Chapitre 157 : vendredi 13 janvier 2006

5 minutes de lecture

- Bonsoir, ma belle !

- Oh, déjà un appel ! s'étonna Maureen.

- Tu pensais que j'aurais appelé plus tard ?

- Oui, après le dîner... Tu vas bien ?

- Très bien ! On est logé dans une très belle chambre d'hôte encore une fois... C'est superbe. Un vrai petit château. Et on mange sur place. Mais raconte-moi donc ta journée !

- Je l'ai encore passée les mains dans la terre, à faire des compositions en potée, tu vois ?

- Oui... Es-tu satisfaite du résultat ? demanda-t-il.

- Moi oui, mais ce sont les clients qui pourront mieux le dire et, pour l'heure, je ne vois pas grand-monde, même si j'ai eu un peu plus de passages aujourd'hui et que j'ai finalement deux commandes de bouquets pour demain.

- Et sinon… ?

- Sinon, j'ai déjeuné avec Jenn et John ce midi. Ils sont arrivés hier, mais ont mis sept heures à faire la route !

- Ah quand même ! s'étonna-t-il.

- Oui, expliqua Maureen. A cause d'un accident près du Loch Lomond... Il paraît que John a eu besoin d'un petit remontant en arrivant et qu'il a fait honneur au bar de Sam.

- Il a eu bien raison ! rit Mickaël. Tu as vu Sam ?

- Non, il était déjà au restaurant. Jenn dit qu'il te remplace avec beaucoup de sérieux... et que la semaine est assez calme aussi pour eux et que le restaurant est loin d'afficher complet pour samedi soir.

- C'est aussi pour cela qu'Harris nous a fait partir cette semaine, Tim et moi, expliqua-t-il. Plus tard, ça aurait été plus délicat.

- Et pour toi, alors ? demanda-t-elle. Cette journée ?

- Et bien, fructueuse... Avec Tim, on a décidé d'un commun accord de changer de fournisseur en Bordeaux, celui qu'on a rencontré ce matin nous a fait bien meilleure impression ! Et ses prix sont tout à fait compétitifs, surtout pour du bio... Cet après-midi, on a donc revu deux de nos fournisseurs en vins de Loire. Il faudra vraiment qu'on prenne le temps de faire les bords de la Loire toi et moi. Juste ça, l'été prochain. Entre les châteaux, les jolies villes, les caves...

- Surtout les caves... l'interrompit Maureen.

- Mais non... Les châteaux aussi, c'est joli. Pour une Princesse, dirait Sam !

Maureen sourit. Elle se demandait s'ils seraient deux ou deux et demi l'été prochain pour ce parcours... Il était encore trop tôt pour le dire. Elle poursuivit :

- Et donc, vous avez fait affaire.

- Oui, répondit Mickaël. A Montlouis, ils nous préparent un vin blanc demi-sec pour dans deux ans... un petit bijou. Ils n'ont pas l'opportunité de le faire chaque année, tout dépend des conditions météo, mais cette saison a été propice. J'ai hâte de découvrir le résultat !

- Tu connaissais déjà ce vin ?

- Oui, on en propose à la carte d'ailleurs et mon père doit avoir encore une ou deux bouteilles. A l'occasion, il faudra que je te le fasse goûter. Je pourrais toujours piquer une bouteille à papa...

- Oui, parce qu'en subtiliser une à Timothy...

- Ca ne le ferait pas du tout, sourit-il.

- Et donc, le programme de demain ?

- Deux rendez-vous près de Cholet. Là, ça va être grandiose... Savennières, Quart de Chaume, Bonnezeaux... Et ce soir, on a fini la journée chez le producteur qui nous loge, puisqu'il possède aussi des chambres d'hôtes... Timothy est ravi : il a un faible pour les vins de Loire, je le comprends. Moi aussi.

- Alors, je sais déjà ce que je vais trouver dans ton sac à ton retour ?

- Comment ça ? s'étonna-t-il.

- Une bouteille de Savennières pour Mummy... répondit Maureen.

- Hum, ce n'est pas faux... Mais il y aura sans doute encore autre chose...

- Ah oui ? fit-elle un peu coquine.

- Tu verras, répliqua-t-il sur le même ton.

- Oh, oh... Ca sent la surprise, ça ! s'amusa-t-elle.

- Exactement ! Je ne t'en dis pas plus, ça va te rendre impatiente !

- Je l'étais déjà avant... impatiente de te retrouver. Et je me demande si, finalement, ce n'est pas toi le plus impatient...

- Qu'est-ce que tu vas croire... ?

- Quelque chose dans ta voix me le dit... fit Maureen.

Mickaël soupira :

- Vous savez quoi, Mademoiselle Maureen ? Vous devenez beaucoup trop perspicace !

- Et cela te dérange ?

Un grand éclat de rire lui répondit :

- Pas du tout ! Je t'adore... Mais...

- Mais ? répéta-t-elle alors qu'il avait suspendu sa phrase.

- Tu me manques.

Maureen sourit :

- Et bien, la prochaine fois, tu m'emmèneras dans tes bagages...

- Je me demande si ce n'est pas ce que j'aurais dû faire, fit Mickaël.

Un léger coup frappé à la porte de sa chambre l'interrompit.

- Ah, ça doit être Tim qui vient me chercher... Je lui ai dit que je t'appelais, expliqua-t-il.

- Alors je comprends qu'il sonne la fin de la récréation... Sinon, vous allez arriver en retard pour le dîner !

- J'arrive, Tim ! lança-t-il.

La voix un peu étouffée du sommelier lui répondit :

- Ok ! Ne tarde pas ! C'est l'heure de l'apéro !

- Oui, je sais ! J'arrive ! Bon, je te disais quoi ? reprit-il.

- Des bêtises... répondit Maureen en riant légèrement.

- Mais non... Je ne te dis jamais de bêtises. Je suis toujours très sérieux. Je t'aime. Comment est-ce que je pourrais te dire des bêtises ?

- Va donc, fit-elle. Tim va s'impatienter...

- Mais non, il dit ça parce qu'il se doute qu'il y a un bon vin pétillant à nous attendre... Il est encore tôt. Si on arrive trop tôt, ça ne le fait pas non plus. Ca fait gros affamés... Donc, je te disais que je t'aime.

- Moi aussi, je t'aime. J'ai hâte que tu rentres.

- Ah, tu vois... Toi aussi, tu es impatiente ! fit-il d'un ton victorieux.

- Bien entendu, répondit-elle. Allez, passe une bonne soirée ! Dînez bien !

- Toi aussi, passe une bonne soirée. Je t'aime. Je t'embrasse... Hum... Partout ! Surtout là où tu as la peau si douce... tu sais bien où...

- Voilà, tu recommences... s'amusa Maureen.

- Je recommence quoi ? demanda-t-il, taquin.

- A dire des bêtises...

- Mais non, ce ne sont pas des bêtises... Je t'aime, je ne peux pas te dire de bêtises...

De nouveaux coups s'entendirent à la porte.

- Ok, Tim, c'est bon ! fit Mickaël. Je raccroche !

- Allez, file... Je t'aime, je t'embrasse très fort ! A demain !

- Moi aussi, je t'embrasse... Hum... Allez, dans le cou... puis sur tes lèvres soyeuses... et puis...

- C'est déjà beaucoup... Et ça me plaît comme cela ! A demain...

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