Monte Verità

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Ce récit a été écrit pour « À chacun son histoire », autrefois sur Doctissimo et maintenant sur le forum Slygame. Il faut s'inspirer d'une photo pour écrire un texte, celui-ci est d'abord publié anonymement.

La première chose qui me frappa en arrivant au Monte Verità fut le hamac multicolore suspendu entre deux arbres, ses couleurs me rappelèrent celles du drapeau LGBT, même si elles n’étaient pas exactement identiques. Un jeune homme nu était couché dessus et dormait, son sexe érigé me parut disproportionné par rapport à son corps gracile. Le directeur, qui m’avait attendu à l’arrêt de bus et avait insisté pour prendre ma valise, me dit :

— C’est Flavio, un garçon très attachant, notre plus ancien pensionnaire. Il se trouve si bien ici qu’il ne désire plus repartir.

Nous entrâmes dans le bâtiment aux lignes épurées, magnifiquement restauré. On n’aurait pas dit qu’il avait bientôt un siècle, l’architecte Emil Fahrenkamp était un visionnaire. Les formalités d’entrée furent simples car j’avais réglé le séjour à l’avance, je dus juste montrer ma carte d’identité et signer une fiche. Le directeur me conduisit à ma chambre, située au troisième étage. Le store vénitien était fermé et la température agréable malgré la chaleur estivale. La chambre était simple, à l’image du bâtiment, mais accueillante. Un bouquet de fleurs, une corbeille de fruits et une bouteille d’eau minérale étaient déposés sur le bureau, il y avait aussi une machine Nespresso.

— Vous pouvez mettre la clim si vous avez trop chaud, me dit le directeur.

— Je n’aime pas beaucoup, seulement quand je serai absent.

— Je vous laisse vous installer, je reviendrai dans une heure pour discuter de votre séjour, si cela vous convient.

— Parfait.

Le directeur sortit, j’installais mes habits sur des cintres lorsqu’on frappa à la porte, j’ouvris, c’était le jeune homme.

— Bonjour, me dit-il timidement, puis-je entrer ?

— Euh, oui, vous pouvez entrer.

— Merci, tu peux me tutoyer, je m’appelle Flavio, et toi ?

— Anthelme.

— Drôle de prénom.

— Assez rare, en effet.

Flavio était toujours nu, mais son sexe avait retrouvé une taille plus décente, quoique très flatteuse. Il parlait parfaitement le français, avec un léger accent italien. On avait dû lui dire que c’était ma langue maternelle. Il ouvrit le store.

— Tu n’as pas encore regardé la vue ? Tu as de la chance, tu as l’une des meilleures chambres, moi je suis à l’arrière et je ne vois que la forêt.

Nous sortîmes sur le balcon, la vue était effectivement magnifique, avec le lac Majeur d’un bleu profond et la ville d’Ascona. Flavio s’assit ensuite sur la chaise du bureau et feuilleta le livre que j’avais posé, Les Rêveries du promeneur solitaire, de Rousseau. Pour me donner une contenance, je continuai à vider ma valise. Flavio se leva et en regarda le contenu.

— Tu mets des boxers ? dit-il en en prenant un et le dépliant.

— Oui, comme tout le monde.

— Moi, je ne porte que des slips, blancs de préférence.

— Il me semble que tu as plutôt des slips invisibles.

Flavio m’aida à ranger mes sous-vêtements dans l’armoire.

— Tu as fait bon voyage ? Tu habites où ?

— À Ropraz, dans le canton de Vaud, presque sept heures de train et de bus, sept changements.

— Tu dois être épuisé, tu ne veux pas te rafraîchir ?

— Je pensais le faire tout à l’heure.

— C’est moi qui te dérange ? Je pourrais te montrer comment fonctionne la douche, ils ont changé la robinetterie.

Avant que je pusse lui répondre, Flavio commença à déboutonner ma chemise. J’étais tellement surpris que je le laissai faire. Il prit un sac en plastique dans l’armoire.

— C’est pour le linge sale, ils le lavent tous les jours, c’est compris dans le prix.

Il ôta ensuite mes chaussures, mes chaussettes qui rejoignirent ma chemise dans le sac. Je fus plus gêné lorsqu’il décrocha ma ceinture.

— Attends, Flavio, je…

— Tu ne seras pas le premier homme que je fais bander, ne t’inquiète pas.

Il ouvrit ma braguette et baissa mon pantalon, mon boxer était déjà gonflé et humide, il l’enleva.

— Tu as une belle bite, moins grosse que la mienne, mais c’est plus agréable pour sucer.

Flavio s’agenouilla et prit mon membre dans sa bouche. J’étais dans un état second, il savait s’y prendre et je jouis rapidement. Il avala le sperme.

— Ouais, il aura meilleur goût dans quelques jours, lorsque tu te seras désintoxiqué. Tu as des préservatifs ?

— Oui, mais pas des modèles grand format.

— C’est bien ce que je pensais, heureusement que j’en ai mis une boîte à côté de la Bible des Gédéons, deux accessoires indispensables pour les voyageurs solitaires.

Son gros membre me fit un peu mal lorsqu’il me pénétra, il était cependant très doux et réussit à me faire jouir à nouveau, un orgasme prostatique. Après, il me montra comment fonctionnait la douche, nous étions à l’étroit dans la cabine. Il me quitta ensuite.

— À plus, le dirlo va bientôt revenir.

Celui-ci arriva en effet au même moment, il entra sans se formaliser de ma nudité.

— Vous avez déjà eu la visite de Flavio ? Excusez-le, il fait connaissance avec tous les nouveaux arrivants. Très attachant, n’est-ce pas ?

— Oui, c’est un charmant jeune homme.

— Je ne vais pas vous cacher plus longtemps que ce n’est pas un pensionnaire, c’est mon fils. Il sera à votre service.

Le séjour allait être parfait.

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