Nous étions tous chez mes parents pour fêter mes onze ans. Pour cette occasion, ma mère m'avait autorisé à inviter dix personnes pour ma boum. Alors que j'avais longuement hésité sur certaines copines, j'avais osé convier Pierre Olivier, Romain et deux de leurs copains. Les premières minutes de cette boum que j'attendais depuis des semaines avaient été laborieuses. Les filles d'un côté, les garçons de l'autre. Mais au bout d'un moment, à force de musique et de danse, on avait tous fini par se mélanger et s'amuser, à chanter autour de la maison et danser sur les chaises. Au bout de quelques heures, ma mère était venue nous prévenir qu'il ne restait plus qu'une demi heure avant que tout le monde ne rentre chez soi. Et c'est à ce moment là que j'entendis ces premières notes.

La mélodie de la « Solitudine » de Laura Pausini résonna et mon sang ne fit qu’un tour. J’étais assise avec Ludivine, a discuté de la réaction de Lucas quand ils s’étaient croisé, quand j’ai tourné la tête vers la chaine Hifi, en entendant l’une de mes chansons préférées. Pierre Olivier se tenait debout à côté, un sourire sur son visage et il s’approcha de moi. Ses pas étaient hésitants mais il se dirigeait droit sur moi. Il me tendit la main en me demandant si je voulais bien danser avec lui, avant qu'il ne parte. Comment lui refuser de danser mon premier slow sur ma musique préférée, avec mon premier copain ?

Les premiers pas furent maladroits, il me marcha sur les pieds, et je n’arrivais à coordonner le rythme de la chanson à nos mouvements. Mais finalement, au bout d’une petite minute, ses mains sur mes hanches, je finis par caler ma tête sur son épaule et je fermais les yeux. Savourant ce doux moment. Le premier d’une longue liste, mais celui que l’on oubliera jamais. Il avait fini par m'avouer qu'il savait que c'était ma chanson préférée et qu'il voulait me faire ce cadeau d'anniversaire avant de partir. Il avait toujours été romantique, même à notre jeune âge. Et encore aujourd'hui, quand j'entends cette magnifique chanson, je ne peux m'empêcher de repenser à ce moment plein d'innocence et de douceur.