Je suis terrifiée. Je sais exactement ce à quoi Alan est en train de penser parce que les pensées qui me traversent sont les mêmes.

Mon esprit se met à cogiter, à imaginer plusieurs dizaines de scénarios à la seconde, la seule chose qui en ressort : c’est que je ne veux pas mourir.

Je relève les yeux vers mon propriétaire, avec sa bonhommie de nounours, difficile d’imaginer qu’il a déjà tué, qu’il tuera encore.

J’ai parfaitement conscience que dans ces moments là il faut rester calme, mais tout ce à quoi je pense c’est que je veux vivre, qu’il faut que je survive, par n’importe quel moyen.

Je dois m’adapter à lui, trouver ses points faibles et devenir tout ce qu’il désire, me rendre indispensable.

« -Vous avez tous les deux un point commun, c’est grâce a celui-ci que nous vous avons choisis vous et pas quelqu’un d’autre. Viens, rapproche-toi Alan. »

Alan se fige à l’entente de son prénom.

« -Je viens de te donner un ordre alors dépêche toi ! C’est bien, bon garçon, vient sur mes genoux maintenant. »

Je l’observe obéir à Voix Nasillarde avec une espèce de fascination morbide. C’est comme voir qu’un accident va se produire avec l’assurance d’être à l’abri de tous dégâts.

« -Chae. »

Il y a un ordre sous mon prénom, je le sens. J’ignore simplement ce qu’il souhaite.

Je me redresse et lui aussi, ma tête est moins lourde et mon champ de vision plus stable que tout à l’heure.

Il me retire mon manteau et mes bottes que je portais toujours, puis tout comme Voix Nasillarde avec Alan, il m’installe sur ses genoux avant d’amener la seconde bouteille d’eau à mes lèvres et de me faire boire.

Ils attendent tous les trois que j’ai entièrement bus avant qu’il ne reprenne la parole.

« -On vous a tous les deux achetés au marché noir et comme chaque marchandise on a reçu une fiche sur laquelle était inscrite votre origine, vos habitudes alimentaires, vos allergies, vos peurs etc. Bref tout ce qu’il est intéressant de savoir et vous deux, vous avez la particularité d’avoir une peau qui marque vite, très sensible au toucher. Par exemple si je te touche ici...»

Ses mains s’infiltrent sous le sweet d’Alan pour remonter vers ses pectoraux, juste après, je vois ce dernier rejeter la tête en arrière et pousser un léger gémissement de plaisir.

Ses joues s’empourprent et je devine que ce n’est pas uniquement du à l’augmentation de la vitesse de circulation de son sang à cause du plaisir, qu’il y a aussi une part de honte à être ainsi, à réagir entre les mains d’un homme comme Voix Nasillarde.

« -Allons, allons, ta copine aussi est comme toi, il n’y pas de raison pour que tu ne puisses pas le voir non plus. »

Comme s’il n’attendait que ça, Gros Nounours glisse ses mains sous mon col-roulé, puis sous mon soutien gorge où il attrape mes seins avant de les malaxer.

Je tente de m’extraire de sa prise en me recroquevillant sur moi-même peine perdue quand il s’attaque à mes mamelons, les effleurant avant de les rouler entre ses doigts.

Mon intimité s’humidifie, mon corps tout entier se cambre vers lui dans la recherche d’un plaisir plus grand et ma voix sort en un long gémissement rauque.

Je me sens haleter et rougir, je n’ose même pas regarder Alan.

« -Hé bien qu’elle voix, commente Voix Nasillarde. C’était une voix vraiment très érotique. Tu as réussie à me faire bander et pourtant les femmes ne m’attirent pas. Tu dois être quelque chose au lit. »

Ses commentaires augmentent ma honte surtout quand je vois qu’il a effectivement raison. Ils sont tous en train de bander et Gros Nounours me dévisage avec cette lueur qui m’a toujours rendu mal à l’aise quand je parlais avec des hommes un peu trop attentionnés à mon égard.