Chapitre 18
Paris, mercredi 28 mai 2025
Jour J, 18h35
Le sol, dur, rugueux.
Ses membres, engourdis, faibles, incapables de le porter et de l'arracher à ce béton froid et humide sur lequel gisait tout son corps.
Ses paupières, déployant d’infinis efforts pour finalement s’entrouvrir sur le vide ; il n’y avait rien que le noir autour de lui.
Les souvenirs, erratiques, discontinus : l’esplanade du Trocadéro, le système de détection de mouvement orienté en direction de la Tour Eiffel, l’explosion de la porte de service du pavillon, la vive douleur dans sa nuque juste avant de s’évanouir et de se réveiller ici.
Les chuchotements, plus ou moins lointains.
Les bruits de pas à l’écho métallique, persécutant ses tympans.
Ses mains, attachées dans le dos.
Ses chevilles, liées entre elles.
Ses yeux se posant dans le néant de l’obscurité, à la recherche d’un point d’appui.
Son corps, ligoté, s’agitant en tous sens.
Un rai de lumière, enfin, dans un coin de la pièce. Une porte, c’était une porte.
Et voilà l’obscurité qui se faisait plus chaleureuse, les parois qui se dessinaient peu à peu dans l’ombre. C’était une pièce exigüe d’environ deux mètres sur trois, au plafond très bas, sans aucune autre ouverture qu’une porte en fer fermée à double tour.
Nathan porta son attention sur les voix derrière la porte. Mais les mots, trop étouffés, restaient indéchiffrables à ses oreilles. A l’exception d’un seul, prononcé plus fort et plus clairement : échange.
Echange ? Oui, il avait bien entendu. Mais échanger quoi ? Echanger qui ?
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