" Au lieu d'en mourir, il tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, aux termes duquel la princesse, la fille d'une reine, viendra le réveiller."

Le prince est profondément endormi.
Des cadavres de bières jonchent le sol, cela doit faire au moins cinq ans qu'elles ont remplacé le fuseau.

« Je ne comprends pas. La légende disait pourtant qu'une princesse viendrait le réveiller au terme d'un baiser... Alors, pourquoi ne te réveilles-tu pas ? »

Les ronces qui entourent le château ne sont plus que marijuana. C'est l'hiver et pourtant la neige est absente. Il ne subsiste que des sillons de cocaïne.

« Depuis combien de temps suis-je allongée à côté de lui ? Je suis fatiguée d'être allongée, épuisée d'attendre un réveil qui n'arrivera pas. »

Alors, je me relève, faisant face au somptueux miroir de la reine.
« Miroir, miroir, dis-moi qui est le plus triste. Est-ce lui ou moi ? »

Dans ce miroir, apparaît le visage d'une femme que je ne reconnais plus. Le visage d'une femme qui s'est trop longtemps oubliée, sans doute. Sa voix douce résonne dans la pièce.

« C'est toi. Enlève ce voile qui encombre tes paupières et regarde par toi-même. Tes larmes ont séché et tu n'arrives même plus à pleurer. Prends tes affaires. Il est temps de partir, princesse. »

Ainsi, ils vécurent séparés jusqu'à la fin des temps. Les contes de fées sont loin de la réalité, tu ne pouvais pas le sauver.

Pour ce qui est de la moralité de l'histoire : sauve-toi, toi-même, c'est largement suffisant.