Anna
Anna ne savait pas pourquoi ça l'avait soudainement autant touché ce jour-là, mais ce dont elle était sûr, c'est qu'elle avait mal, vraiment très mal. Elle aurait voulut se montrer forte, ne pas montrer ses émotions comme elle sait si bien le faire d'habitude, mais cette fois elle avait senti les larmes remontaient du plus profond de son âme - les larmes qu'elle gardait au fond d'elle depuis bien (trop) longtemps - et elle s'est dépêchée d'aller se cacher dans sa chambre. A peine fut-elle rentré à l'intérieur, les larmes ruissellèrent sur ses joues. S'il savait... S'il pouvait juste imaginer le mal qui lui a fait. Comment? Comment avait-il pu oser lui dire ça? Si elle avait pu s'échapper chez quelqun d'autre, elle l'aurait fait, sans hésiter. Elle ressentait une forme de dégoût parce qu'elle savait, elle en était sûr, il l'avait trompé! Même s'il ne lui avait jamais fait sous-entendre cela, elle en était certaine. Sa réaction lui avait fait comprendre. Pourtant, elle connaissait son caractère, sa personnalité, il la tenait de son père avant lui et elle s'en était rendu compte lorsqu'elle les écoutait parler tous les deux, alors elle s'en était toujours doutée. Mais c'était comme si elle venait de réaliser qu'elle et lui étaient, incontestablement et irrévocablement différents, totalement opposés. Est-ce que c'était parce qu'il pensait comme un homme? Un macho? Peu importe. Il l'avait déçu à jamais. C'était d'autant plus douloureux qu'elle tenait à lui. Elle aurait voulu qu'ils n'aient jamais eu cette discussion, ou plutôt cette petite altercation. Elle aimerait oublier, tout de suite, faire comme si de rien n'était, mais elle n'y arrivait pas! Il a brisé quelque chose. Elle a mal. Elle souffre. Elle a envie... Oui... Elle a envie de crier, d'hurler la peine, et la haine qu'elle ressentait à cet instant. Lui faire comprendre que c'était mal! Qu'il n'avait pas le droit! Pas à la femme qu'elle aimait et vénèrait comme une déesse, comme un être légendaire en lequel elle croyait plus que tout, qui était son exemple, sa source de désir d'être quelqu'un de bien car c'est ce qu'avait été cet être mystique, et lui, il avait était mauvais. Il trouvait ça normal, et lorsqu'ils parlèrent de ce sujet, il la gronda de ne pas être de son avis, que ça ne la regardait pas, que les enfants n'avaient pas leurs mot à dire, qu'il vallait mieux qu'ils s'occupent de leurs affaires, que chacun fait comme il veut et si un homme a envie de sortir le soir, même à 60 ans c'est son droit, si il a envie de tromper sa femme, c'est son choix. Puis après tout, lui a-t-il dit, qu'est-ce que t'en sais qu'elle ne la pas trompé avant lui, hein? Ce n'était qu'une excuse bidon sans aucun sens et sans pertinence puisque s'ils en étaient venu à parler de ça c'est à cause d'un film télévisé dans lequel un père de famille trompait sa femme et son fils essayait de suivre son père pour avoir des preuves, sa femme n'avait jamais été infidèle. S'il a dit cet argument complétement à côté de la plaque et sans aucun rapport avec la situation c'est parce qu'il s'est senti visé par ce film, ses mots étaient un simple moyen de se faire déculpabiliser, Anna lui en voulait encore plus pour cela. Elle n'avait rien demandé elle, elle n'avait jamais voulu débattre sur l'infidélité, sur les circonstances atténuante de celle-ci ou encore la place des enfants dans les disputes des parents, est-ce qu'on ne peut pas regarder la télévision tranquillement? C'est lui qui s'est énervé sans prévenir alors qu'aucun d'eux n'avaient réagis jusqu'à lors. S'il n'avait pas voulu qu'elle comprenne il aurait du se taire.
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