Chapitre VIII : Mort
Cela faisait un moment que le bras droit de Lucifer, l'archange Gabriel, Raphael et Daemon avaient quitté le bar, la tête basse.
- Tu sais, c'est de ma faute tout ça, lança John.
La femme leva les yeux de son cocktail.
Elle semblait avoir, à tout cassé, vingt-cinq ans. Ses cheveux noirs étaient attachés en un chignon parfait qui dévoilait son cou fin. Ses yeux violets éclairaient un visage tout aussi délicat.
Elle portait un tailleur noir. Le barman n'avait pas l'habitude de la voir dans une telle tenue. En fait, c'était juste la deuxième fois qu'il la voyait porter un ensemble aussi stricte.
- En quoi c'est de ta faute ?
- C'est moi qui ai trouvé une idée pour qu'ils se disputent.
- Alors c'est toi qui as donné ce papier à cette démone ! réalisa-t-elle. Quand elle l'a lu, tout est partit en vrille !
- Ça a un peu trop bien marché... soupira-t-il.
- Tu n'arrives pas à contrôler les conséquences de tes idées. Tu ferais donc mieux de ne plus en faire.
Sur ces sages paroles, elle bue cul sec le contenu du verre alors qu'Athéna commandait un sirop de fraise.
- Tes cocktails sont toujours les meilleurs ! s'exclama-t-elle après un soupir de plaisir, un autre s'il te plaît !
D'un coup de main, elle libéra ses cheveux qui tombèrent gracieusement sur ces épaules tandis qu'elle ouvrait un peu sa chemise, créant ainsi un décolleté.
John donna le verre à Athéna et attrapa une bouteille. Devant l'étonnement de John, Mort grimaça.
- C'est vide, n'est-ce pas ? lâcha-t-elle.
Il poussa un soupir.
- Je vais en rechercher une autre dans la réserve.
Sa main s'appuya sur un endroit du mur derrière lui pour pousser la porte dissimulée dans le papier peint noir.
La femme se tourna alors vers l'apprentie faucheuse, bien décidée à briser le silence qui s'était installé.
- Tu n'es pas très bavarde aujourd'hui Athéna. Tu n'es pas contente de me voir ?
La concernée avala une partie de son verre sans lui accorder le moindre regard.
- La dernière fois que tu es venue ici m'a laissé un arrière goût amer, lâcha-t-elle.
Mort appuya son coude contre le comptoir et laissa sa joue tomber contre la paume de sa main.
- C'était sa volonté, pas la mienne.
- Mais c'est toi qui a concrétisé son désir.
- Tu lui en veux toujours d'être parti ?
- Non.
Elle farfouilla dans son sac avant de laisser trois pièces dorées sur le zinc. Sans un mot elle se leva et se dirigea vers la sortie. Là, elle rajouta :
- Je lui en veux de ne pas avoir tenu promesse.
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