12
Harley
Je suis en larmes. On ne m'a jamais parlée et insultée comme ça. Je suis allongée dans mon lit, Guizmo à mes côté. Je me repasse sans cesse les paroles de Reed. Je suis vraiment trop conne. Comment il a pu croire que je travaillais pour eux.
Reed
Merde. Merde. Merde! Putain, merde! Je fous en l'air tout ce qui se trouve sur mon bureau, putain de merde! J'ai vraiment été con, mais j'étais tellement en colère. J'ai pensé bêtement que comme elle dînait avec ce connard...
- Salut, me lance Nate en entrant dans mon bureau.
- Salut, grogné-je.
- Ça va?
- Sérieux, mec? Tu crois que je vais bien? Tout part en couille! Le refuge qu'ils veulent détruire, ma relation avec Harley qui n'en est même pas une et qui, même avant d'avoir commencée, est déjà morte. Sérieux Nate, depuis quand je suis devenu un vrai con?
- Hum... Je dirais depuis que t'as fourré ta queue dans ta première chatte?
Je relève la tête et vois mon meilleur ami rire.
- Je ne comprendrais jamais ce que fait Rose avec un mec comme toi?!
- Mon charme mon ami, mais devenons sérieux cinq minutes. Tu as été fort avec Harley.
- Je sais. J'étais énervé. Je sortais d'une réunion avec le maire et ce connard de Andy. Quelques soirs avant, je l'avais vue dîner avec lui et j'ai pété un câble.
- Qu'est-ce que tu vas faire?
- Je sais pas. Je vais essayer d'aller lui parler et la supplier de me pardonner.
- Bon courage.
Nate finit par me laisser. J'essaie de réfléchir correctement, mais mon cerveau n'arrête pas. Il part dans tous les sens. Le refuge, puis elle. Je finis par attraper le dossier qu'elle avait préparer et découvre en lisant, qu'elle avait tout pensé au moindre centime, même avec une réserve. Ses idées ne peuvent peut-être pas sauver mon foyer, mais peuvent m'aider.
Le lendemain, je me tiens devant le grand bâtiment qui abrite la bibliothèque. Putain, un petit rat de bibliothèque ne peut pas me faire peur à ce point. J'entre et croise le regard de quelques personnes qui doivent se demander ce que je fiche ici. L'endroit est silencieux, trop silencieux pour moi. J'avance, mais ne la trouve pas au guichet. Je passe celui-ci et regarde dans tous les rayons. Je finis par la trouver au fond de la bibliothèque. Elle est dos à moi. Elle porte une petite robe, ses cheveux sont attachés en une queue de cheval.
- Harley.
Elle se fige en entendant ma voix. Elle finit quand même par se retourner, quelques livres dans ses mains.
- Est-ce qu'on peut parler?
- Non, je suis occupée.
Elle passe à mes côté, mais j'attrape son bras et la retourne de force.
- Je suis désolé, j'étais énervé. Le refuge, c'est toute ma vie et le détruire me détruirait aussi. Je sais que ce n'est pas une excuse pour t'avoir parlé comme ça et je suis nul dans les excuses. Je suis pas le genre de mec qui offre des fleurs pour se faire pardonner.
- J'aime pas les fleurs, ça tombe bien. Mais tu m'as humilié devant plein de gens. Personne ne m'a jamais parlée comme ça. Je sais que Andy n'est pas un chouette type, mais c'est mon patron et il peux me virer à tout moment. Je suis désolée qu'il fasse parti de ce plan immonde, mais tu ne m'as même pas laissée parler. Et je t'en veux beaucoup. Maintenant, j'ai du travail.
Je la lâche et elle file de l'autre côté de l'allée.
Je finis par quitter cet endroit.
Harley
Mon coeur me fait mal. Quand je termine ma journée, je me dépêche de rentrer chez moi.
Les jours passent et je n'ai pas remis les pieds au refuge. A la sortie de la bibliothèque, le temps a changé, le soleil a laissé sa place aux nuages et au vent. Quelques gouttes de pluie tombe sur ma peau, je rentre chez moi juste avant que l'averse ne commence. Mais au bout d'une bonne heure et demie, le temps c'est dégradé. Le vent, la pluie se font plus violents. Le refuge doit être rempli, je remets un jean et un haut, mes baskets, caresse une dernière fois Guizmo et quitte mon appartement. Une fois dehors, je me mets à courir dans la direction du refuge. Quand j'y arrive, après de longues minutes, le refuge est rempli, des habitués, mais aussi de nouvelles têtes. Les bénévoles courent partout pour distribuer eau et nourriture.
J'attrape Rose qui se trouve en panique totale.
- Qu'est-ce qui s'est passé?
- Ils ont dû évacuer une partie de la ville et ils sont venus ici. On est surchargé.
Le bruit d'un orage éclate au-dessus de nos têtes et Rose laisse échapper un petit cri.
- Poussin!
Rose se décale et part se réfugier dans les bras de son mari.
- Je suis là, lui dit-il.
- Harley?
Je pose mon regard sur Reed.
- Je suis venue aider, lui dis-je.
Je ne le laisse pas répondre que je me dirige vers d'autres bénévoles. Les heures passent, mais la tempête est toujours là. Les gens commencent à paniquer. Je m'arrête sur un couple dont la femme est en larmes.
- Tout va bien? Lui demandais-je.
- On a dû laisser Monty à la maison, me dit la femme qui pleure. Il doit être mort de peur.
Ses larmes me font de la peine.
- Je vais aller le chercher, dis-je fermement.
- Oh merci.
Après avoir récupéré l'adresse, je constate qu'ils vivent dans une maison à côté du refuge. Je sors du bâtiment sous une pluie battante. Le vent fait voler ma capuche, mais je fonce, je ne vois rien. Et je suis vite désorientée, il me faut quelques minutes pour savoir où je suis. Je n'ai jamais vu une tempête comme ça. Je finis par arriver devant la maison. La cours est inondée. Je suis trempée. J'arrive à entrer dans la maison. J'espère juste que ce n'ai pas un gros chien...
- Monty! Monty!
J'entends enfin un aboiement et découvre un petit caniche.
- Allez, viens me voir Monty, on va retrouver tes maîtres.
Le chien finit par s'approcher. Je l'attrape et le cale entre mon corps et ma veste. Je sors, la pluie ne s'est pas calmée. Je ne peux pas courir avec le chien, il ne fait que glisser. Je marche vite, les coups de vent me font perdre l'équilibre et je tombe. Le chien apeuré s'enfuit près d'une nouvelle maison. Je me relève et cours dans cette direction. Après de longues minutes de recherche, je remets la main dessus, le cale de nouveau contre moi, et me dirige cette fois-ci sans encombre au refuge. J'entre et sors le chien de ma veste. Les maîtres arrivent le récupérer et me remercie chaleureusement. Ils s'en vont souriants.
- Nan, mais tu es malade! Il s'est passé quoi dans ta tête là! C'est dangereux dehors! me crit Reed. Tu as vu le temps! Merde! Mais tu es inconsciente!
Je lève les yeux au ciel et vois qu'il n'aime pas ça.
- Tu es toute trempée. Viens que je te donne quelque chose de sec.
Je le suis sans rien dire. Une fois dans son bureau, je m'attends à recevoir une nouvelle leçon.
- Tu es inconsciente ma parole! Harley tu as vu le temps! C'est la tempête dehors et toi tu vas récupérer un chien!
- Ils étaient malheureux, ça m'a pris 5 minutes.
- 5 minutes? Tu te fous de moi. Tu es partie une heure! J'étais mort de trouille! Quelqu'un aurait dû aller avec toi.
- J'ai besoin de personne! Maintenant, refile-moi un pull sec et je retourne aider les autres.
Reed se tourne et fouille dans un tiroir derrière lui. Il me sort un sweat noir à l'effigie du Club. Je retire ma veste, puis mon t-shirt et enfile le vêtement sec. Reed n'a pas détourner les yeux. Je vais pour m'en aller, mais il m'interpelle de nouveau.
- Merci d'être venue, me dit-il.
Il s'approche et me prend les mains.
- Merci d'être venue, même si tout va mal.
- Le refuge est devenu important pour moi, Reed. Je ne sais pas faire grand chose, mais je peux aider.
Sa main passe sur ma nuque et il vient plaquer ses lèvres contre les miennes. Sans le comprendre, je réponds à son baiser. Je m'accroche à ses lèvres. Je finis par le repousser.
- Je suis désolée Reed. je ne peux pas.
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