Pour la troisième fois de la soirée, la clochette retentit.

- Bonsoir Daemon, lui souhaita le barman.

En remarquant l’œil au beurre noir qu’il arborait, un petit sourire étira les lèvres de la démone. Ses cheveux de jais descendaient gracieusement jusqu'à ses épaulettes dorés. Sa tenue, composée d'une jupe plissée et d'un veste fermée, était du même rouge que ses grands yeux.

Au comptoir, l’apprentie faucheuse sirotait furieusement sa boisson avec une paille.

- Qu’est-ce que tu as encore fait à Athéna, John ? s’enquit-elle en prenant place à côté de l’ange à qui elle vola un baiser.

- J’ai juste lancé un « sacré grand papy », répondit-il, mais visiblement elle n’a pas d’humour aujourd’hui.

- Ce qu’as fait mon grand papy est tout sauf drôle ! répliqua-t-elle violemment.

Puis elle tendit son verre vide vers le barman en ordonnant :

- Un autre s’il te plaît !

Il l’attrapa en soupirant.

- Tu vas te ruiner en sirop de fraise.

- Et alors ? Ça ne concerne que moi !

- Si tes parents apprenaient que tu viens chaque soir dans un bar où tu discutes avec deux hauts gradés de l’enfer et du paradis…

- Ils ne le sauront jamais.

- Comme d’habitude pour moi, commanda Daemon, s’il te plaît.

Rapidement, John redonna un verre rempli à Athéna qui le sirota dans un calme relatif.

- Et sinon c’est quoi cette histoire de grand papy ? S’enquit Daemon en saisissant le coktails que lui tendait le barman.

- C’est l’homme qui a échappé à Mort pendant plus d’un an, répondit Raphael.

- Ah… Oui… Je me souviens de celui-là ! Les paris allaient de bon train en enfer.

Elle plaça son verre au niveau de ses lèvres avant de rajouter :

- Lucifer s’est d’ailleurs promis de ne plus en faire avec mon père.

- Au paradis aussi ! s’exclama l’ange. Ils passaient leur journée à faire des paris sur la tête de cette homme.

- Et sinon, le paradis et l’enfer ne sont pas allés aider Mort ? s’étonna John.

- Bah non, répondirent les concernés à l’unisson, pourquoi on aurait fait une chose pareille ?

Athéna poussa un profond soupir.

- Et moi qui me demandais pourquoi Mort déteste le paradis et l’enfer…