Then what have I got
Why am I alive anyway?
Yeah, what have I got, nobody can take away
[...]
I've got life, I've got my freedom
I've got life, I've got life
And I'm gonna keep it
I've got life, and nobody's gonna take it away*

Entre les rendez-vous à travers Paris pour mon travail, les réunions du collectif le soir et les tables d’information sur les marchés le dimanche matin, je suis claquée. Sans compter qu’on prépare notre grosse action de l’année. On a l’échelle pour grimper sur le toit, les banderoles sont prêtes… On ne devrait pas finir au poste de police. Ni dans celui de la télé. Ha si ! Cette année, Arte vient nous filmer. L’antispécisme aura quelques minutes d’audience restreinte. Bloquer le salon de l’agriculture ne suffit apparemment pas pour susciter l’intérêt des médias. Nos collages ont eu droit à un entrefilet. Le slogan « si tu veux manger de la viande, bouffe ton propre cul » a intrigué un journaliste. Après l’action, tout le monde se retrouvera chez moi pour une houmous party !

Le week-end prochain, je participe à une marche de nuit féministe. C’est grisant : la nuit nous appartient, nous déambulons entre soeurs. Des soeurs qui ne se connaissent pas, mais nous savons pourquoi nous sommes là : nous partageons peur, rage et rêve.

Je danse, je crie, je me bats…
Tu es dans mon sang, où demeure la fièvre. Tu es au coeur des vivants.

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* Ain't Got No...I've Got Life, Nina Simone, 1968

Je n'ai rien... J'ai la vie
Alors qu’est-ce qu’il me reste ?
Pourquoi je vis d’ailleurs ?
Oui, qu’ai-je que personne ne pourra m’enlever ?
[...]
J’ai la vie, j’ai ma liberté
J’ai la vie, j’ai la vie
Et je vais la garder
J’ai la vie et personne ne me la prendra