Chapitre 36
Paris, mercredi 28 mai 2025
Jour J, 20h37
Le corps de Nathan s’écrasa contre la façade de l’immeuble et il s’écroula par terre. Complètement sonné, il ne comprenait rien de ce qui venait de lui arriver.
Sans pouvoir réfléchir plus longtemps, il fut soulevé par deux bras puissants et balancé à plusieurs mètres de là, au beau milieu de la chaussée. Le choc fut si intense qu’il resta cloué au sol sans pouvoir bouger. Face contre terre, le sang de sa joue écorchée se répandait sur le goudron. Il en goûta l’amertume alors qu’il essayait de reprendre son souffle.
Toujours incapable du moindre mouvement, Nathan sentit l’individu se rapprocher et lui attraper la jambe. Après quelques mètres à se faire traîner sur le sol comme un vulgaire déchet, Nathan fut retourné sur le dos. Il reconnut alors le grand-frère. Ce dernier avait fini par le retrouver et exécutait désormais froidement sa promesse de mort.
Le grand-frère attrapa Nathan au niveau des épaules, le décolla du sol et le plaqua contre une façade d’immeuble. D’une force hors-norme, il n’éprouvait aucune peine à soulever Nathan d’une bonne dizaine de centimètres. Savourant cet instant, il enveloppa délicatement la gorge de Nathan avec sa main droite avant de lui serrer puissamment l’encolure. Nathan ne se laissa pas faire, il se débattit, tenta de le repousser, de le frapper à la trachée, de le déstabiliser d’un coup de pied dans le genou. Mais rien n’y fit, son bourreau était trop fort, trop déterminé.
Petit à petit, Nathan se sentait partir ; son âme abandonnait sa fragile enveloppe et bientôt la Mort jetterait un voile terne sur des yeux hier encore éclatants.
Mais la Mort aime à surprendre. Elle aime s’annoncer au détour d’une détonation déchirant l’air ; elle aime s’accompagner d’une longue complainte ; elle aime s’immiscer par l’ouverture d’un crâne qui explose et d’une étreinte qui se relâche ; elle aime inverser les rôles, prendre le bourreau et délaisser sa victime.
Nathan retomba lourdement au sol, aux côtés du grand frère dont la cervelle recouvrait un peu partout le bitume. Il cracha, toussa, manqua de vomir. Mais il était bel et bien vivant. Sans se laisser plus de temps pour comprendre ce qui venait de se produire, il chercha un abri. Il rampa sur quelques mètres et se réfugia derrière un énorme quatre-quatre noir accidenté. Au moment où il replia ses jambes derrière le véhicule, une nouvelle balle siffla et le manqua de peu.
Soulagé d’être encore en vie, il tourna la tête et vit qu’il n’était pas le seul à s’être mis à l’abri derrière ce véhicule. Un vieillard et une très jeune fille le dévisageaient, incrédules.
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