Chapitre 61 : lundi 27 juin 2005 (2ème partie)

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Ils quittèrent Lochranza en milieu de matinée et firent route vers l'ouest. Mickaël avait pris le volant pour permettre à Maureen d'admirer en toute sérénité les paysages. Lochranza était située à la pointe nord de l'île, ils redescendirent rapidement par la route côtière, sur sa face ouest. De l'autre côté du bras de mer, ils purent admirer la vue sur la presqu'île de Kintyre. Sur leur gauche se découpaient les monts du Glen Rosa. L'île était très montagneuse et désertique dans l'intérieur. Les paysages étaient somptueux et enchantèrent Maureen par leur aspect sauvage.

Ils arrivèrent bientôt en vue de Dougarie, petit hameau qui faisait face à Carradale sur Kintyre. Une belle plage de galets blancs s'étirait le long de la côte, coupée seulement par l'embouchure du Glen Iorsa. Il était encore tôt et ils continuèrent un peu leur chemin jusqu'au site mégalithique de Machrie Moor.

Ce fut là qu'ils s'arrêtèrent pour pique-niquer. Puis ils firent le tour du site. Maureen était toujours très émue de se promener parmi des pierres levées, de regarder des mégalithes. Le mystère de ces pierres restait entier et elle aimait ce lien étrange qui la reliait ainsi aux Hommes du passé. "Ce qui restera de nous sera si peu poétique, au regard de ces pierres silencieuses..."

Ils reprirent ensuite la route pour faire le tour sud de l'île et commencèrent par voir de belles falaises. Et tout au sud, ce fut finalement sur la plage de Kildonan Bay qu'ils choisirent de s'arrêter pour se baigner.

Maureen hésitait un peu, alors que les garçons furent rapidement en maillot. Elle les suivit, admirant le site autour d'eux. Il n'y avait personne. Comme à Glencoe ou à Kinlochleven, elle avait le sentiment qu'ils bénéficiaient d'une chance incroyable. Celle de pouvoir profiter, comme s'ils étaient seuls au monde, de cette nature sauvage et indomptée.

- Le premier qui met les pieds dans l'eau a gagné le droit d'embrasser Maureen ! lança Sam en direction de Mickaël.

Et elle les vit partir tous les deux en courant. L'eau n'était pas chaude, mais ils étaient courageux.

- Je suis le premier ! dit Sam en atteignant la mer.

- T'es pas encore mouillé ! Le premier qui plonge annule le prix précédent ! lui répondit Mickaël en continuant à courir, alors que Sam s'était arrêté.

Maureen arriva au bord de l'eau et les vit s'avancer dans la mer en s'éclaboussant joyeusement. Puis Mickaël fut le premier à piquer une tête.

- Bouh ! Vivifiant ! Comme ils disent en Bretagne !

Puis il replongea et commença à nager.

- Tu gagnes tout le temps ! C'est pas juste ! minauda Sam.

- Vous êtes un peu fous quand même... dit Maureen qui avançait tout doucement dans l'eau. Elle est vraiment fraîche... Ce n'est pas encore l'été !

- Presque, beauté, presque, répondit Sam. Mais tu as raison sur un point : Mickaël est un peu fou d'aller nager comme ça. Il te laisse seule avec moi ! Je pourrais en profiter pour prendre mon prix ! Après tout, j'ai gagné le premier concours !

- Il y a juste un souci avec vos petits concours... C'est que vous ne m'avez pas demandé mon avis. Et peut-être que je n'ai envie d'embrasser aucun de vous deux !

- Ca, ça m'étonnerait... répondit Sam en lui faisant un clin d'œil.

- Bon ! Vous écrivez un discours politique ou vous venez vous baigner ? leur cria Mickaël. Elle paraît froide durant cinq minutes et après, elle est bonne !

Ils finirent par se mettre aussi dans l'eau. Maureen songea que cela faisait deux ans qu'elle ne s'était pas baignée sur la côte. Lors d'un week-end avec Lawra et John, alors que Kevin avait seulement trois mois, ils avaient été au sud de Dublin. Ils nagèrent un bon moment. L'après-midi s'étirait. Ils étaient bien. Sam fut le premier à regagner la grève.

- Ca te plaît ? demanda Mickaël à Maureen alors qu'ils nageaient côte à côte.

- Oui... c'est beau, répondit-elle. C'était une bonne idée de venir, non ?

- Très. Et ça fait du bien à Sam aussi, je peux te l'assurer.

- Je vais remonter me sécher, dit-elle, je commence à avoir froid. Et j'ai faim aussi !

- Un petit creux ? Bon, je te suis.

Ils rejoignirent Sam en se tenant par la main.

- Je vais aller jusqu'à la voiture, dit Mickaël. Chercher les provisions. Maureen a un petit creux. Pas toi ?

- Si, bonne idée, fit Sam.

Mickaël se rhabilla rapidement, short et t-shirt. Maureen s'assit sur sa serviette et enfila un petit pull léger pour ne pas avoir froid. Sam s'était assis un peu plus loin, afin de ne pas la gêner avec la fumée de sa cigarette. Il avait l'air songeur.

- A quoi tu penses, Sam ? demanda Maureen.

- A Jenn.

Maureen fut surprise. Elle ne pensait pas qu'il lui aurait répondu si franchement. Ni même qu'il pouvait penser à la jeune femme à cet instant.

- Micky a de la chance d'être tombé sur une fille comme toi, poursuivit-il en tirant une nouvelle bouffée. Simple, pas compliquée, jolie...

- J'ai de la chance aussi, non ? répondit-elle.

- C'est sûr que c'est pas moi qui débinerais mon meilleur pote. Mais je vais être sérieux un peu, ça m'arrive, Maureen, tu sais.

- Je n'en ai jamais douté, Sam.

- C'est vrai que Micky, c'est un mec bien. Il se prend pas la tête, il est généreux. Avec toi, avec nous, avec sa famille. Ce qu'il aime, il aime aussi le partager. Par exemple, si un soir on avait envie de se faire un bon whisky, genre un de chez Al, et qu'il ne reste plus qu'un seul verre... jamais il ne le boira. Il insistera pour que ce soit pour moi. Même si c'est moi qui ai descendu les trois quarts de la bouteille précédemment...

Maureen hocha la tête, elle comprenait ce que Sam voulait dire.

- Chuis content qu'il t'ait rencontrée, tu sais.

Elle sourit simplement. Elle ne savait pas quoi dire, en fait. Elle voudrait le faire parler de Jenn, et se décida à dire :

- C'est parce qu'on est là, tous les deux, avec toi tout seul, que tu penses à Jenn ?

- Je pense souvent à Jenn, Maureen. Même quand je drague une autre fille... Je suis un loustic de première, tu sais... Elle n'a pas eu de chance de tomber sur moi, ajouta-t-il.

- Pourquoi penses-tu cela de toi ?

- Elle a un caractère de cochon, et je ne suis pas un ange. Pas comme Micky, je veux dire. Tu comprends ?

- J'essaye.

Sam sourit.

- Ce qui est certain... C'est qu'elle est la seule fille que je ne suis pas capable d'oublier.

- Pourquoi ne lui dis-tu pas que tu as encore des sentiments pour elle ? demanda-t-elle encore.

- Tout est compliqué, Maureen, soupira Sam. Elle est coincée à Fort William, à cause de sa mère... Je comprends, tu sais, je ne le lui reproche pas. C'est normal de vouloir veiller un parent malade. Seulement... moi, je suis à Glasgow. Et je n'ai pas envie de quitter Glasgow. J'ai un bon job, un bon patron, de bons collègues. Je bosse avec Micky. Un rêve de gosses. Une fine équipe. Il t'a raconté, Micky ? Comment on s'est retrouvé à bosser tous les deux chez Harris ?

- Non, et c'est vrai que cela m'a un peu étonnée de vous savoir si proches, depuis si longtemps...

- On avait la même passion. Lui te raconte que ça lui vient de Mummy... Et moi, je te raconte que ça me vient aussi de Mummy ! Les trucs de fous qu'on n'a pas faits dans sa cuisine... T'aurais vu la tête du grand-père quand on lui faisait manger nos préparations ! Obligé de trouver ça bon... même un amateur de MacDo n'en voudrait pas... c'est dire. Bref, mêmes goûts. Sauf que lui a eu la chance de pouvoir partir en France. Moi, j'avais pas un aussi bon dossier et puis... je jacquetais pas un seul mot de français à part "Mademoiselle vous avez de beaux yeux", dit-il avec un accent très prononcé. Du coup, j'ai fait mes études à Edimbourg, pendant que lui était à Dinard. Quand tu sors du lycée hôtelier de Dinard... T'as toutes les portes qui s'ouvrent ou presque. Il a passé quelques mois dans l'un des meilleurs restaurants de Paris, avant d'aller à Londres, puis de revenir à Glasgow. Il avait vu qu'Harris cherchait un chef cuisinier. Il y est allé au culot. Il avait les diplômes, pas beaucoup d'expérience. Mais une carte de visite maîtresse : la France. Harris, c'est un super patron. Et aussi un bon juge. Il a pigé tout de suite que Micky, soit il l'embauchait direct, soit... il le regretterait jusqu'à la fin de sa carrière. C'est comme ça qu'il s'est retrouvé à vingt-deux ans chef cuisinier dans l'un des meilleurs restaus de toute l'Ecosse, avec des types dans l'équipe qui avaient deux fois son âge, comme Harry et Dan. Vingt ans d'expérience, ça pose son homme. Avec Vincent, on a seulement dix ans d'écart. Seul Tony est arrivé après nous et il a juste un an de moins que nous. Bref, voilà mon Micky embauché. Moi, je bossais à Edimbourg à l'époque, après avoir aussi travaillé à Manchester, quand Micky était encore en France. A ce moment-là, le restaurant tournait bien, mais sans plus. Un seul service par soirée, cela suffisait à Harris. Sauf que Micky a un peu secoué tout cela, avec ses idées, sa façon de cuisiner le poisson... En quelques mois, la réputation du restau a grimpé plusieurs marches et il a fallu recruter. Et je me suis retrouvé un beau matin face à Harris, sérieux, type habillé impeccable, le regard affûté, autant pour juger de la fraîcheur d'un poisson que de la qualité d'un bonhomme. Je n'en menais pas large. Non seulement parce que je jouais mon début de carrière sur cet entretien, et en plus, si jamais j'étais embauché... et que je me plantais, je plantais aussi Micky. Et ça... dans nos métiers, ça ne pardonne pas.

Maureen opina, elle comprenait.

- Voilà pourquoi je n'ai pas envie de partir de Glasgow, expliqua Sam. Pas tout de suite, en tout cas. Comme je te l'ai dit, je bosse pour un super patron, on est bien payé. Et puis, j'acquiers de l'expérience avec Micky. Je ne serai jamais aussi bon que lui, pour les idées, les dosages précis, juste la touche qu'il faut... mais j'ai l'œil. Pour les cuissons, la rapidité pour la préparation aussi. Alors, si un jour, je veux monter mon affaire, je sais que tout ce que j'engrange aujourd'hui, ça m'aidera. Pour l'heure, j'estime que je n'en sais pas assez pour me lancer. Et puis, ouvrir un restau à Fort William... faut pouvoir en vivre, hein. C'est pas gagné. En été, encore, y'a des touristes, mais en hiver...

- Alors, tu navigues un peu entre deux eaux, c'est ça ? Tu penches pour le travail et tu renonces à Jenn aussi...

- Ouaip. On peut dire ça comme ça.

- Et... Et il n'y aurait pas moyen de trouver un compromis ?

Sam haussa les épaules. Les compromis, ce n'était pas son truc. Et Jenn avait un caractère fort, le mot "compromis" ne faisait pas partie de son vocabulaire. Maureen resta silencieuse, cherchant ses mots pour poursuivre, bien exprimer le fond de sa pensée.

- Sam, tu sais certainement qu'il nous arrive de faire un choix, en pensant que ce sera le bon, et puis... on fait fausse route, reprit-elle finalement. On se retrouve dans une impasse. Prisonnier de ce choix. On ne sait pas toujours comment en sortir. C'est aussi parfois difficile... douloureux d'en sortir. On peut avoir peur, également. Et... Et puis on comprend qu'il faut se battre, qu'on va y laisser des plumes, mais... que ça vaut le coup. Avoir de l'endurance, c'est une qualité, mais être trop têtu, ça peut se retourner contre nous.

- Maureen, faut pas chercher à m'expliquer... L'amour, c'est compliqué, fit Sam avec un vague geste de la main.

- Non, je ne crois pas. Le vrai amour, ce n'est pas compliqué, répondit Maureen avec assurance. Quand on a la chance de rencontrer une personne avec qui on est bien, avec qui on se sent heureux, quelqu'un qui nous respecte, qui nous accepte comme on est, avec nos défauts et nos qualités, et bien... on avance ensemble.

- T'es pas une fille compliquée, Maureen, tu peux te permettre de voir les choses comme ça, moi... Jenn... pfff...

- Sam, j'ai mes raisons de voir les choses comme je les vois aujourd'hui, dit-elle en le fixant avec sérieux.

- Tu parles comme si tu avais déjà vécu plusieurs vies ! lança Sam avec un brin d'ironie.

- Tu ne crois pas si bien dire. Mickaël ne te l'a sans doute pas raconté, mais j'ai déjà été mariée. Et je suis divorcée, dit-elle avec plus d'aplomb qu'elle n'aurait jamais pensé en avoir pour révéler cette vérité.

Sam ouvrit de grands yeux.

- Quoi ?

- Oui. Et j'en ai bavé.

- Désolé, Maureen, je ne savais pas. Micky ne m'avait pas dit grand-chose... Je dois même dire qu'il était sacrément secret à ton sujet ! J'ai mis des semaines à le cuisiner avant d'apprendre ne serait-ce que ton prénom... Et encore, sans l'aide du patron, je pense que je l'ignorerais toujours ! Je l'ai jamais vu aussi muet au sujet d'une fille ! dit Sam avec cette fois un soupçon d'admiration dans la voix.

- Ca avait éveillé ta curiosité, non ? sourit-elle.

- Sacrément !

- Alors, tu vois, je peux me permettre de parler comme je le fais. Je ne te demande pas d'être d'accord avec moi. J'exprime juste ce que je pense. J'ai quitté l'Irlande, ma famille, mes amies, pour recommencer ma vie. Tout ce que j'ai aujourd'hui, je ne le dois qu'à moi-même, à l'amitié de Lawra et à l'amour de Mickaël. Et je connais le prix de cela. Je me battrais pour garder cela.

- Je peux te comprendre. Mais Jenn et moi... C'est vraiment compliqué, reprit Sam en regardant à nouveau vers la mer.

- Je ne connais pas votre histoire, je n'ai vu Jenn qu'une fois et je ne te connais pas assez non plus pour juger, mais... j'aurais envie de dire simplement : que veux-tu exactement ? Et elle ? Qu'est-ce qui vous semble important ? Ce à quoi vous tenez vraiment ? Que vous ne pourrez pas lâcher. A côté, il y a peut-être des choses qui sont moins importantes et auxquelles vous pourriez renoncer. Comme te le disait Mickaël l'autre jour, pourquoi tu n'irais pas la voir le week-end ? Pourquoi est-ce qu'elle ne pourrait pas venir un ou deux jours en semaine à Glasgow ? Est-ce qu'il n'y a pas moyen de lui proposer quelque chose ? Pourquoi tout ou rien ?

- Ouais, ouais... Je sais. J'ai déjà réfléchi à ça…

- Et tu en as parlé avec elle ?

- Ouais, j'ai essayé… répondit-il d'un ton peu convaincant.

A ce moment-là, Mickaël arriva avec le sac contenant quelques provisions. Il comprit qu'il interrompait une conversation sérieuse à la façon dont Sam fumait. Maureen était assise, les bras repliés autour des genoux. Elle avait l'air grave et concentré.

- Tenez, voilà les restes de gâteaux… Y'a quand même de quoi se faire un petit goûter. Par contre, pas de bière fraîche pour accompagner, dit-il.

- Me prendrais bien un coup de whisky, tiens, dit Sam.

Mickaël ne renchérit pas, lui tendit la boîte pour qu'il se serve. Puis il regarda Maureen et vit à son regard qu'elle semblait ennuyée.

- Je propose qu'on ne tarde pas trop à remonter jusqu'à Lamlash, dit Mickaël pour partir sur un autre sujet de conversation. On pourra y prendre un verre, et même trouver un pub pour manger ce soir.

- Ok, dit Sam. On y va ?

Ils repartirent peu après. A Lamlash, Maureen découvrit la baie et la vue sur l'île d'Holy.

Ils faisaient face maintenant au "continent". Les lumières du soir rendaient le site très beau. Maureen fut touchée par la sérénité qui émanait du lieu. Elle regrettait d'avoir poussé Sam aussi loin dans la discussion, se dit qu'elle avait manqué de recul, de réserve. Mais, très vite, la bonne humeur de ce dernier reprit le dessus. Ils s'installèrent à la terrasse d'un pub et savourèrent une bonne bière. Puis Sam s'éloigna un peu pour aller fumer.

- Ca va ? demanda Mickaël. Il y a eu un souci ?

- On a commencé à parler un peu sérieusement Sam et moi, expliqua Maureen, pendant que tu allais chercher le goûter, et je regrette, car j'ai dû dire des choses un peu trop graves. Je ne voulais pas l'embêter, je me suis laissé emporter et j'ai oublié qu'on était là surtout pour se détendre.

- Ne t'inquiète pas, la rassura-t-il, Sam ne t'en voudra pas. Vous avez parlé de Jenn ?

- Oui... En fait, j'ai été un peu surprise, mais il m'en a parlé facilement. Ca a vraiment l'air compliqué, leur histoire…

- Ca l'est. Mais ils sont compliqués tous les deux aussi, soupira Mickaël. Néanmoins, je suis persuadé que votre conversation lui aura été utile. Je connais mon Sam. Il a besoin qu'on lui secoue les puces de temps en temps. Jenn, c'est un peu différent. Il faut plutôt la tempérer, qu'on lui fasse voir les nuances. Mais je veux te rassurer : si votre conversation a apporté quelque chose à Sam, il me le dira. Et il va garder sa bonne humeur.

Ils passèrent en effet une très bonne soirée. C'était aussi une période de l'année très agréable, car les journées étaient très longues. Lorsqu'ils embarquèrent sur le ferry à Brodick, le soleil n'était pas encore couché. Ils profitèrent des dernières lueurs du soir, en assistant à son coucher depuis le pont du bateau. Mickaël avait passé le bras autour des épaules de Maureen, Sam, pour une fois, ne fumait pas.

- C'est beau, murmura la jeune femme. Tu m'emmènes vraiment voir des endroits très beaux !

- Et ce n'est pas fini... lui répondit-il à l'oreille.

Elle le regarda, il se pencha doucement vers elle et l'embrassa.

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