Nuit Mouvementée

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Ce soir-là, il faisait très sombre. Nous étions toutes les deux sur ma moto et nous roulions sur une route non éclairée. Nous tentions de fuir mon ex petit copain.
J'avais mis un terme à notre relation depuis quelques mois maintenant, mais il ne pouvait pas supporter que je sorte avec quelqu'un d'autre. En découvrant que je fréquentais une fille, il avait pris ça comme une insulte et était devenu complètement fou. Il s'était mis en tête de la tuer, car s'il ne pouvait pas m'avoir, ma copine n'en avait pas le droit non plus.
Il nous poursuivait à moto, lui aussi. Nous étions mortes de peur et nous roulions à toute vitesse pour éviter qu'il ne nous rattrape. Je regardais sans arrêt derrière nous pour surveiller où il se trouvait. Chaque fois que je nous pensais hors de danger, je pouvais apercevoir la lumière de ses phares, à travers les arbres, qui se rapprochait, jusqu'à arriver à notre niveau. Il se plaça sur l'autre fil et essaya de pousser ma moto pour nous faire tomber.
Tout à coup, une voiture surgit devant lui. En essayant de l'éviter, elle se mit sur ma trajectoire. C'était allé trop vite, je n'avais pas eu le temps de réagir. Avec le choc, ma moto fit un vol plané, finissant sa course dans le pare-brise en m'envoyant dans le décor. Je m'étais retrouvée sur le bas-côté, sans aucune éraflure. Malheureusement, ce n'était pas le cas pour ma copine.
Elle se trouvait sur le toit de la voiture, pleine de sang. Je me précipitai en priant pour que tout aille bien. L'odeur d'essence qui s'échappait de ma moto m'agressa violemment les narines.
Arrivant à sa hauteur, je constatai qu'elle était inconsciente. J'essayais de crier son nom, mais elle ne réagissait toujours pas. Ses yeux restaient fermés et son corps était recouvert de morceaux de verre. En la regardant, je me mis à pleurer, persuadée de l'avoir tuée.
Mon ex-copain avait finalement gagné et était parvenu à ses fins grâce à moi. J'entendais le bruit de sa moto se rapprocher de l'accident. Je vis la lumière de ses phares éclairer l'accident pendant quelques secondes, avant qu'elle ne s'éteigne. Ses pas s'approchaient dans ma direction. Mon cœur battait plus vite, l'angoisse et le stress de voir sa silhouette au loin m'envahissaient. Mon souffle devenait de plus en plus fort et incontrôlable. J'étais paralysée par la peur, mes jambes refusaient de bouger, elles ne faisaient que trembler.
Je préférais garder mes yeux posés sur ma copine en espérant qu'elle ouvre les siens, même si ma vue était brouillée par mes larmes. L'idée de la prendre dans mes bras pour s'en aller d'ici me traversa l'esprit, mais j'avais peur de lui faire du mal en la déplaçant.
Soudain, j'entendis la voix de mon ex petit ami prononcer mon nom. Je ressentis des picotements à travers mon corps, une affreuse boule au ventre et ma gorge était tellement serrée que je ne parvenais pas à faire sortir le moindre mot en me tournant vers lui. Son regard se dirigea vers ma copine et un sourire satisfait se dessina sur son visage. Il se mit à rire en la voyant allongée sur le toit de la voiture. En l'entendant se moquer, je me surpris à serrer les poings.
La peur, l'angoisse et le stresse que je pouvais ressentir au fond de moi se transformèrent peu à peu en colère. En prenant une grande respiration, le courage m'anima. Je fis quelques pas pour me placer juste devant lui et frapper son visage aussi violemment que je le pus. Il tomba, la bouche en sang. Son regard passa de la surprise à la rage, mais plus question d'avoir peur. Je restais debout devant lui, les poings prêts à être utilisés. Il se releva en mettant sa main contre sa bouche et se mit à me hurler dessus, disant que j'allais le regretter. Il se dirigea vers sa moto, puis ouvrit le coffre en y sortant un couteau.
Consciente du danger, je me mis à courir aussi vite que possible le long de la route. Il faisait tellement noir que je ne voyais rien à deux mètres devant moi. Je l'entendais courir derrière moi, ses pas claquaient contre le sol. Je pouvais l'imaginer en train de brandir son couteau dans la main. Je le voyais déjà me le planter plusieurs fois dans le ventre, le dos ou même l'un de mes membres. Mon cœur battait tellement fort, que je commençais à croire qu'il allait sortir de ma poitrine. J'étais essoufflée et je ne sentais plus mon visage à cause du froid de la nuit. Je pensais qu'il allait m'avoir, lorsqu'une grande lumière m'aveugla.
Surprise, je m'arrêtai en pensant que j'allais me faire écraser. J'entendis alors des pneus crisser et réalisai qu'un bus déviait sa route à cause de moi. Il y avait plusieurs personnes à l'intérieur. Il fit des zigzags, avant de foncer sur mon ex-copain, puis sa moto garée en plein milieu du chemin, pour finir sa course dans un arbre, sur l'accotement. Je me mis à courir dans sa direction pour espérer pouvoir secourir les personnes se trouvant à l'intérieur, lorsqu'une explosion se produisit.
Je me retrouvai projetée à plusieurs mètres de là et m'écrasai sur le sol. En regardant dans la direction du bus, je vis toutes ces flammes sortir des fenêtres. Je savais que ça ne servait plus à rien. Je ne savais plus quoi faire. Je ne pouvais même pas appeler les secours. Il n'y avait pas de réseau et je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais.
Ne courant plus aucun danger, je rejoignis ma copine sur le lieu de l'accident pour lui venir en aide, lorsque j'entendis sa voix. Elle était en train de m'appeler. J'étais soulagée, heureuse qu'elle soit toujours vivante et avec moi. Je courus dans sa direction en apercevant ses yeux tournés vers moi. Je ne pus pas m'empêcher de l'embrasser.
Me faisant comprendre qu'elle allait bien, malgré quelques blessures, elle me demanda de l'aider à descendre du toit de la voiture avant de venir en aide à la conductrice. Malheureusement, celle-ci était morte. Comprenant qu'il n'y avait plus rien à faire, je pris ma copine sous le bras pour l'aider à marcher et nous nous dirigeâmes vers la ville pour pouvoir appeler les secours...

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