Morse
Une minute de lecture
Heureusement parfois que l'herbe se transluce
Au rayon fugitif d'un soleil obombré
Je transparais alors moi aussi, décombré
Comme un long survivant, tout brisé que je fusse
Les bombes la lumière ont raison de ma force
Ma tête donne sur je ne sais jamais quoi
Je dois être décapité je sais pas moi
Mais je suis fatigué de la langue du morse
Qu'il reste sur sa foutue banquise à la con
Ce gros tas tout fripé qui ressemble à plus rien
Avec ses dents d'la mer là moi j'en peux plus hein
De ces premiers venus qui veul'nt donner le ton
Mais j'aurai beau l'écrire le ciel sans nuages
Il n'en viendra pas pour me ressembler, je sais
Et j'attends tous les soirs qu'on m'offre pour de vrai
— Je le refuserai — un monde à mon image.
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