Petit frère

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On m'a dit et répété que le temps passera, que certes les souvenirs resteront, mais que la souffrance s’en ira.

Tout le monde pense comprendre ce que je ressens. La mort, tout le monde l'a connu, mais personne de la même façon.

Vous avez peut-être perdu un être cher. Un oncle, une grand-mère, un ami, un père... Pour moi, c'est un petit frère.

Tous les deuils ne sont pas identiques, on le sait bien. Tout autant que les personnes qui les subissent sont différentes.

Je ne sais pas la douleur des autres et je ne veux pas la connaître. Gardez votre peine et laissez moi en paix avec la mienne.

C'est vrai, certains diront que j'ai la parole et la critique facile. Mais je crois que c'est bien la première fois que je ne trouve pas les mots.

C'est sûrement de loin, le texte que j'ai eu le plus de mal à écrire.

De loin, le plus douloureux, car il m'a fallut beaucoup de larmes pour l'écrire.

Vous dire qu'il me manque ne serait pas utile, vous dire que je l'aimerai toujours, le serait encore moins.

J'éprouve le besoin de vous hurler ma souffrance. De vous crier que sa mort a creusé en moi un vide que je ressens jour et nuit.

Laissez moi vous parler de ce qu'il était et de ce qu'il est encore pour moi.

Il avait cette façon d'être là, à l'écoute, sans jamais prononcer un mot.

Son regard brillait d'amour et de sincérité. Je suis tombé en amour de ses petits yeux marron. Vous me trouverez sans doute folle de l'avoir autant aimé.

J'aurais aimé que vous, que le monde entier puisse le connaître et l'aimer pour ce qu'il a fait pour moi. Car il a toujours été là, à chacun de mes sourires et pour chacune de mes larmes.

Je me souviendrai toujours de ce dernier moment passé près de lui...

J'ai passé la nuit à le câliner en ne pouvant retenir mes larmes.

Il comprenait pourquoi je le serrais si fort contre moi, il tentait d'effacer les traces de mes larmes sur mes joues.

Je n'ai pu compter le nombre de baisers que j’ai pu faire sur son front.

Cette nuit là, j'ai compris certaines choses. En restant allongée près de son corps, j'ai compris ce que cela faisait d'aimer quelqu'un.

J'ai compris que l'on pouvait aimer tellement fort une personne, que l'on trouve en nous la force de l'accompagner jusqu'à la fin.

Je vous le dis, cette nuit là et pour la première fois de ma vie, j'ai aimé.

J'ai aimé mon petit frère, mon petit amoureux, mon camarade de jeux.

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