Chapitre 145 : dimanche 25 décembre 2005

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Ils passèrent tous une journée tranquille, en famille, du moins, en comité réduit. Henry avait été rechercher ses parents chez Véra, car cette dernière, Jimmy et Léony se rendaient chez les parents du jeune homme pour le repas du midi. Sam demeura avec eux et repartit chez lui dans l'après-midi, Ingrid fit le chauffeur pour ramener les trois jeunes gens.

Mickaël n'avait rien prévu de spécial pour cette soirée, il avait besoin de repos avant une semaine qui s'annonçait à nouveau bien remplie : pour marquer les fêtes, le restaurant tournerait à plein chaque soir de la semaine. Quant à Maureen, si ses deux premières journées s'annonçaient plus calmes, il n'en serait rien pour la fin de semaine et elle s'attendait à travailler aussi dur que pour Noël.

Mickaël prépara donc un rapide repas pendant que Maureen faisait chauffer de l'eau pour le thé.

- Qu'as-tu prévu ? demanda-t-elle, toujours curieuse de ces repas du soir qu'il préparait, car ils n'étaient ensemble pour ce moment de la journée que deux fois par semaine, ce qui, aux yeux de la jeune femme, revêtait toujours un caractère exceptionnel.

- Une sorte de petit rappel de ce que nous avons mangé hier... répondit-il en se saisissant d'un grand plateau.

- On ne mange pas à table ? s'étonna Maureen.

- Non, on se fait un dîner au lit, répliqua-t-il.

Elle ouvrit de grands yeux.

- Ben oui, fit-il. Il y en a, c'est le petit déjeuner au lit. Moi, pour ce soir, c'est dîner au lit. Ca te tente ?

- Je suppose que si je dis non... commença-t-elle avec malice.

- De toute façon, tu n'as aucune envie de dire non, alors... lui répondit-il sur le même ton avant de l'embrasser légèrement.

Mickaël disposa alors rapidement plusieurs petites assiettes sur le plateau, avec des tas de petites choses différentes à déguster. Le dessert resterait au frais, précisa-t-il. Quelques toasts grillés s'y ajoutèrent pendant que Maureen surveillait l'infusion du thé. Elle avait choisi Nous pour ce soir.

- J'ai apporté quelques films, choisis... commença-t-il en installant le tout dans la chambre, le plateau posé sur le lit, la théière sur le bureau.

Maureen fit son choix et ils commencèrent à manger.

Le film se terminait, elle repoussa de la main le plateau dégarni, soupira :

- C'était délicieux ! Je suis repue. Surtout après ce qu'on a mangé hier soir... C'est dommage que tu n'aies pas pu nous préparer le repas !

- Oh, là, tu chagrinerais Mummy si elle t'entendait... Elle adore se mettre en quatre pour le repas de Noël ! As-tu mal mangé ? demanda-t-il.

- Non... Je ne disais pas cela pour critiquer le repas de Mummy. Juste que cela aurait été bien que tu sois aussi avec nous dans l'assiette.

Il sourit, puis dit :

- Quand j'étais petit, Mummy passait deux jours enfermée dans la cuisine, parfois, elle commençait même avant... C'était fantastique de la regarder faire ! J'ai beaucoup appris, rien qu'à l'observer à ces moments-là. Comme elle s'organisait, ce qu'elle pouvait se permettre de faire plus tard, comment elle préparait trois plats à la fois, comment elle gérait les passages au four, etc... Bien entendu, c'était durant les dernières heures qu'il y avait le plus à faire, mais les journées de préparation étaient importantes aussi.

- Et vous sortiez de table... commença Maureen.

- Explosés, rit Mickaël. On ne pouvait plus rien avaler. Il n'y a qu'à l'adolescence que j'avais encore faim ! Bon, je vais chercher le dessert.

Il lui apporta une grande assiette contenant des petites réductions de gâteaux qu'il avait apportées pour la veille. Il en avait préparé en grande quantité, sachant que, malgré le repas plantureux qui précéderait, son père et Jimmy notamment auraient toujours un petit creux pour le dessert. Cela n'avait pas manqué. Il restait cependant une grande variété de parfums : fruits, chocolat, caramel, agrumes...

Ils dégustèrent les réductions, puis Maureen se laissa aller un peu contre les oreillers, remonta les draps. L'assiette tangua dangereusement, rattrapée in extremis par Mickaël.

- Oh, gare ! Si ça se renverse, on est mal !

- Je n'ai vraiment plus faim... dit-elle. Remets les derniers au frais, on les mangera au petit déjeuner...

- Vous allez finir par avoir des goûts de luxe, Mademoiselle Maureen ! Des petits gâteaux au petit déjeuner, rien que cela...

Il obtempéra et rangea le tout au réfrigérateur, revint dans la chambre, se glissa à côté d'elle. Les dernières scènes du film défilaient à l'écran, puis le générique.

- Hum, tu sais... fit-elle d'une voix très douce, un peu grave, en levant les yeux vers lui. J'ai gardé un peu de place pour un autre dessert...

- Ah oui ? fit-il d'un ton coquin.

- Oui, j'ai encore une petite faim... de toi, pour toi.

Il lui sourit, la regarda avec bonheur. Et la laissa faire...

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