Note : ce chapitre est court, alors j'en publie deux aujourd'hui pour compenser. Bonne lecture et bon dimanche !

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La lumière du jour entrant dans sa chambre réveilla Maureen. Plus les semaines passaient, plus ils s'éloignaient de l'hiver et plus les jours rallongeaient. Après les si longues nuits hivernales, à se demander parfois s'ils verraient la lumière du jour, elle était bien contente que le printemps prenne le pas sur la saison froide.

A ses côtés, Mickaël dormait encore profondément. Il était rentré vers 1h du matin, ce qui n'était pas très tard pour un soir de semaine. Elle ne voulait pas le réveiller, sachant que la fin de semaine s'annonçait pour lui et que le restaurant affichait complet pour samedi soir. Elle pouvait déjà mesurer combien il était passionné par son métier, mais combien aussi celui-ci était prenant. Elle-même faisait de bonnes journées, mais elle ne connaissait pas le stress et la tension auxquels Mickaël était confronté au quotidien, tout au plus pouvait-elle vivre quelques moments un peu tendus le samedi, quand elle avait des commandes. Avec un peu d'organisation et des préparatifs effectués la veille, elle s'en sortait très bien.

Elle jeta un œil à son réveil et se dit qu'elle avait encore un peu de temps devant elle, qu'elle n'était pas obligée de se lever tout de suite. Elle en profita pour le regarder tout son soûl, pour s'emplir les yeux et le cœur de ses traits. Elle aimait la souplesse de ses cheveux, ces mèches qui encadraient son visage, son front. Son nez droit et ses lèvres gourmandes. Les quelques taches de rousseur qui marquaient ses joues.

Son regard descendit vers son cou, ses épaules musclées et son torse presque imberbe. La respiration de Mickaël était lente, régulière, signe qu'il était plongé dans un sommeil profond. Maureen se sentait attirée par lui, mais ce n'était pas qu'une question physique, ni uniquement lié aux plaisirs charnels qu'il lui faisait découvrir. Elle appréciait aussi tout simplement les moments où ils étaient ensemble, comme sur le bateau, sur le Loch Lomond, en début de semaine, ou comme quand ils s'installaient côte à côte dans le canapé, chez lui, et qu'il lui faisait découvrir un nouveau thé. Elle avait le sentiment de partager tellement plus dans ces moments-là avec lui qu'elle n'avait jamais partagé avec Brian !

Un instant, elle sentit la peur lui étreindre le cœur, s'insinuer en elle. Etait-ce d'avoir pensé à Brian ? Elle se posa alors la question de savoir comment elle réagirait si, demain, Mickaël décidait de tout arrêter, de ne plus la rejoindre, s'il s'éloignait d'elle... Elle frissonna et remonta le drap sur elle, se rapprocha un peu de lui. Non, elle ne pourrait pas retourner en arrière, reprendre sa vie quotidienne telle qu'elle l'avait menée depuis son arrivée à Glasgow. Ce ne serait pas possible.

Mickaël bougea légèrement, elle s'en voulut de l'avoir peut-être réveillé à cause de ces peurs enfouies. Elle demeura immobile, alors que, déjà, la main du jeune homme la cherchait. Sentir cette paume chaude sur sa hanche, effleurer son ventre, fit refluer la peur, repousser les âcres souvenirs. Le jeune homme avait toujours les yeux fermés, mais sa main se fit plus précise et se coula dans le creux de ses reins, la rapprochant de lui. Elle sourit doucement, un peu amusée, puis se décida à le toucher en retour, glissant sa main dans son dos. Puis elle leva un peu son visage vers le sien et vint effleurer ses lèvres d'un doux baiser. En s'écartant, elle vit un léger sourire éclairer sa bouche et elle en ressentit une joie simple. Le passé s'éloignait. Le présent reprenait le dessus.

Et plus encore quand Mickaël l'embrassa vraiment, profondément, puis la couvrit tendrement de son corps et lui ouvrit à nouveau les portes de leur monde.