Enfin calmés, John et Athéna écoutaient les deux amants chercher une solution en panique.

Malgré la rareté de ce genre de réunion, tout le monde en avait entendu parler même le barman qui n’était pas au courant de grand-chose concernant l’autre monde. Ainsi il savait que chaque personne du paradis et de l’enfer gueulaient l’une sur l’autre à en perdre la voix.

- Si on ne hurle pas dessus, ils vont se douter de quelque chose ! paniqua Raphael.

- Mais on ne peut pas s’insulter !

- Ça je confirme, intervient Athéna. La plus grosse insulte que vous arrivez à vous lancer c’est « gros nigaud ».

- Ça pourrait passer pour Raphael mais pour Daemon…

L’apprentie faucheuse adressa un regard surpris à John. À côté d’eux, les deux amants essayaient encore de trouver une solution.

- Bah quoi ? Les anges ça insulte pas, non ?

- Eh bah mon vieux, vous avez une image beaucoup trop sage d’eux sur Terre, lui lança Athéna. Les anges ça jure comme un arracheur de dent.

- On dit « mentir comme un arracheur de dent ».

- T’as compris ce que je voulais dire, c’est le plus important.

John poussa un soupir avant de rester un moment silencieux.

- Attendez, je crois que j’ai une idée, annonça-t-il.

Toute l’attention tomba sur lui.

- Athéna, passe-moi un crayon et un bout de papier s’il te plaît.

En silence elle alla chercher son sac et lui donna ce qu’il voulait. Il gribouilla alors quelque chose avant de le plier en quatre et de le donner à la démone.

- À utiliser en cas d’urgence si vos pères commencent à vous suspecter.

Le couple se leva et, à l’étonnement des deux autres, contourna le comptoir pour se jeter au cou de John qui tomba sous leurs poids.

- MERCI !

- Lâchez-moi ! Vous m’étouffez !

Le barman tentait tant bien que mal de s’échapper de la démone et de l’ange qui n’arrêtaient pas de la remercier.

- Eh bien mon cher John, lui lança Athéna, tu serais mort si ce n’était pas déjà le cas.