Dans le lit du vent
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Je me suis réveillé dans un lit de grand vent
Dont le souffle immuable emportait toute chose,
Sans cesse il balayait à son rythme morose
Tout le vivant.
Moi-même je roulais dans l’espace désert,
Il ne me restait plus qu’une ombre de pensée ;
Qu’étais-je alors vraiment, quelle chose insensée
Qui se déperd ?
Je ne croyais plus rien de ce que je voyais,
J’avais perdu mon corps dans ce courant rapide ;
(Est-il possible d’être moins que seul ?) Stupide,
Je me noyais.
Mais le jour a fourni son travail de titan,
J’ai retrouvé mon corps et ma foi maladive
En ce monde rêvant sous une ombre tardive,
Périclitant.
Enfin je fus surpris de découvrir dehors
Le vent qui s’ébrouait dans la chaude lumière,
Je suis sorti pour une marche familière
Dans mes décors.
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