« Farfouille !! Viens ici tout de suite ! »

Le chien retira sa grosse truffe noire de la fenêtre de Quimby, laissant de nouveau la lumière pénétrer dans sa demeure. Le petit lutin, les yeux exorbités par la peur reprenait son souffle peu à peu, quand Tom s’approcha au pas de course. Il s’agenouilla, et mit son visage plus prés du sol, pour apercevoir la petite créature appeurée.

« N’ayez pas peur Monsieur Quimby, je suis vraiment désolé qu’il vous ait éffrayé. Farfouille est la plus aimant des compagnons et ne ferait pas de mal à une mouche. Venez ! », l’invita t’il à sortir, pour s’asurer qu’il allait bien.

Le petit lutin cligna rapidement des yeux , hésita une demie seconde, puis accepta. Il ouvrit la petite porte ovale, nichée entre les racines.

« Je vous prie de l’excuser, fit Tom sincèrement désolé.

-Je...Je... Ce n’est pas gra-gra-grave, j’ai été su-su-su-surpris, c’est tout. Mais on pou-pou-pourrez peut-etre se dire tu, pa-pas vrai ? demanda Quimby en réajustant ses vêtements trop grands eux aussi.

- Bien sur, dit Tom en souriant. Mais si vous le voulez bien, je voudrais corriger ce qui vient de se passer, et vous, enfin te prouver que tu n’as rien à craindre de Farfouille. Tu me fais confiance ?

Quimby affichait un air incertain.

« S’il te plait », insita le jeune homme.

Quimby opina, mais ses yeux se remplir à nouveau de terreur. Tom siffla, et Farfouilla s’élança à toutes oreilles rabattues, depuis le centre du village.Il parvint aux pieds de son maître et se dressa sur ses pattes arrières pour réclamer des caresses à ce dernier

« Du calme, Farfouille, du calme. Là. Assis. »

Le chien optempéra immédiatement, ce qui ne rassura que très peu le petit lutin qui haletait de peur. Le chien était plus grand que lui, et bien plus large aussi, bien qu’il ne s’agissait que d’un petit terrier.

« Doucement, Farfouille, va dire bonjour et Quimby. DOUCEMENT ! insista t’il.

Quimby retint son souffle, et Farfouille s’avança, la queue en balancier, et lécha frenetiquement le petit visage du lutin, qui, après quelques secondes, finit par se détendre. Le chien s’asseya la queue toujours en action, et regarda la petite créature, la tête penchée sur le coté. Quimby retira ses lunettes, et tendit une main hésitante vers l’animal, qui se pencha pour recevoir la caresse. Le lutin éclata de rire et néttoya ses lunettes, pleine de bave. Tom se mit à rire lui aussi, avant d’ajouter :

« - Il t’aime bien ! Je suis sérieux. Tu pourras toujours compter sur lui. C’est un compagnon fiable, fidele et loyal. Tu verras. »

Quimby cessa de rire lui aussi, pesant le poids de ces mots.

Il allait faire partie d’une équipe. Pour la première fois de sa vie il allait faire partie d’une équipe et se defaire de sa solitude. Il allait soutenir, et etre soutenu. Il remit ses lunettes, tendit de nouveau la main vers Farfouille, et ajouta : Enchan-chan-chanté Fa-fa-farfouille. Je suis ra-ra-ravi de te co-co-connaitre. »

Si l’heure était à l’unité et au rassemblement, là quelque part, dans la foret qui tenait en son coeur le Cercle des Menhirs, un homme, l’ombre de lui même s’enfonçait dans les tenebres. Il parcourait, sur le dos de son cheval, les routes qui menaient aux Montagnes de l’Oubli, rongé par la colère, et la frustration. A mesure qu’il avançait, le froid resserrait sur lui sa morsure, et le vent de plus en plus violent sifflait à ses oreilles. « Si le mage était venu prévenir d’un danger... Un danger qui necessite que l’on rassemble toutes les forces d’Alendhil, alors le mal ne pouvait venir que des Montagnes de l’Oubli. Et puisqu’il l’avait jugé indigne de combattre... Puisqu’il ne le pensait pas assez valeureux... Il lui prouverait... Il leur prouverait à tous... Tant pis pour eux... »