Le carton

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Le carton est sans doute un symbole de la mondialisation. En effet, nous avons tous été amené à recevoir un jour un carton après avoir fait une commande sur un site internet. Nous avons tous eu cette joie de l’éventrer, pour en sortir le contenu. Parfois, nous avons été heureux de l’avoir entre nos mains, parfois une certaine déception est venue après qu’on se soit rendu compte que le produit ne correspondait pas à la photo présente sur le site en question. On oublie une chose : Ces cartons ne sont pas sortis d’un chapeau magique. Ils ont eu une vie, qui continuera. Bien sûr.

L’histoire commence ainsi dans une forêt de sapins quelque part aux Etats-Unis. De nombreux hommes sont payés pour abattre ces conifères pour qu’ils puissent se transformer en carton. Une fois passé dans une scierie, tout devient une forme de pâte mélangée à des additifs puis séchée. Selon les besoins, les formes peuvent varier. Et c’est ainsi que le héros de notre histoire devient un carton pour une grande entreprise de logistique : FedEx. Il aurait pu faire partie de la Poste, d’UPS, de DHL ou d’une petite entreprise locale pour vivre son destin. Non, il fut acheté par FedEx.

Ainsi, l’heureux acquéreur de ce carton blanc, avec le logo bleu et rouge de l’entreprise, fut un homme du nom de Bruce Miller, un propriétaire d’un magasin de maquettes situé à Minneapolis, dans le Minnesota. Miller travaillait avec d’autres vendeurs de maquettes en Europe, avec qui il était heureux d’avoir de bons échanges et de pouvoir leur envoyer des commandes. C’était par un soir de décembre que Miller prépara une commande qui était destinée à un client de Francfort, en Allemagne. La maquette était un modèle d’un Lockheed C-130 de la US Air Force, l’armée de l’air américaine. Un suremballage fut mis dans le paquet pour éviter que le modèle réduit de l’avion soit abîmé durant le transport. A 18h, un livreur se présenta à la boutique pour embarquer le paquet.

- Salut Bruce, ça va ? Alors, cette fois, t’envoies ton paquet où ? Demanda le livreur en scannant l’étiquette.

- Salut Jason, répondit Miller en signant le bon de retrait. Ça part en Allemagne. Francfort, si tu connais.

- Ah l’Allemagne ! J’adorerais emmener Rosa là-bas. Berlin a l’air sympa comme ville. Bon, aller, je te quitte. Je repasserais de toute façon, dit le livreur en faisant un clin d’oeil au vendeur.

Le camion se rendit à l’aéroport de Minneapolis où il fut trié par des machines, ainsi que d’autres employés qui se chargèrent de le placer dans un conteneur. Quand le conteneur fut rempli, on l’achemina vers le tarmac où il fut chargé dans un avion-cargo à destination de Memphis, dans le Tennessee. Après une nouvelle phase de tri, le nouveau conteneur fut cette fois placé dans un vol à destination de Paris-Charles-de-Gaulle où la même opération se répéta. Le pauvre carton avait déjà voyagé depuis plus d’une journée, sans être mis dans un entrepôt. Ce fut à Paris que des douaniers l’inspectèrent. À sept heures du matin, on l’emmena dans un troisième avion qui l’emmena à Cologne. Enfin l’Allemagne. Dans la journée, un camion se chargea de l’emmener de Cologne à Francfort, pour qu’un livreur le dépose chez son destinataire.

A Francfort, l’homme était un vieil homme qui avait dépassé les soixante-dix ans. Il ouvrit la porte au livreur à qui il signa le bon de remise et peu après, il déballa soigneusement le carton. Ce carton resservirait pour être envoyé à sa fille qui habitait en Espagne.

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