Les premières lueurs du matin réveillèrent Maureen. Ils avaient dormi bien au chaud, sous la tente. Mickaël dormait encore profondément et, non sans quelques difficultés, elle parvint à s'extirper de leur couchage sans le réveiller. Elle sortit de la tente en emportant ses jeans et un pull. Et se retrouva debout dans l'aube naissante, les pieds sur l'herbe humide de rosée. La toile de la tente en était également couverte.

Ce lever du jour était aussi beau que le coucher de la veille. Maureen respira avec bonheur l'air frais et pur, avec le sentiment d'être au monde, de faire vraiment partie de ce monde. "Là est mon pays, maintenant", songea-t-elle sans regrets. "Oui, là, je suis moi et je suis chez moi."

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Après avoir mené Maureen sur la presqu'île de Great Bernera et avoir randonné toute la matinée entre les nombreuses pointes qui la découpaient, Mickaël avait gardé le plus impressionnant pour la fin de journée, avec le cercle mégalithique de Carlanish. Il savait que Maureen appréciait toujours de visiter ce genre d'endroits, depuis le jour où ils s'étaient rendus au site de Machrie sur Arran.

- Que c'est beau... soupira Maureen en s'avançant vers le cercle de pierres. Et si majestueux !

- Tu sais que cela date de la même période que Stonehenge ? Les Anglais nous bassinent avec leur site, mais nous avons la même chose ou presque !

- Je te trouve bien chauvin ! rit Maureen.

- Bah, forcément un peu, je le reconnais, sourit Mickaël.

- L'avantage, ici, par rapport à Stonehenge, c'est que c'est loin quand même... Ca protège les lieux... fit-elle remarquer.

- Oui. Tu peux donc mesurer que l'île a été peuplée depuis vraiment très longtemps. Et qu'on y retrouve beaucoup l'influence viking, jusque dans les noms de lieux.

- Hum, oui, c'est vrai. On reste jusqu'au coucher du soleil ? demanda-t-elle.

- Non, on va aller faire une petite balade vers la côte, il y a d'autres petits sites dans les environs. Ce n'est pas très long, ça va nous faire marcher. Et on reviendra pour le coucher du soleil ici.

- On dort où ?

- Pas loin. On va encore faire du camping sauvage, cette nuit, sourit Mickaël.