Note de fin... Oui, l'histoire se termine ici pour Xaer et Kalaas'ynsguris... J'espère que vous avez apprécier la balade avec eux et que vous apprécierez de rester dans le même univers pour suivre les débuts de Yu. 

Avant de vous laisser avec ce tout petit épilogue, je dois vraiment vous remercier. Je fais parti de ces auteurs qui sont très très très sensibles aux commentaires. Un mot gentil peut me motiver à écrire des milliers de mots et un mot moins gentil peut me bloquer durant des semaines en me mettant dans le doute. Vous avez été adorables, particulièrement bienveillants et c'est grâce à vous que cette histoire parvient à trouver sa fin alors merci <3 

Je n'ai pas du tout envie de vous laisser alors j'ai choisi de publier deux autres histoires, ici (et sur mon compte Wattpad). La première est donc le fameux spin-off dont je vous rabat les oreilles et la seconde est un omégaverse un peu particulier. Le premier chapitre est déjà disponible et j'espère que ça vous plaira et que vous nourrirez ces histoires de vos commentaires <3 

Allez... c'est parti pour un dernier tour de piste.. Bonne lecture ! 

Epilogue

Le jour fatidique était arrivé. Xaer était installé dans une pièce présentant de nombreux équipements pour qu’il puisse choisir comment il désirait enfanter jusqu’au dernier moment. Ses reins étaient douloureux et son souffle de plus en plus court, mais pour le moment il marchait toujours en rond, en proie à un stress intense.

Assis sur une chaise non loin de là, l’observant sans lui offrir le moindre mot et sans laisser transparaître la moindre émotion, Kalaas’ynsguris attendait. Il avait accepté de se plier à un certain nombre d’exigences en préparation de la naissance. S’il l’avait pu, il l’aurait ramené vers les meilleurs metteurs au monde Liis qui soient, mais Xaer n’était pas Liis et les Liis ne connaissaient pas grand-chose à l’anatomie des porteurs de vies, alors c’était tout naturellement qu’ils avaient fait appel aux services des couveuses et plus précisément à ceux d’un préparateur choisi.

C’était ainsi que Goort’lu s’était retrouvé dans cette salle de travail en compagnie de Xaer et de son compagnon. Il se souvenait bien de ce petit Oom qui n’aurait pas dû passer les premières épreuves et qui avait réussi à tenir bon jusqu’à la fin d’une préparation d’appréciation de la souffrance. Ce n’était pas évident, mais il s’était senti très fier de lui. Depuis, il avait préparé plusieurs Ooms, presque autant de Furh et déjà trois Kri. Des petits mâles, des petits femelles, des corps variés, mais jamais il n’avait retrouvé cette abnégation dont Xaer avait su faire preuve et qui l’aiderait sans doute aujourd’hui.

- J’ai besoin… j’ai besoin qu’on l’enlève.
- Très bien, c’est très bien, Xaer. Mets-toi en position. Kalaas’ynsguris ? Je te laisse procéder ?

Xaer s’était immédiatement mis à quatre pattes, la croupe en l’air et son ventre touchait quasiment le sol. Son compagnon l’approcha, caressa avec dévotion son dos et titilla la base du plug qui le refermait. Il était temps de le retirer. L’une des problématiques importantes lors des accouchements des mâles porteurs de vies étaient la force de leurs muscles internes et la façon la plus simple de vaincre ce problème était encore d’effectuer un travail d’élargissement préalable. En tirant délicatement sur le plug, il parvint à le faire venir. Il était toujours aussi surpris de voir sa taille démesurée. Voilà un an maintenant que Xaer attendait leur petit et ce travail avait débuté après seulement quelques mois de grossesse. Il déposa le plug sur le plateau le plus proche et attrapa la lumière pour éclairer l’intérieur de son compagnon. La matrice avait durci grâce au liquide qui venait après l’éjaculation, mais pour laisser passer le petit, il fallait qu’elle se ramollisse et qu’elle s’ouvre. Goort’lu se pencha au-dessus de son épaule et lui conseilla de tester à la main.

Le Liis acquiesça et laissa ses doigts se glisser jusqu’au tréfond de l’Oom qu’il aimait pour en palper la matrice. Xaer frémit mais il ne couina pas lorsque la souplesse de son col fut testée. Le petit n’allait plus tarder.

- C’est ouvert. Tu es prêt.
- D’a-d’accord… Je veux… Je veux tes bras.

Kalaas’ynsguris obéit sans attendre, quitta l’antre chaude pour se saisir de son compagnon. Directement au sol, ce dernier se laissa rouler sur le côté et se blottit contre la peau pâle alors que Goort’lu vérifiait qu’il soit assez ouvert.

- Le travail devrait débuter d’une seconde à l’autre.

Le Liis acquiesça pendant que Goort’lu mettait un masque imposant qui filtrerait la majorité des substances qui allaient bientôt flotter dans les airs et l’instant d’après, l’odeur apparut. Xaer écarquilla les yeux, ses pupilles se dilatèrent alors que la contraction le faucha lui arrachant un cri. Le parfum devint si fort qu’il parvint à éclipser la douleur, le laissant pantelant, incapable de ressentir quoique ce soit.

S’il ne l’avait pas vu de ses propres yeux, le Geresandre ne l’aurait pas cru possible, mais les Liis faisaient accoucher les leurs sans douleurs en les inondant de parfum. C’était un processus similaire, presque identique à l’acclimatation. Ce qui était totalement différent c’était la manière dont le compagnon percevait les choses. Ils étaient tellement liés, Xaer se sentait tellement en sécurité avec lui.

Goort’lu eut le bonheur de voir l’enfant apparaitre, aussitôt il surveilla que les contractions n’atteignent pas les muscles les plus rudes mais tout allait bien. Si seulement tous les accouchements pouvaient se passer ainsi… ce serait une excellente chose pensa-t-il alors qu’après seulement quelques dizaines de minutes, il accueillait une petite fille à la peau blanchâtre entre ses bras. Il la débarbouilla rapidement alors qu’elle se mettait déjà à hurler et l’instant d’après, il la confiait à Kalaas’ynsguris. Le préparateur n’était pas à l’aise avec cette partie là du protocole, après tous les efforts que les porteurs faisaient pour avoir un enfant, on le remettait au fécondateur systématiquement comme si c’était un cadeau qui venait enfin d’être déballer. Cependant avec le Liis cela pris une autre valeur car il émit une odeur tout à fait nouvelle qui imprégna l’enfant et la petite sembla naître une seconde fois, prenant force et santé. Dès que ce fut fait, il la déposa sur le ventre de Xaer et les soutint tout deux avec le même amour.

- Goort’lu, je te présente Fa, notre fille.

Comme tout les Liis, elle obtient ainsi sa particule de naissance, la première d’une liste qui serait bien longue à n’en point douter. Ce fut ainsi que le petit Oom s’endormit, soulagé et heureux de tenir son enfant contre lui tout en sachant qu’elle aurait deux pères dignes de ce nom.

Ils restèrent durant trois jours en zone de repos avant que Xaer n’exige réellement de retourner chez lui. Il remercia chaleureusement Goort’lu pour ses soins et pour tout ce qu’il avait fait pour lui. C’était un excellent préparateur et il ne doutait pas qu’il continue d’effectuer son travail avec le même soin qu’il avait su lui apporter. Puis enfin, ils prirent les petites coursives qui leurs permit de rejoindre leur transport et finalement leur vaisseau.

La porte s’ouvrit lentement alors que Xaer montrait l’environnement à sa fille. Elle ne quittait ses bras que pour atteindre ceux de son autre père. Un espace avait été ajouté à leur lit pour qu’elle puisse y dormir en toute sécurité, mais il ne l’emmena pas là-bas, préférant rejoindre la zone centrale où les invités les attendaient.

Fasi’marami dokis uiron Ledmayer fut la première à les remarquer. La Liis était très âgée bien que cela ne se voit pas réellement sur ses traits froids. Elle n’exprima aucune joie mais une note sucrée se répandit dans l’air. A côté d’elle, son compagnon les vis à son tour et s’il n’exprima pas plus d’émotions, il se tourna vers ses petits-enfants en train de jouer au sol pour leur dire :

- Vos parents sont arrivés.

Aussitôt, les petits bondirent sur leurs pieds et coururent jusqu’à eux, sans que leurs petits pieds ne produisent le moindre bruit au sol. Mi, leur ainée, avait déjà douze ans et elle ouvrit les bras pour prendre la petite. Aidée de Kalaas’ynsguris qui assura le transport, elle porta pour la première fois sa petite sœur. Une odeur délicieuse remplie l’air alors qu’elle en imprégnait l’enfant. Sagement, sans dire le moindre mot, elle se tourna ensuite vers son petit frère, Op, qui s’installa en tailleur à la demande de papa Xaer pour recevoir la petite sans risque. Op n’avait que quatre ans, mais il était très sage et très appliqué, l’odeur qui surgit lorsqu’ils furent en contact ressemblait à celle d’une fleur. Durant tout le processus, Xaer attendit patiemment sans faire un bruit. Il connaissait l’importance de cet instant. Ses beaux-parents approchèrent, prirent part au rite puis Fasi’marami lui rendit sa fille tout en prononçant :

- Nous accueillons Fa dans notre famille et que par ses odeurs tous sachent qu’elle est désormais aimée et protégée.

En réponse Fa émit un petit bruit, elle avait faim et en la humant doucement, Xaer trouva qu’elle sentait affreusement bon. Il serra ses enfants contre lui et ferma les yeux comme pour mieux percevoir son bonheur. Oh qu’il était heureux. Deux autres bras vinrent s’ajouter à cette étreinte, ceux de son compagnon qui l’aimait et qu’il aimait en retour. Ensemble, ils avaient su fonder une merveilleuse famille, froide, terrifiante par bien des abords, silencieuse, douce également mais avant tout, unie par un amour sincère. 

FIN