1er Octobre : L'autre côté d'un rêve
Quand l’obscurité vient chasser la lumière du soleil, toute la ville s’endort. Le silence vint remplacer le capharnaüm quotidien, au grand plaisir de mes oreilles. C’est seulement quand tout est calme, quand ma chambre est enfin baignée par le noir que je peux me plonger dans mon inconscient, dans mes rêves. En moins de cinq secondes, réglé comme une horloge, j’entends toutes les portes de la maison se fermer. D’abord la chambre de mon grand-frère, ensuite celle de ma grande-sœur et enfin celle de mes parents.
Toute ma famille est enfin couchée, c’est le moment idéal. Je tire les rideaux, ferme la porte à clef et m’allonge dans mon lit, sous ma chaude couverture. Je respire un grand coup, et me laisse transporter dans ce monde qui n’est pas le mien. Mais c’est aussi le seul monde où je suis totalement libre de faire ce qu’il me plaît, sans me préoccuper de ce que pensent ceux qui m'entourent. Le seul monde où je suis libre d’être qui je veux. Le seul monde où je contrôle absolument tout. Dans mes rêves, je suis le maître du monde.
Et pourtant à chaque fois, il faut qu’une certaine personne vienne tout faire basculer. La fille de mes rêves. Celle que je vois à chaque fois que je ferme les yeux, celle qui me sourit, qui me rassure. Celle qui m’affirme à chaque fois qu’elle est bien réelle, que le monde n’est aussi déprimant qu’il n’y paraît. Celle qui fait battre mon cœur, mais qui disparaît dès que mes doigts s’approchent trop près de sa peau de coton.
De sa voix d’ange, elle me rappelle chaque soir où elle habite, son nom et son prénom, son âge, mais à chaque fois que je me réveille, j’oublie tout. Comme si ce qu’il se passait dans ce rêve ne pourrait jamais être la réalité. Comme si, ma vie misérable ne pourrait jamais être celle que j’espérais tant. Jamais je ne pourrais être heureuse sans cette fille-là. Une âme sœur ? Sûrement. Une future amante ou ma future meilleure amie, je ne parviens pas à savoir. Je voudrais me souvenir d’elle, me souvenir de son adresse pour la retrouver. Mais une fois le soleil revenu, cette fille n’existe plus.
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