Athéna était plantée devant la porte de l’entre monde.

Comment allait-elle expliquer ces deux soirées d’absences à John ? Une chose était sûre : elle ne pouvait pas lui dire la vérité.

Son esprit chercha alors une excuse. À son plus grand étonnement, elle en trouva une rapidement. Après tout, elle pouvait bien prétendre qu'elle avait passé ces deux dernières nuits à réviser comme une malade.

« Oh, je t’aime rattrapages ! »

Elle prit une grande inspiration avant d’ouvrir la porte. À peine avait-elle fait un pas à l’intérieur qu’un hurlement retentit :

- Athéna !

L’instant d’après elle se retrouva le nez contre le torse du barman. Cette odeur et chaleur familière la ramena dix ans en arrière lorsqu’elle lui arrivait au niveau du cou.

La belle époque…

- Athéna ?

Sa voix la fit sursauter et elle se détacha de ses bras.

- Je… j’étais… pas là… parce que… que…

Elle serra les poings et, en levant la tête, cria:

- Rattrapages !

Il la décoiffa gentiment.

- Tu sais quoi ? Je t’offre un verre de sirop de fraise.

Il lui sourit et retourna derrière son comptoir.

« Je crois que mon excuse a marché » se ravit la jeune femme.

- Tu viens ? s’enquit Daemon qui tapotait le siège à côté d’elle.

L’apprentie faucheuse acquiesça et s’installa à côté de la haut gradé de l’enfer.

- Et sinon tu as passé une bonne soirée ? s’enquit Raphael. Parce qu’on t’as tous lâché sur ce coup…
- J’ai passé une très bonne soirée, répondit-il un petit sourire au coin.

Il posa le verre devant une Athéna perplexe.

- C’est quoi ce sourire en coin ? lui lança-t-elle.
- J’ai eu une charmante compagnie.

Il poussa un soupir, rêveur.

- Elle était magnifique ! De longs cheveux d’or, des yeux d’un bleu où je me suis noyé…
- Phrase bateau ! hurla Athéna avant de siroter furieusement son sirop.

John l’ignora et continua :

- Vous ne devinerez jamais qui c’était !
- Au vu de ta description, je dirais un ange, répondit Daemon.
- Presque !
- Un chérubin ?
- Une archange !

Raphael se leva violemment et attrapa le col du barman.

- Hein ? lâcha ce dernier.
- Qu’est-ce qui te prend ? hurla Daemon alors qu’Athéna se jetait sur l’ange gardien.
- John, comment s’appelait-elle ? grogna-t-il.
- Lâche-le ! cria l’apprentie faucheuse en lui donnant des coups.

Mais cela n’avait pas beaucoup d’effet.

- Angeliqua, murmura John d’une voix étouffée, mais elle préférait que je l’appelle par son surnom : Angel.
- Bordel !

Il libéra sa proie et se fit immédiatement attraper par son amante qui plongea ses yeux rubis dans son regard bleuté.

- Qu’est-ce qui te prend ? l’interrogea-t-elle. Tu connais cette femme ?
- Angeliqua est ma petite sœur !