Tiens, tu es là depuis deux heures et tu n'as rien avalé, lui dis-je.

Harley se retourne.

- Oh déjà, je suis désolée, je n'ai pas vu le temps passer, me répond-elle.

Quasiment toutes les étagères sont remplies.

- Installe-toi et mange.

Elle me regarde m'installer et je lui fais signe de s'installer en face de moi, ce qu'elle finit par faire.

- Alors, bibliothécaire? lui demandé-je en souriant.

- Oui, et toi, gérant du refuge de la ville.

- Oui.

Je la regarde avaler une première bouchée.

- C'est vraiment délicieux, me dit-elle.

- Je le dirais au chef.

- Il n'y a plus personne?

- Non, tout le monde est parti il y a une bonne heure.

- Oh, mais vous auriez pu me le dire, j'aurais arrêté pour vous laisser rentrer chez vous.

- Pourquoi tu me vouvoies? lui demandé-je, je te signale que nous avons couché ensemble... on ne va pas faire comme si rien ne s'était passé.

- Oh, euh... très bien dit-elle gênée. Il faut que tu saches que je ne suis pas une fille qui couche le premier soir, ça faisait longtemps que je n'étais pas sortie.

- C'est vrai? Tu rentres après ton taff, puis voilà?

- Hum... oui, dit-elle en prenant son verre d'eau.

- Pourtant, tu avais l'air si différente l'autre soir.

- Je suis désolée de t'avoir fait croire des choses.

- Non, tu n'as pas à t'excuser. Je suis ravi que tu sois là. Je ne m'attendais pas à te retrouver et pourtant, je t'ai cherché partout.

Elle arrête de manger, et je vois ses joues prendre une teinte rose, rouge.

- Je reviendrais demain terminer, si ça ne te dérange pas. Je vais rentrer chez moi. Je te remercie pour le dîner.

Elle se lève, et se dirige vers son sac, je la regarde le mettre en bandoulière.

- Hey, attends comment tu rentres?

- J'ai quelques minutes de marche, me répond-elle.

- Attends-moi quelques minutes, je vais te raccompagner. Je ne laisse pas une jeune femme en pleine nuit. Je range son assiette, récupère mon casque et mes clés. Je ferme le refuge et je marche en direction de ma bécane. Je lui tends mon casque qu'elle prend.

- Tu es déjà montée sur une moto?

- Non, jamais.

- Faut bien une première à tout, lui dis-je en souriant. Je monte, puis lui fait signe de monter, ce qu'elle finit par faire. Ses mains se posent sur mon ventre. Avoir une fille derrière moi et sur ma bécane est très rare, j'ai déjà pris Mandy ou Rose, mais jamais une fille qui me plaît. Je mets les gaz et quitte le refuge après qu'elle m'ait indiqué où se trouvait son appartement.

Une dizaine de minutes plus tard, je m'arrête devant un petit immeuble. Mon petit rat de bibliothèque descend de ma bécane et retire mon casque. Elle remet de l'ordre dans sa chevelure et ma queue se réveille dans mon jean, bordel...

- Merci de m'avoir raccompagnée.

- C'est rien.

- A demain alors?

- Oui, à demain.

Je la regarde disparaître dans son immeuble. Je mets mon casque et une odeur de pêche me prend au nez. Je souris et me mets en route pour le Club.

- Juste à temps, me dit Nate.

Il est bientôt 23h00.

- Qu'est-ce que tu fous là?

- Réunion.

Je grimace, je sors mon téléphone et n'avais même pas remarqué que celui-ci avait sonné. Je suis Nate jusqu'à la salle privée et m'installe à ma place, Woody assis sur son trône.

- Bon, les gars, mauvaise nouvelle, il y a un truc qui se trame en ville. Les gars ont vu les Brothers avec le maire et un type qu'on n'a pas réussi à identifier pour le moment. Le truc qu'on a pu apprendre, c'est que ça a à voir avec le refuge.

Je me fige.

- Pardon?

- Désolé Reed, mais pour l'instant on n'en sait pas plus.

- Fait chier, putain.

Je me lève.

- Où vas tu? demande Woody.

- Soit je pars trouver ce connard de maire, soit trouver un de ses fils de putes de Brothers.

- Hors de question Reed. Pour l'instant, on ne fait rien, on attend d'en savoir plus.

- Mais...

- Reed, il n'y a pas de mais.

Je me réinstalle et sors une clope de mon paquet. La réunion se termine sur le vote de ne rien faire pour l'instant.

Je ne dors pas de la nuit. Je passe la journée à suivre le maire, mais rien. A part qu'il se rend dans un vieux motel pourri, pour baiser la femme du shérif. Vers les 19h00, je regagne le refuge, je trouve Rose en pleine discussion avec Harley.

- Salut les filles, dis-je.

- Salut Reed, tu vas bien? me demande Rose.

- Oui. Harley.

- Ça va, merci.

- Si vous avez besoin de quelque chose, je suis dans mon bureau.

Je referme la porte et me prends un verre de whisky. Je m'assois derrière mon bureau, et me mets à ouvrir le courrier. Facture, facture, facture. Comment vais-je réussir à faire tenir debout le refuge avec toutes ses factures à payer. J'entends frapper.

- Salut beau goss.

- Carly, qu'est-ce que tu veux?

- Tu as l'air tendu bébé.

- Je suis surtout fatigué.

Elle s'avance vers moi et retire son haut.

- Qu'est-ce que tu fais? lui demandé-je.

- Je vais te détendre, tu peux me baiser dans n'importe quelle position, rajoute-t-elle en souriant.

Un petit coup me ferait peut être du bien. Je l'attrape, la retourne, remonte sa jupe sur ses hanches, redresse son cul et m'enfonce encore et encore, sans douceur. Je la lime, ses petits cris m'excitent. Je suis sur le point de jouir, quand j'entends la porte se claquer. Je me fige, mais l'orgasme de Carly m'arrive aux oreilles. La porte de mon bureau claquée m'a coupé. Je me retire, range ma queue et sort de mon bureau, personne dans le couloir. Je me rends dans la salle et ne vois rien d'anormal. A part que Harley n'est plus avec Rose. Je la cherche des yeux et rejoins Rose.

- Tu as vu Harley? Elle voulait te parler?

Et merde.