Réponse à "Quelques mots sur un piano... #3"

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Coralie se pencha au-dessus du bastingage de la « Neuvillette », le bateau qui les emmenait de l’autre côté de la Grande Mer. Les marins avaient jeté l’ancre dans la petite crique d’une île qu’ils avaient croisé en chemin. Ils étaient arrêtés depuis plusieurs heures déjà, et la nuit venait de tomber. La petite fille était sortie discrètement de sa cabine, elle savait bien qu’elle n’avait pas le droit d’être là. Pourtant, elle n’avait pas pu s’empêcher de s’éclipser en entendant les marins dire qu’ils avaient aperçu ces immenses poissons qui ne vivaient qu’en eau profonde.

Coralie était donc là, et attendait impatiemment de découvrir son premier poisson géant. Soudain, elle vit surgir à la surface un dos bleu profond, si grand qu’il ne rentrerait pas dans le bateau. Les étoiles de reflétaient dedans et donnait l’impression que le monde n’avait pas de fin.

Elle contempla la danse lente et gracieuse des animaux et sursauta quand elle entendit un petit rire. Elle se tourna dans l’espoir d’apercevoir celui qui avait émit ce bruit quand le bastingage se brisa sous son corps. La petite tomba dans l’océan et s’enfonça. Au-dessus d’elle, elle pouvait voir la danse des poissons géants. La chute semblait sans fin lorsque, soudain, elle atterrit.

Elle regarda autour d’elle, perdue, et constata qu’elle était seule. Devant elle se trouvait l’immense entrée d’un labyrinthe énigmatique. L’arche de pierre qui l’ouvrait semblait s’élever jusqu’au-dessus du niveau de la mer, alors que Coralie ne l’avait même pas aperçue depuis le bateau !

Ne sachant que faire, la fillette s’avança et pénétra dans le labyrinthe. Elle marcha longtemps, cherchant une sortie qui la ramènerait à ses parents. Ne trouvant toujours pas après plusieurs heures, la petite se laissa tomber sur un banc et s’abandonna aux larmes. Elle était fatiguée, seule, et elle commençait à avoir peur. Elle sanglotait toujours lorsqu’un animal tapota son bras d’une truffe humide. La petite fille sursauta en voyant le gros loup la fixer. Pourtant, elle ne prit pas peur. Dans ses yeux, elle ne voyait pas de méchanceté, juste beaucoup de solitude. Désemparée, elle se contenta de lui sourire. Le loup secoua la tête et s’aplatit sur le sol. Coralie monta donc sur son dos. L’animal se releva d’un coup et commença à avancer. Pourtant, Coralie n’avait toujours pas peur. Elle savait qu’il ne lui ferait pas de mal. Ils parcoururent ensemble le labyrinthe, et la fillette ne se lassait pas de découvrir les merveilles qu’il cachait. Ce qui lui avait le plus plu était la petite fontaine chatoyante qui reflétait l’éclat des étoiles.

Enfin, ils s’approchèrent d’un gouffre. Ici s’arrêtait l’étrange domaine terrestre du loup. La petite passa sa main au travers de l’étrange membrane d’eau et éclata de rire en sentant de nouveau l’océan sur ses doigts. Elle se tourna ensuite vers le loup, se demandant ce qu’ils allaient faire maintenant, quand elle sentit un mouvement derrière elle. Elle posa son regard sur l’océan et resta bouche-bée lorsque le plus gros poisson qu’elle a jamais vu se mit à sa hauteur. Elle plongea son regard dans le celui, sage, de l’animal. Elle se sentait si petite devant cette créature qui semblait n’avoir pas d’âge !

Puis le poisson s’approcha encore, jusqu’à ce que sa tête ne touche le promontoire, et ferma les yeux, invitant silencieusement Coralie et monter. Cette dernière obéit, et ensemble ils remontèrent vers la surface. Elle sortit de l’eau et constata l’agitation sur le pont du navire. Elle héla un homme qui passait et tous se précipitèrent pour la remonter. Sa mère se jeta à son cou.

« Oh ma chérie, ne refais jamais ça, tu m’entends ? La mer est très dangereuse ! »

Coralie pencha la tête.

« Ceux qui tombent à la mer ne remontent jamais petite, souffla le capitaine. »

Elle haussa les épaules. Il n’aurait rien pu lui arriver. Mais, alors qu’elle allait leur raconter ce qu’il s’était passé, elle vit passer derrière tout ces gens un homme aux cheveux blancs et à la peau halée. L’encre qui courrait sur sa peau lui rappelait la danse des poissons géants et ses yeux, qu’elle croisa brièvement, ceux du loup qui lui avait montré toutes ces belles choses. Alors elle se tue. Ce serait leur secret.

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En réponse au défi

Quelques mots sur un piano... #3

Chaque dimanche, je proposerai un défi sous cette forme :

Je vous donne une liste de mots et un genre imposé, et vous devez écrire un texte comportant tous les mots en question, dans l'ordre ou le désordre. En-dehors du genre imposé, vous pouvez par ailleurs écrire en prose ou en vers, et si le genre imposé de la semaine est aventure, rien ne vous empêche de faire de l'aventure dans un monde de fantasy et de combiner deux genres. Petite contrainte supplémentaire : contenu accessible à tous, donc rien de ''sensible'' ou qui ne puisse pas être lu par ou à des jeunes ados (il y en a peut-être parmi nous après tout).

Voici celui de cette semaine :

un conte pour enfants

mots à recaser : nuit, bateau, encre, labyrinthe, loup

à vos plumes !

Commentaires & Discussions

CoralieChapitre4 messages | 3 ans

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