Deux heures de retard
Tromper l’attente
Deux heures de retard ! Voilà deux heures que le train était bloqué, que l'information manquait et qu’Alice perdait patience. Tristan était injoignable car en réunion, son portable avait dû rester dans son bureau, comme à chaque fois qu'il avait une présentation à faire. Il lui avait déjà fait le reproche de lui avoir envoyé un SMS pendant ces réunions, comme s'il ne pouvait pas de lui-même mettre son téléphone en silencieux!
La femme assise en face d'elle ressemblait aux collègues de Tristan. Parfaitement apprêtée, sûre d'elle, un sourire parfait qui la rendait désirable...Elle pianotait sur son téléphone depuis plusieurs minutes maintenant, ses yeux brillants et son sourire ne quittait plus son visage.
" - ça n'a pas l'air de vous énerver, cette situation!
- Non, j'avoue, cela me laisse le temps de répondre à tous mes messages...
- Votre boulot ne vous laisse pas de répit, on dirait.
- Oh, ce n'est pas mon boulot...ce sont des messages personnels.
- Excusez-moi, je ne voulais pas être indiscrète...
- Mais pas du tout...Vous allez peut-être me juger mais, pour passer le temps, rien de mieux qu'un petit dialogue entre adultes...
- oh, je vois..."
Alice avait rougi. Cela fit rire sa voisine.
"- Ne soyez pas gênée! C'est sans risque, que du virtuel, je n'ai jamais franchi le pas. Et nous savons tous que nous sommes déjà mariés et pas désireux de changer de vie.
- Vous avez joué cartes sur table dès le début?
- C'est évident, puisque c'est un site sur l'infidélité. Pensé par des femmes, vous maîtrisez de A à Z. Rencontre ou discussion, c'est vous qui établissez les règles du jeu. Personnellement, je ne suis pas prête à remettre mon couple en question.
- Je comprends.
- J'ai confiance en moi, je me sens désirée...Et personne n'est blessé. C'est mieux qu'un abonnement à n'importe quel magazine féminin nous exhortant d'être bien dans notre peau!"
Nous avons ri ensemble et elle a replongé dans ses messages. Le train n'avait toujours pas bougé.
Sa confiance en elle faisait plaisir à voir. Et Alice n'avait rien à faire. Télécharger une application ne prendrait qu'une minute… Elle l'effacerait quand elle arriverait à destination.
Pour s'inscrire, elle utilisa l'adresse mail qui servait pour les commandes sur Internet, les jeux concours...Son nom n'apparaissait pas et tout pouvait passer pour un spam. Elle remplit son profil a minima et commença à regarder les profils. Évidemment, il y avait peu de photos. Mais cela n'avait pas d'importance, puisqu'elle n'aurait que Tristan en tête...
Le train était reparti. Elle était désormais seule dans son compartiment. Sans comprendre comment, elle se retrouva avec la main prisonnière entre ses cuisses, incapable de résister à l’attraction intérieure qui s'était emparée d'elle. Elle sentait, pendant qu'elle se caressait, la chaleur l'envahir, ses hanches réagir en ondulant, son souffle haletant, ses seins aux pointes durcies par l'excitation. Elle ne pouvait plus s'arrêter. Les yeux fermés, elle pensait aux mots que cet inconnu lui avait écrits et agitait alors ses doigts de plus en plus frénétiquement. Elle gémissait, avait chaud, s'agitait, tirait sur la pointe de ses seins et finit par tout lâcher dans un râle profond. Elle continua à se caresser un peu pour garder cette sensation...En rouvrant les yeux, elle se sentit confuse mais merveilleusement bien. Personne ne l'avait dérangée et elle arrivait sous peu à destination. Juste le temps d'aller se rafraichir...
« -Tu ne viens pas te coucher ? » Tristan lui avait dit ça avec un sourire indiquant qu’il était content de la retrouver après ces quelques jours de séparation. Pourtant, Alice voulait relire sa conversation de l’après-midi…comme pour exorciser ce qui s’était passé…ou accepter que cela ait été bien réel.
Elle se connecta. Elle relit alors sa conversation.
« - Que feriez-vous si je vous disais que j’avais envie de vous ? »
Ce message l’avait intégrée et elle avait décidé de se prendre au jeu.
« - Je vous répondrai que je ne vous connais même pas..
- C’est justement tout l’enjeu. Je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas. Nous pouvons nous faire plaisir mutuellement sans faire souffrir qui que ce soit. Laissez-vous tenter…
- Dites-moi alors pourquoi vous avez envie de moi.
- J’ai envie de vous parce que je veux vous sentir vous liquéfier. Je veux que vos seins pointent pendant que je les caresse de ma langue. Je veux que vous ayez envie de mes mains sur votre visage, sur votre cou. Que je vous empoigne les seins, les hanches, que je vous prenne profondément…
- Comment devrais-je réagir ?
- Vous gémissez, m’en demandez plus…Fermez les yeux et imaginez le parcours de mes mains et de mes lèvres sur votre corps…Imaginez le contact de ma peau sur votre dos, contre vous…
- J’aime quand on me caresse…
- Dites m’en plus, donnez-moi vos envies !
- J’aime quand on me caresse avec des mains douces, quand on m’embrasse et que l’on agrippe mes cheveux.
- Ma langue fait un ballet avec la vôtre, je vous embrasse tendrement, passionnément. Vous penchez votre tête en arrière, mes mains vous parcourent.. Je découvre peu à peu votre corps, d’abord avec mes mains, puis en le couvrant de baisers… »
Alice sentit de nouveau cette chaleur dans son ventre. Elle continua de relire sa conversation et des images lui venaient. Elle se souvenait de ce moment où elle s’était retrouvée seule dans ce compartiment et avait pu, cachée par son manteau, assouvir l’envie saillante en elle.
« - Cela me ferait sans doute gémir..
- J’espère bien ! Sentant mon désir pour vous, vous m’implorez alors de vous prendre…Mais je ne peux vous donner immédiate satisfaction. Je saisis votre visage entre mes mains et vous guide vers mon sexe tendu pour vous. Tendrement mais fermement. Votre bouche m’obéit alors et je laisse à mon tour échapper mes gémissements…
- Je vous suce aussi avidement que vous le désirez mais laissez vos mains dans mes cheveux…
- D’un instant, mes mains vous repoussent, je vous écarte alors sur le lit et vous prend, mon corps allongé sur le vôtre, sentant vos jambes vous emparer de mes reins, nos souffles haletants jusqu’à ce que vous lâchiez prise et vous abandonniez à moi ! »
Alice rejoint alors Tristan, qui devait s’impatienter. Elle s’approcha de son corps chaud et embrassa son épaule. Elle se colla contre lui et l’embrassa. Alice ne résistant plus, elle s’empala sur lui et ils firent l’amour longtemps, dans un délicieux crescendo de plaisir. Leurs mains s’accordent et ils jouirent ensemble, plusieurs fois.
Le lendemain, pendant sa pause déjeuner, Alice se connecta pour supprimer son compte. Elle n’avait pas envie que Tristan tombe dessus et ne souhaitait pas prendre de risques pour son couple. Son compagnon de jeu de la veille était connecté lui aussi, il lui envoya un message privé.
Pourrais-je avoir votre numéro de téléphone ? J’aimerai vous surprendre !
Sans réfléchir, elle lui donna son numéro professionnel puis se déconnecta immédiatement.
A 17h, elle reçut un SMS d’un numéro inconnu.
Je me suis caressé en pensant à vous. C’était très fort. Echangerons-nous nos voix ? – Benjamin
Alice se refusa à répondre. Il écrivait très bien, elle aimait la douceur de ses écrits mais n’était pas prête à ce type de jeu. Elle aimait Tristan et il ne fallait pas que ce qui n’avait été qu’un passe-temps prenne le pas sur sa vie. Pourtant le soir, dans son bain, elle s’imagina dans une chambre d’hôtel avec cet inconnu. Elle l’imaginait sensuel, sans paroles mais sachant parfaitement la mener à l’extase…Elle glissa alors sa main entre ses cuisses, s’explora rapidement et jouit avec fulgurance.
Avant de se coucher, un nouveau SMS était sur son téléphone.
Nos peaux qui s’accordent, nos souffles qui se répondent…Laissez-moi répondre à l’appel de votre imagination….-B.
J’ai aussi pensé à vous. Bonne nuit. – Alice
Laissez-moi vous inviter à déjeuner. Aucun risque pour vous et qui sait…nos émotions se laisseront peut-être tenter par une belle complicité ?
Je ne suis pas libre.
Vous êtes pourtant libre de me répondre ! Il s’agit d’un déjeuner, juste vous et moi. Je pourrai ensuite disparaître aussi vite que je suis apparu. C’est vous qui maîtrisez. Et vous avez dit vous-même avoir pensé à moi ! ;-)
Ok. Demain ? RDV à l’auberge à la sortie de l’autoroute. 12h30.Alice
Elle éteint son téléphone, étonnée par cette curiosité grandissante. Après tout, elle n’avait rien à craindre. Elle irait déjeuner avec ce Benjamin et n’entendrait plus parler de lui. Avant d’aller se coucher, elle retourna sur son compte . Elle avait deux nouveaux messages privés. Elle répondit, par politesse, à un de ces correspondants.
Le lendemain, elle mit une jupe, se parfuma, s’apprêta comme pour un rendez-vous important. Tristan lui glissa à l’oreille qu’elle était très séduisante. Il lui passa un bras autour de la taille et l’embrassa longuement avant de partir. Elle se sentait vraiment très amoureuse de lui.
A l’heure du déjeuner, Alice partit quelques minutes avant son rendez-vous, sans aucun stress. Après tout, elle n’avait pas l’intention de revoir cet homme. Elle espérait simplement qu’il lui ferait la conversation… Arrivée sur le parking, elle lui envoya un SMS.
Je suis là ! Et vous ?
J’ai réservé une table pour deux au nom de Benjamin. Allez-y, j’arrive dans 2 minutes !
Elle aurait espéré qu’il arrive avant elle. Tant pis, cela montrait que lui non plus, n’accordait pas trop d’importance à ce rendez-vous.
Une fois assise, elle lisait la carte et sentit tout à coup un souffle derrière elle. Avant qu’elle n’ait pu réagir, il l’embrassa sur la nuque. Un frisson la parcourra instantanément.
« -Bonjour Alice !
- Bonjour. Vous avez un drôle de manière de saluer les inconnues…
- J’espère que cela ne vous a pas déplu. Je trouve les cheveux relevés extrêmement sensuels. Les vôtres encore plus.
- Vous commencez déjà à me flatter…
- Non, j’exprime simplement ce que je ressens. »
Ils se regardèrent quelques secondes. Alice sentait une excitation soudaine la parcourir, sans qu’elle puisse réellement savoir pourquoi. Benjamin lui inspirait confiance. Elle avait envie de se laisser aller avec lui.
« - J’ai fini ma journée, lui dit-il. Excusez-moi si je suis un peu en retard.
- Ne vous excusez pas, tout va bien. Je ne travaille pas très loin, je ne mets que quelques minutes. Que faites-vous dans la vie ?
- Je suis professeur d’histoire au lycée. Et vous ?
- Je travaille dans une agence immobilière. Nous avons des biens sur toute la Région. Je me déplace régulièrement, mais aujourd’hui, je suis au bureau. »
Elle dépliait de plus en plus nerveusement ses jambes, jouait avec ses doigts. Elle avait légèrement chaud. Il la regardait intensément. Leur désir était palpable. Benjamin faisait preuve de délicatesse. Il lui plaisait.
« - Alors nous devrions commander, je ne voudrais pas vous faire louper la vente de l’année si vous arriviez en retard par ma faute ! »
Le déjeuner se passa très bien, la conversation était fluide. Il l’invita. Sur le parking, il lui fit la bise et la remercia pour ce très bon moment. Alice pensa à lui tout l’après-midi.
A 17h30, elle lui envoya un message.
J’ai pensé à toi cet après-midi. J’ai vraiment passé un très bon moment tout à l’heure. J’espère te revoir.
Il lui répondit aussitôt.
Pourquoi ne passerais-tu pas prendre un verre avant de rentrer ?
Il lui envoya son adresse. Dix minutes plus tard, elle sonnait à sa porte. Elle avait auparavant prévenu Tristan qu’elle avait boire un verre après le boulot.
Benjamin ouvrit. Alice enleva son manteau et avant qu’elle n’ait pu dire un mot, il passa la main sur son visage et l’embrassa. Alice se détendit totalement.
Il l’entraina dans sa cuisine, sur son bar. Une fois assise, il l’aida à retirer ses bottines et à remonter sa jupe. Ses collants à terre, il enleva sa chemise et commença à défaire son pantalon. Elle enleva son chemisier, il plaqua ses mains sur ses hanches et sa langue au fond de sa bouche.
Alice perdait la tête. Ses mains parcouraient les cheveux de Benjamin, caressaient son dos…Il fit alors glisser un doigt en elle. Ses hanches ondulèrent, elle rejeta sa tête en arrière
« Me sens-tu glisser en toi ? Comme tu es douce…
- Ne t’arrête pas…plus fort… »
Ses doigts s’agitèrent en elle, elle ondulait de plus en vite. Il lui lécha le bout des seins qui se raidirent à son contact. Quand elle fut totalement humide, gémissant de plus en plus fort, il s’arrêta et lui demanda de se retourner debout. Elle était désormais prête à obéir à tous ses désirs.
« - Retourne-toi, je veux te prendre profondément… »
Il la prit brutalement, elle appuyée contre le bar de la cuisine, lui debout, raide dans son sexe humide et chaud. Son ventre claquait contre les fesses blanches d’Alice. Il lui saisit doucement les cheveux pour qu’elle relève la tête et se cambre davantage. Puis il remit ses mains sur ses hanches, pour la pénétrer encore plus loin.
« - ça te plaît ?
- Oui, Benjamin, j’adore te sentir en moi. Ta queue si raide, si grosse…
- Mmh, tu m’excites quand tu parles comme ça. Je sens que ça te plaît, tu n’arrêtes pas de mouiller ! Caresse-toi le clitoris pendant que je viens en toi, abandonne-toi ! »
Alice s’exécuta, perdant toute retenue. Possédée intensément par Benjamin, elle cria au fur et à mesure que des spasmes la traversaient. Après avoir eu le souffle coupé, elle trembla. Il se retira alors brutalement et en souvenir de leur première conversation, saisit son visage et l’approcha de sa queue terriblement grosse d’excitation.
« - Prends-la, elle est pour toi. »
Alice se mit alors à genoux et goba le sexe qui s’offrait à elle. Benjamin venait d’enlever le préservatif mais le goût ne la gênait pas. Au contraire, elle en était toute excitée. Elle gémit pendant qu’elle le suçait, profondément dans sa gorge. Besogneuse, elle lui embrassa les couilles, remonta sa langue le long de son sexe avant de le reprendre dans la chaleur de sa bouche. Benjamin gémissait, lui disait d’aller plus loin, lui tenait les cheveux. D’un coup, il éjacula en elle et elle ouvrit la bouche pour accueillir le sperme qui sortait de l’objet de son désir.
« - Il te reste quelques gouttes sur le menton ! »
Avec un sourire partagé, elle prit son doigt et le mit dans sa bouche. Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras.
« - Alice, ma merveilleuse Alice. Je n’ai qu’une envie c’est recommencer…
- Tu sais, j’ai joui très fort. Je ne pensais pas…enfin, comment te dire…
- Tu aimes ton mari et tu viens de coucher avec moi. Ce n’est pas incompatible tu sais.. Je suis moi aussi marié. Ma femme ne rentre que demain et elle me manque déjà.
- Alors pourquoi as-tu couché avec moi ?
- Parce que je n’en avais envie et que tu me plais. J’ai envie de te posséder toutes les fois où nous le pourrons. Qu’en dis-tu ?
- J’ai adoré que tu sois en moi…
- Viens… »
Il l’entraîna sous la douche. Ils s’embrassèrent tendrement pendant que l’eau les caressait, que leurs peaux se touchaient…
En rentrant, Alice embrassa Tristan, resta un moment dans ses bras. Ils firent l’amour très tendrement avant de dîner. Elle s’éclipsa un instant pendant le film à la télévision pour consulter ses messages sur l’application. Son correspondant lui avait répondu. Alice sourit, se sentit délicieusement bien. Elle était désirée et pouvait s’adonner au plaisir sans conséquences. Elle cliqua sur « répondre ».
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