6. Chae
« -Chae. »
Il m’a attaché, nue, aux barreaux du lit, bandé les yeux et utilisé un bâillon-poule parce qu’il sait que je déteste ça.
Le bâillon disparait et je peux enfin arrêter de saliver.
« -À qui appartient ton corps ? »
La caresse de sa main puissante de mes hanches vers mon ventre me fait frémir.
« -À toi.
-Seulement ?
-Oui. »
Ce mot je le criais presque, je ne voulais pas qu’il doute de mon appartenance envers lui : mon propriétaire.
« -Alan.
-Non, jamais !
-Que représente t-il pour toi ? »
Sa main était remontée jusqu’à venir enserrer ma gorge.
« -Un...un ami, peut-être, dis-je en butant sur le mot. »
La pression sur ma gorge se resserre doucement et douloureusement.
« -Alan est le jouet de ton frère et je suis ton jouet. »
J’avais du mal à trouver les mots justes pour expliquer la relation qui nous liés Alan et moi, je ne savais pas non plus, si j’étais en droit d’énoncer ces vérités.
« -Il est donc mon frère, continuai-je heureuse d’avoir mis un nom sur notre lien. Oui c’est ça, Alan est mon frère. »
Parce qu’il avait aussi besoin d’entendre ces mots, je lui affirmais ensuite d’une voix douce :
« -Je ne vois pas Alan comme un homme. Je ne ressens aucun désir pour lui. Il n’y a que toi, il n’y aura toujours que toi. »
Le silence régna et je cru qu’il était parti avant de sentir ses lèvres s’écraser contre les miennes.
Il ne me libéra pas de mes liens et ne fut pas tendre lorsqu’il me fit l’amour mais brutal et sauvage.
Ce qu’il ne pouvait pas me dire avec des mots, il utilisait son corps pour le faire.
« -Jouis, m’a-t-il ordonné. »
C’est comme s’il avait appuyé sur un interrupteur, nous jouissons en même temps avec une intensité que je n’avais jamais connue.
Il enlève le bandeau et me détache avant de me prendre dans ses bras et de nous glisser sous la couette.
Je me blottis contre lui, heureuse qu’il m’ait pardonnée.
Il possède un corps très musclé dont j’ai appris à aimer la fermeté.
Je caresse distraitement ses abdos qui se contractent à chaque passage de mes doigts. Je dessine du bout des doigts les carrés de muscles qu’ils forment, avant qu’il n’attrape ma main.
« -Sois sage. »
Son ordre me fait pouffer. Le sourire aux lèvres, je me blottis encore un peu plus, si c’est possible, contre lui, sa main toujours dans la mienne.
Son souffle chaud qui fait légèrement bouger ma frange, les battements de son cœur qui résonne comme la plus douce des mélodies à mes oreilles et sa chaleur qui m’entoure.
J’ai l’impression d’être dans un cocon de bien être, je glisse dans les bras de Morphée sans m’en rendre compte avec dans mon cœur le secret de cette étincelle de bonheur.
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