A Lam Thu My
J'ai eu une amie,
que je ne verrai
probablement jamais.
Là où elle est, ce ne peut
être pire. Je préférerai
la savoir en prison.
Et pourtant on se connaît,
si peu au fil des courriers,
et on se dit que le monde est petit.
On se dit que les différences de races,
que les différences de cultures
ne sont rien quand
la liberté n'existe plus.
Elle n'est rien non plus,
là où elle est ...
Et pourtant, pour moi,
Même si l'on ne se verra jamais,
Elle est très importante :
Elle est mon amie.
11/08/1988
Lam Thu My était réfugiée dans un camp en Thailande. Je l'aidais à (sur)vivre via une association humanitaire. Nous avons correspondu régulièrement, jusqu'à l'arrêt de ses envois. Je n'ai jamais su si elle a pu gagner un pays d'accueil ou si elle reste à jamais au camp de Phanat Nikhom. Je conserve une belle photo d'elle, et nos échanges.
C'est elle qui est en page de couverture de ces quelques textes.
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