentif. Le cavalier semblait aussi éreinté que sa monture.

            — Où est Ervas ? Je veux un rapport sur le champ.

            — Il n’est pas là, mon seigneur.

            Et Orgos sut qu’il y avait un problème.

 

* * *

 

            Un sifflement perçant réveilla Beryn. Lorsqu’il redressa la tête, il fut pris de vertiges. Il avait l’impression que son crâne allait éclater. Tout en se cramponnant à une branche, Beryn se releva avec difficulté. Le sol bougeait autour de lui et ses sens étaient confus. La nuit était en train de tomber et quelques étoiles faisaient déjà leur apparition au-dessus des arbres.

            Le jeune garçon fit quelques pas avant de s’appuyer de nouveau contre un tronc. Il se toucha le crâne et sentit une bosse sous ses doigts. La seconde rencontre avec cette biche avait été mouvementée. Outre son tir raté, il avait fallu que l’animal se venge physiquement, quelle ironie.

            Les souvenirs lui revinrent à l’esprit. Les cavaliers galopant vers Baciac et Mouflet disparaissant devant lui. Beryn devait revenir au village au plus vite. Il reprit sa marche en veillant à ne pas vaciller. Une légère brise vint lui caresser la peau et le soulagea un moment de sa douleur.

            Tandis qu’il progressait, le visage d’une jeune fille se dessina dans son esprit. Cela faisait plusieurs années que Beryn était amoureux d’elle. Il la regardait rire et discuter avec ses amies, il la voyait vendre ses récoltes avec sa mère et il l’avait vue se balader avec un autre garçon la veille. Depuis, cela le hantait. Il se maudissait d’être aussi timide et de fuir à la chasse dès qu’une occasion s’offrait à lui de l’approcher. Elle ne connaissait peut-être même pas son nom.

Baciac n’était pas une cité gigantesque à l’image de la capitale Ithanril mais connaître le nom de tous ses voisins était chose rare. Il se contentait de l’observer. De loin. Ce coup sur la tête l’avait presque convaincu qu’il irait lui parler à son retour. Oui, Beryn était décidé. Il retrouvait le moral malgré son crâne cabossé.

Le village était désormais en vue. Beryn accéléra. Aucun bruit n’arrivait à ses oreilles. Son cœur changea lui aussi de rythme et sa tête le fit souffrir davantage. Ignorant la douleur, le garçon se mit à courir de toutes ses forces. Bientôt, une chaumière en flammes lui apparut puis une seconde et enfin des silhouettes étendues sur le sol.

            Lorsque Beryn arriva dans l’allée principale, il ne put que constater l’ampleur du désastre : Baciac avait été détruite. Il découvrait au fur et à mesure l’horreur. De nombreux corps d’enfants, de femmes et de vieillards gisaient dans la poussière. Les hommes avaient tenté de résister. La plupart avaient été massacrés, l’épée à la main. Un chien faisait face à Beryn, il reniflait les corps inertes éparpillés autour d’eux. Le jeune garçon lui lança une pierre pour le faire fuir.

            Beryn aurait voulu se réveiller et quitter ce cauchemar. Des larmes coulaient sur ses joues alors que le feu continuait de dévorer le bois des masures. Il marchait les bras ballants tout en découvrant ce spectacle morbide. Ses pas l’amenèrent vers sa propre maison. La porte avait été enfoncée et des taches de sang tapissaient le sol. Beryn pria et ferma les yeux en pénétrant dans l’endroit. Lorsqu’il les rouvrit, il contempla la scène. Son père était allongé par terre, l’épée à la main. Son torse portait de nombreuses blessures. Autour de lui, deux autres corps gisaient. Immobiles. Morts, eux aussi. Beryn ne les connaissait pas. Sa mère, elle, n’était pas là. Mais lorsqu’il ouvrit la porte de la chambre à coucher, il tomba à genoux.

            Et ses cris et ses pleurs résonnèrent dans le village désert.

 

* * *

 

               — Je n’arrive pas à y croire !

            Orgos avait réuni le conseil de guerre au pied levé. La Chambre du Jour qui l’accueillait était de forme ovale ; dix colonnes frôlant les trente pieds de hauteur soutenaient la structure. Au sommet, un grand trou en verre laissait passer la lumière naturelle, en dessous duquel trônait une table rectangulaire.

            Autour d’elle étaient disposés dix sièges. Celui du roi, vide, présidait à une extrémité, tandis que celui d’Orgos lui faisait face à l’autre bout. Les huit autres étaient réservés aux Maîtres-Poings, les grands généraux du royaume. Certains avaient connu la révolte aux côtés d’Irilin. De tous ces hommes, seuls quatre étaient encore vivants. Trois assistaient à ce conseil. Le quatrième était Rokran, le Titan.

            — C’est impossible, continua Wulfang qui s’était levé de son siège. Comment Ervas a t-il pu se laisser avoir par ce charognard ?!

            — Une embuscade nocturne.

            Wulfang frappa du poing et se rassit. Le calme et la pondération n’étaient pas ses qualités premières. Wulfang était un homme à la stature imposante et sa force était aussi grande que sa barbe longue. Il était connu pour sa générosité au combat et son impétuosité. Il était parfois bourru mais il demeurait un compagnon fidèle.

            — J’aurai la peau de Rokran ! Le Grand Feu m’en est témoin !

            — Nous regrettons tous Ervas, reprit Orgos. C’était un homme valeureux. Mais nous devrons attendre avant de le pleurer. Rokran devient chaque jour plus dangereux, il se rapproche de la capitale. Il nous faut redoubler de vigilance.

            — Voilà qu’une centurie et un Seigneur-Griffe ne l’effraient plus, ajouta Shôdan, le second Maître-Poing. On ne va pas lui envoyer toute l’armée quand même ?

            — Ton sens de l’humour m’échappe encore une fois, grogna Wulfang. Il faut envoyer des pisteurs sur les lieux du massacre, remonter leurs traces et les tuer jusqu’au dernier ! Bon sang, ils ne sont pas invincibles !

            — Tant qu’ils ne laisseront aucun survivant pour en témoigner, on peut l’envisager, ironisa Shôdan.

            — Justement… cette fois-ci, ils en ont laissé un.

            À ces mots, les trois Poings tournèrent leur regard vers Orgos. Le frère d’Irilin avait désormais leur attention. Il fit signe à un garde et la porte de la salle s’ouvrit, laissant entrer un jeune soldat. Il était voûté, comme écrasé par la peur et son teint était pâle. Ses cheveux étaient hirsutes et il portait son bras gauche en écharpe.

            — Approche, lui dit Orgos.

            Le soldat s’exécuta.

            — Quel est ton nom ?

            — Je… mon nom est Ulcyn.

            — Raconte-nous.

            Ulcyn s’approcha encore de quelques pas. Il était hésitant et ses yeux scrutaient les quatre hommes assis devant lui.

            — Il a surgi de la nuit avec ses hommes. Ils nous ont encerclés. Beaucoup des nôtres sont morts alors qu’Ervas ralliait les survivants à lui. Ils ont tenté une percée pour s’échapper dans les bois…

            — Fuir ?! Ce n’est pas le genre d’Ervas ! cracha Wulfang.

            — Nous étions en infériorité et affaiblis. C’était notre seule chance de survie.

            Ulcyn fit une pause. Son regard divaguait, les larmes coulaient sur ses joues cette fameuse nuit continuait de le hanter. Athab, le troisième Maître-Poing, sortit de son mutisme pour s’adresser au jeune homme.

            — Tu n’as pas à te justifier, Ulcyn. Mais tu dois nous dire tout ce que tu as vu. Nous devons l’arrêter.

            L’auxiliaire releva la tête, sécha ses larmes avant de reprendre.

            — Le Titan est apparu à l’orée du bois, empêchant Ervas et les autres de s’échapper. Le Seigneur-Griffe a alors décidé de l’affronter.

            — Les autres, dis-tu ? Et toi ? Où étais-tu ?

            Ulcyn eut un regard coupable lorsque Shôdan lui posa cette question. Ses mains tremblaient et il se mit à transpirer.

            — J’étais… j’étais caché.

            Wulfang ne fit qu’un bond et en un battement de cils, il s’était rué sur le pauvre garçon. Il l’agrippa par le col et abattit son poing sur le visage d’Ulcyn, qui fut projeté à quelques pas. Athab s’interposa à temps devant le colosse barbu.

            — Calme-toi ! C’est un gamin !

            — Pleutre ! Tu aurais mieux fait de crever là-bas ! hurla Wulfang. Voilà le genre de soldats qu’on envoie à Rokran, des enfants qui pleurent et qui chient dans leurs bottes ! Ha ! Il doit se rire de nous à l’heure qu’il est !

            Athab le repoussa et le Maître-Poing ivre de rage quitta la pièce dans un déluge d’injures. Ulcyn resta au sol, le nez en sang. Orgos l’observa d’un air suspect. Il invita l’un des commandants à le relever.

            — Rokran ne t’a pas trouvé ?

            — Si, messire.

            — Et il t’a épargné ? Pourquoi ?

            — Il voulait que je vous raconte tout ce que j’avais vu.

            Shôdan et Athab se regardèrent, incrédules. Orgos eut un sourire sans conviction.

— Il voulait aussi vous faire savoir qu’il ne laisserait plus le royaume dormir en paix. Plus jamais.            

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