Marre

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J’en ai marre.

Parce que j’en ai marre de rentrer chaque soir et de craindre de sentir l’angoisse montée. Parce que j’en ai marre de mon esprit qui me joue des tours, qui me fait douter de moi. Parce que j’en ai marre d’avoir peur de tout. D’avoir peur de vivre pleinement, de mourir, peur pour mes parents, pour mon frère. Peur d’être trop seule, trop sensible. Peur de trop souffrir, peur de trop aimer.

Parce que j’en ai marre qu’on ne me comprenne pas mais surtout j’en ai marre de ne pas me comprendre. J’en ai marre de cette angoisse qui me colle à la peau, qui m’empêche même de manger normalement par la peur de s’étouffer.

Marre de cette angoisse qui n’a pas de nom, qui vient du nulle part ou du passé. Marre d’être seule et de ne pas pouvoir partager tout ce qui me vient dans la tête. Marre de devoir subir ça tous les soirs. D’avoir peur du lendemain, du caractère imprévisible de la vie. Parfois, je voudrais juste crier tout ça et entendre les cris des autres pour me sentir moins seule. Qu’on me réponde, ou juste qu’on crie tous ensemble, avec la nature, sur toutes ces injustices qui nous entourent. De tout ce qui nous dérange, nous humilie, nous bouleverse, nous transforme, nous angoisse. Qu’on ne forme plus qu’une résonnance entière de tous ces maux. Une résonnance qui nous remplira de ce qui nous manque terriblement.

Et puis j’en ai marre de ma passivité. De passer à côté de toute ces choses, de prendre les choix qui viennent et non pas ceux que je choisis. De souffrir, de fumer tous les jours depuis trop longtemps pour échapper à ma peine. Marre de ne pas écrire de vrais textes, seulement des passages sans sens particulier.

Et puis j’en ai marre de ces gens hypocrites, de ces gens qui ne vont pas bouger les choses, de ces gens enfermés dans leur propre pensée. De ces gens qui ne se remettent jamais en question. Enfermés dans leur égo et qui imposent leur égo au monde. Marre de ces gens qui respectent trop les règles, trop la religion, trop tout, par la peur du vide, par la peur du tout. Mais peut être qu’ils ont raison. Ils n’ont pas trop à réfléchir, à douter de tout, à être angoissé tous les soirs par le caractère incertain et fragile de la vie.

Et puis surtout, j’en ai marre de trop penser. D’avoir trop de mondes dans la tête qui se bousculent tout le temps. Trop de scénarios qui se perdent. Trop de possibilités. Trop de tout.

Marre de ne pas pouvoir fuir tout ça, de ne pas pouvoir partir loin et d’effacer toutes ces pensées parasites comme on effacerait le contenu d’une ardoise.

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