Et pourvoir te dire...
Maman.
Je n'ai jamais compris pourquoi papa et toi aviez voulu un enfant.
De mon enfance, je ne me souviens que de grand-mamy pour les bons moments.
Elle était la seule à prendre soin de moi.
J'ai grandi sous tes coups et moi, je pensais que c'était normal. Tu t'occupais de moi dans ces moments-là. Je n'étais pas seule dans ma chambre.
Maintenant que je suis mère, je sais que frapper son enfant n'est pas une preuve d'amour. Ce n'est pas lui donner de l'attention.
Oh maman, si tu savais comme je t'en veux de m'avoir abandonnée par la suite. Me laissant adolescente sans aucun repère. Seule avec un père démissionnaire.
J'ai dû chercher de l'amour et de l'attention là où j'en trouvais, et autant dire que j'ai grandi bien trop vite, jusqu'à ce geste malheureux que j'ai eu. Mon appel au secours d'une vie qui me tuait à petit feu.
Je sais que tu m'en as voulu, quand tu n'as pas eu le choix et que j'ai dû venir vivre avec toi, mais maman, tourner le dos à sa fille, quand elle traverse le pire moment de sa vie. Devenir admiratrice et sous le charme de son bourreau, c'est bien là, la pire des trahisons.
Aujourd'hui maman, je regrette amèrement, que tu n'ai jamais eu le temps de me parler. De m'expliquer. De savoir si au moins, tu as eu des regrets. Tu t'es envolée avec tes secrets.
Et malgré tout ça, même si je te déteste pour tout ce que tu m'as fait, je ne peux m'empêcher de t'aimer. Si tu savais comme tu me manques.
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