Chapitre 105 : vendredi 19 août 2005
Après une bonne nuit de repos, Mickaël et Maureen s'attablèrent pour le petit déjeuner dans la grande salle du restaurant qui ouvrait sur la baie de Tarbert. Après la pluie et le temps maussade de la veille, le ciel était très dégagé et ils pouvaient voir jusqu'à la grande île de Scalpay qui fermait la baie. Le petit déjeuner était plantureux et ils décidèrent d'en profiter avant de repartir pour une nouvelle journée de découverte.
- Nous avons maintenant deux possibilités, ma douce, lui proposa Mickaël en dépliant sur le côté de la table la carte qu'il avait emmenée avec lui. Nous pouvons poursuivre au même rythme que ces derniers jours et envisager alors encore une nuit sur Harris, peut-être à la pointe sud, à Leverburgh ou Rodel. Et demain, suivre la côte est, sur une toute petite route qui s'appelle la Golden Road.
- Oh, rien que ce nom est une promesse ! fit Maureen avec un air enfantin.
- Oui, et c'est le cas, lui assura-t-il.
- Quelle est l'autre possibilité ? demanda-t-elle.
- Faire tout le parcours sur une journée, sans prévoir de longue randonnée et prendre le bateau demain pour rentrer à Fort William.
- Tu veux qu'on reparte de Stornoway ?
- Non, je pensais plutôt prendre le bateau ici, à Tarbert. Il nous amènerait alors sur Skye, tu te souviens, je t'avais montré l'embarcadère quand nous avions fait le tour de la première pointe.
- Oui, cela me revient. Et où dormirait-on ce soir ?
- Soit ici à nouveau, soit on campe.
- Tu es sûr que...
- Financièrement ?
Elle hocha la tête. Même si elle participait un peu aux frais du voyage, c'était Mickaël qui avait assuré la majeure partie de leurs dépenses.
- Oui, dit-il pour la rassurer. Je te rappelle que ce n'est pas un problème, ok ?
- Je sais, mais...
Il lui prit doucement la main, la caressa un instant.
- Je sais que c'est une question délicate pour toi. Que tu ne veux pas dépendre de moi pour cela. Mais ce séjour est un cadeau et un partage, pour nous deux. Tu as bien vu comment je vis, au quotidien, pas de dépenses superflues, d'achats inutiles. Je ne dépense quasiment rien en nourriture. Et je gagne bien ma vie. Je peux nous offrir des vacances sans que cela mette en péril mon compte en banque.
- D'accord, dit-elle. Mais c'est moi qui règle le dernier plein d'essence pour rentrer et le passage sur le ferry.
- Ok, pas de soucis, répondit-il avec un sourire.
- Tu penses qu'il y aura de la place pour ce soir ? demanda-t-elle cependant.
- Je vais demander, mais je pense que oui. Tu as pu voir qu'il n'y avait pas foule... Même si le week-end arrive.
Alors qu'elle achevait son petit déjeuner, Mickaël se rendit à l'accueil et régla les modalités de leur deuxième nuit. Puis il la rejoignit et ils ne tardèrent pas à partir pour un dernier circuit.
Faire le tour du sud d'Harris n'était pas très long. Ils s'arrêtèrent très souvent pour admirer les magnifiques plages de cette partie de l'île, et notamment la très grande de Luskentyre qui s'enfonçait loin dans les terres. Autant Lewis était assez plate, offrant des reliefs peu contrastés, autant Harris était très montagneuse. Tout l'intérieur de l'île était occupé par les montagnes et aucune route ne permettait de la traverser. Quand ils repérèrent un chemin de randonnée, ils s'y engagèrent cependant pour admirer la vue d'un peu plus haut, mais ni l'un, ni l'autre ne voulut poursuivre bien loin, par crainte d'un changement de temps subit. De plus, Mickaël n'avait pas emmené de carte précise.
Ils revinrent donc tranquillement par la Golden Road, au moins aussi étroite que la route qu'ils avaient empruntée sur Lewis. Les criques abritaient de belles plages, il y avait aussi de jolies fermes anciennes. Ils ne furent pas de retour très tard à Tarbert et Mickaël proposa à Maureen de dîner tôt, dans un pub.
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