Chapitre XXII : en tête à tête

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Le regard de John tomba une nouvelle fois sur le placard à l’entrée. Il pria pour la énième fois que la pièce remplit au ras-bord des détritus ne s’ouvre pas.

– Et voilà !

La voix d’Athéna ramena son attention sur elle. Elle posa une assiette remplit de pâtes devant lui et la deuxième à sa place.

– Ça va ? s’enquit-elle en s’installant en face de lui. Tu as l’air un peu… absent.
– Un peu comme toi ces derniers jours, répliqua-t-il pour détourner la conversation. Mais au sens littéral du terme. Tu me boudais, n’est-ce pas ?

Elle lui fit de gros yeux

– Pourquoi je te bouderais ? s’étonna-t-elle.
– Parce que j’aurais trop dilué ton sirop de fraise, parce que je ne suis pas intervenu quand ta mère t’a enlevé, parce que tu aurais appris que l’on sait à propos de Joseph, parce…
– Jospeh ? répèta-t-elle incrédule.

Le barman se mordit la lèvre inférieure.

« Rappeler la perte douloureuse d’un ex, bravo John ! »

– Ton ancien petit ami, répond-t-il d’une petite voix, celui qui est parti.
– Oh…

Le regard de l’apprentie faucheuse se perdit dans son plat qu’elle se mit à mélanger du bout de sa fourchette.

– C’est Mort qui t’as raconté ça, n’est-ce pas ?

Il se gratta nerveusement l’arrière du crâne.

– Je me posais des questions sur ce que ta mère m’avait lancé et elle me l’a raconté.

Elle passa une main dans ses cheveux en marmonnant quelque chose. John, curieux, voulu lui poser la question mais, de peur de sa réaction, préféra se taire. Athéna, elle, redirigea la conversation sur une pente qui lui semblait moins dangereuse.

– N’empêche, tu n’a pas eu de bol. Mourir d’une balle en plein cœur…

John la regarda bizarrement.

– Je suis mort d’une balle en pleine tête.

« Et merd... »

– Ah… euh… j’ai dû confondre avec une des personnes qui est morte récemment et que j’ai fauché.

Il fronça les sourcils. Ce n’était pas elle qui se plaignait que c’était plus un stage d’observation qu’un apprentissage ?

– Ta mère t’a laissé faucher quelqu’un ?

La concernée se raidit, son mensonge dévoilé au grand jour. Alors pour ramener son attention ailleurs, elle lança la première chose qui lui vient à l’esprit :

– Est-ce que tu regrettes d’être ici ?

Il fut surpris par sa question.

– Bien sûr que non ! s’exclama-t-il d’un coup en se levant.

Pour lui, c’était l’évidence même ! Enfin… Cela ne tarda pas à s’ébranler dans son esprit.

Il détourna le regard et finit par avouer :

– J’ai… j’aurais juste aimé finir ce que j’avais à faire sur Terre, c’est tout.

Ses yeux retombèrent sur Athéna et il tenta un sourire.

– Je ne peux rien y faire de toute manière.

Elle se leva, contourna la table pour entourer son torse avec ses bras et s’y blottir.

– Excuses-moi, je n’aurais pas dû poser cette question, chuchota-t-elle.

Il répondit à son étreinte et répliqua tendrement :

– Ce n’est rien.

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