Le bleu de tes yeux.
Je cherchais le bureau de ton patron. Tu te dépêchais de regagner ton poste. Et tu as renversé ton café sur moi en me bousculant.
— Mon Dieu ! Je suis vraiment désolée !
Tu as levé les yeux pour me regarder. Oh, comme j'ai été happé par le bleu intense de tes yeux ! Pas un bleu glacier froid, mais un bleu comme de l'eau d'un lagon, chaud. Je t'ai immédiatement pardonnée, alors que j'allais te réprimander.
— Ce n'est pas grave. Ne vous inquiétez pas. Sauriez-vous où trouver le bureau de Monsieur... heu... le Directeur ? Il n'y avait personne à l'accueil...
— C'est normal qu'il n'y avait personne puisque c'était ma pause. Premier bureau à gauche.
Je m'apprête à te remercier mais tu tentes de parler. Tu te mords la lèvre du bas, brillante de rouge à lèvre rosé.
— S'il vous plaît, ne lui dîtes pas que je n'étais pas à mon poste... Sinon, je peux perdre mon emploi, or j'en ai besoin.
— Je ne dirait rien. Pouvez-vous garder ma veste, elle est tâchée ? Cela évitera les questions gênantes et je passerais la prendre en sortant.
— Bien sûr ! Merci beaucoup !
Je vide mes poches pour être sur que je n'oublie rien. Tes cheveux noirs, cours mettent en valeur ton si beau visage, parsemé de tâches de rousseur. Je n'avais pas vu de femme aussi belle depuis longtemps. J'ai les idées complètement ailleurs alors que je vais à mon entretien. Finalement, ce dernier se passe bien mais je n'ai qu'une envie, revoir la jolie secrétaire qui attend en bas.
En sortant de la pièce, je ne me perds pas, heureusement. Je descend les escaliers et me diriges vers l'accueil. Arrivé à ta hauteur, je t'observe. Tes mains fines volent sur le clavier de ton ordinateur. Tes sourcils bien taillés sont un peu froncés et tes cils couverts de mascara papillonnent devant la lumière de l'écran. Tu es si concentrée ! Losque je me fais remarquer par un petit bruit, tu sursautes. Puis sourit.
— Désolée, je ne vous avais pas vu ! Je vais vous rendre votre veste, tenez.
— Merci beaucoup, Mademoiselle...
Je plisse les yeux pour déchifrer le nom inscrit sur le badge. Mince, je n'ai pas mes lunettes !
— Morton, Annabelle Morton.
— Moi c'est Vincent. Annabelle, ça vous dit que je vous offre un café ?
Tu rougis et tu es sauvée par le téléphone. Tandis que tu réponds, tu écris sur un post-it. Tu le déposes devant moi et me chasse de la main, toujours en souriant.
Demain midi, 12h 30. Parc à deux rues d'ici.
Une grande joie m'envahit. Chouette ! Annabelle. Je murmure ton prénom en m'éloignant. Il faudra que je pense à te remercier pour ma veste...
Je rentre chez moi et tes yeux bleus m'obsèdent. J'en ai des frissons. Je lis mais tes yeux sont dans chaques mots, chaques lignes. Quand je mange mon repas du soir, je me demande ce que tu manges. En me couchant, je sais d'avance que je vais rêver de toi. Tu m'as encorcelé avec tes yeux, c'est tellement puissant ! Tu hantes mon sommeil et j'en arrive même à fantasmer sur toi, je sais bien que demain sera une dure réalité mais... l'espoir fait vivre !
Je me lève à neuf heures et demie. J'ai dormi comme un bébé. Gêné, je nettoie la tâche blanche du drap ; ça fait un moment que ce n'était pas arrivé... Qu'est ce que ça va être quand je vais te voir ?! J'ai trois heures devant moi.
Je prend mon petit déjeuner, et m'habille. Chemise blanche et pantalon noir, un classique mais c'est classe et c'est tout ce qui compte. Le temps est terriblement long... Je décide de faire un peu de cuisine ; deux sandwichs, un pour moi et au cas où, un pour toi.
A midi, je pris la route car c'est plutôt loin de mon appartement. Je trouve un café crêperie dans le parc et je t'y attends. Je ne mets pas longtemps avant de te remarquer. Ton tailleur bleu foncé te vas à merveille et je t'en fait un compliment.Tu rajustes une mèche en ajoutant que je suis superbe aussi.
— Merci pour ma veste, hier. Je ne t'avais pas remerciée.
— Ce n'étais pas grand chose, je t'en prie ! Alors, ce café ?
Nous rions. Ton rire est sublime et emportant. Voyant que je ne suis plus seul, un serveur vient nous voir :
— Bonjour Madame, Monsieur. Souhaitez vous quelque chose en particulier ?
— Deux cafés, s'il vous plaît. Et une crêpe.
— Quel parfum, la crêpe ? demande t-il en notant la commande.
Je te regarde, signifiant qu'elle est pour toi. Tu hésites :
— Car... Chocolat.
— Très bien. Je reviens.
— Merci.
Le serveur partit, tu reprends :
— C'est gentil, pour la crêpe, mais j'ai mon repas aussi...
— Tu pourras toujours la manger après. L'éternel dilemne entre le chocolat et le caramel ?
— Oui ! Mais avec le café, je préfère le chocolat.
Durant un instant de silence, j'ai l'impression que tu es encore plus belle qu'hier. Je tente de me ressaisir et cacher mon trouble. Croyant que le silence m'importune, tu me demandes où je travaille. En toute honnêté, je réponds que je suis au chomage car mon ancienne entreprise à fermé. Je travaille dans les resources humaines autrement.
— Toi, du coup, tu es secrétaire c'est ça ?
— Oui. Je voulais être documentaliste à la base, et j'avais fait des études de lettres pour ça. Mais je n'ai été prise nulle part, je n'ai jamais compris pourquoi. J'ai trouvé ce job et j'y suis restée.
Une serveuse arrive avec la commande et nous souhaite bon appétit. Nous la remercions et tu changes de sujet, me demandant mes passions. Avant de te répondre, je te propose d'aller s'installer dans l'herbe pour manger. Nous cherchons un coin tranquille.
— Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'aime pas les jeux vidéos. J'aime lire mais ce n'est pas une passion. J'adore faire des puzzles et des choses manuelles. Et toi ?
— Moi, j'adore lire... C'est magique !
— Ce sont tes yeux qui sont magiques.
Je dit cette phrase tout bas mais pique un fard quand même comme un ado. Tu m'as entendu, et j'ignore si c'est bien où si c'est mal. Je sens ton regard sur moi mais je ne relève pas la tête. Un côté de moi à peur que tu me prennes pour un pervers et que tu me gifles et l'autre espère que ça t'ai plût pour avoir une chance... Mes yeux vert mousse se perdent dans les tiens et tes lèvres s'étirent vers le haut. Tu t'approche de moi et m'embrasse.
C'est le plus beau baiser de ma vie.
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