Chapitre 43 : mercredi 18 et vendredi 20 mai 2005
Mercredi
- Alors, raconte-moi les Highlands !
Maureen perçut l'impatience dans la voix de Lawra. Elle lui raconta en détails leur petit séjour, l'accueil simple et chaleureux de Mummy, comment elle s'était sentie tout de suite à l'aise avec la vieille dame, et tous ces merveilleux paysages que Mickaël lui avait fait découvrir.
Son enthousiasme ravit Lawra qui, outre le fait d'avoir envie de revoir son amie, était aussi emballée à l'idée de découvrir l'Ecosse de l'ouest.
- John est prêt à traverser la mer d'Irlande pour venir vous voir cet été ! annonça-t-elle. Tu penses que ce serait possible ?
- Oui... On pourrait s'arranger pour vous loger. On a deux appartements, tu sais...
- C'est le luxe ! Mickaël ne sera pas effrayé de nous voir débarquer ?
- Non ! Je lui ai déjà beaucoup parlé de toi et il a hâte de te connaître ! répondit Maureen.
- Bon, alors, on va réfléchir à cela. Moi, je peux avoir des vacances assez facilement, mais John doit s'arranger... On viendra en voiture, de toute façon, ce sera plus facile aussi pour se promener !
- Oui, d'accord, fit Maureen. Et ça me ferait plaisir de revoir Kevin aussi...
- Il a grandi, tu verras ! Il court partout ! rit Lawra.
Maureen sourit. Elle aimait beaucoup le petit garçon de John et Lawra, dont elle était la marraine et dont elle s'était beaucoup occupée quand elle habitait chez eux. Comme elle n'avait pas de travail et que sa formation ne lui prenait pas tout son temps, elle pouvait le garder, notamment quand Lawra travaillait le soir ou la nuit à l'hôpital. C'était une manière pour elle aussi de ne pas être une charge pour ses amis, de leur rendre service en échange de l'abri qu'ils lui offraient.
- Lawra, je voulais te dire quelque chose aussi... reprit Maureen d'une voix plus sérieuse.
- Je t'écoute, répondit son amie soudain très attentive.
- Lors de notre petit séjour à Fort William, nous avons parlé Mickaël et moi, et... Et je suis parvenue à lui raconter tout ce qui s'était passé avec Brian. Il sait déjà que j'ai été mariée. Mais ça ne change rien pour lui. Sauf peut-être...
Elle hésita un peu, mais Lawra l'encouragea :
- Sauf peut-être ?
- Qu'il m'aime encore plus fort, répondit Maureen d'une voix un peu grave.
Au bout du fil, Lawra sourit. C'était certain, cet été, ils passeraient une partie de leurs vacances en Ecosse. Puis les deux jeunes femmes se saluèrent. Là-bas, en Irlande, à Dublin, Lawra resta un temps songeuse. John, son mari, s'en étonna.
- J'espère que cela va tenir, dit enfin Lawra. Je l'espère vraiment. Je ne lui ai jamais entendu une voix aussi claire, aussi heureuse...
- Je pense que ce serait vraiment une bonne chose que de leur rendre une petite visite, l'été prochain, affirma John, curieux lui aussi de faire connaissance avec celui qui redonnait de la joie de vivre à leur amie. Et si, en plus, il fait à manger... Et qu'il a une belle collection de whiskys... Je devrais bien m'entendre avec lui !
Cela fit rire Lawra et elle gagna la cuisine pour leur préparer un repas qu'elle estima certainement incapable de rivaliser avec l'un de ceux de Mickaël.
Vendredi
- Bien, Mickaël, je vais annoncer la nouvelle à ta mère... Oui, dimanche, on peut passer... Merci, pour toi aussi, fiston. Bon courage pour ce soir et demain !
Le grand monsieur, aux cheveux clairs coupés courts et aux petites lunettes rondes, raccrocha le téléphone. Assise dans le canapé du salon, sa femme avait levé les yeux, un peu interrogative, vers lui. Ingrid attendit qu'il se retournât, abandonnant la lecture du magazine qu'elle tenait sur ses genoux.
- Ton fils nous invite pour le thé dimanche... dit Henry en remontant ses lunettes sur son nez.
- Tiens donc ? fit-elle. Cela faisait un moment...
- Il veut nous présenter... Maureen, ajouta-t-il.
Elle le regarda, à peine étonnée, puis sourit :
- Je commençais à me douter de quelque chose. D'abord, ma mère a fait quelques mystères de son séjour à Fort William et, surtout, j'ai été surprise qu'il n'y reste pas toute la semaine. Et puis, il est plus discret... Même sa sœur le voyait moins.
- Et bien, voici donc la raison de son silence. Il m'a précisé une petite chose, cependant.
- Laquelle ? demanda Ingrid.
- Maureen est Irlandaise, mais il faut éviter de lui parler de son pays. Il m'a dit qu'il nous expliquera pourquoi une fois qu'on l'aura vue.
- D'accord. J'espère en tout cas que c'est la bonne, cette fois...
- On verra dimanche, lui répondit Henry avec un certain laconisme.
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