Aime-toi d’abord !
Ce jour-là, son cœur devint pierre. Le jour où son cinquième enfant partit lui aussi.
Maria leur avait tout donné et ils étaient tous partis. Loin d’elle. La vie est cruelle. Ils s’étaient retirés emportant un bout d’elle-même. Maria ne savait plus qui elle était si elle n’était plus mère. Aucun autre miroir ne la reflétait que la pupille de sa chair.
Le néant dans le cœur, elle n’avait pas compris. Maria voulait être aimée comme tout le monde, mais elle n’avait pas compris. Elle avait cherché l’amour comme tout le monde, mais elle n’avait pas compris. La vie est cruelle. Elle avait construit sa vie, un mari, des enfants, mais elle n’avait pas compris.
Elle avait voulu être aimée sans s’aimer elle-même. La vie n’est pas cruelle, elle enseigne.
Aime-toi, lui avait-elle chuchoté. Mais Maria ne voulait pas entendre, elle ne comprenait pas ce que ça voulait dire.
Aime-toi, d’abord ! Si ça ne marche pas avec les autres, c’est que tu t’es oubliée en chemin.
La vie enseigne. On ne peut pas demander aux autres de nous donner l’amour que l’on ne se donne pas. Et il n’est jamais trop tard pour s’aimer.
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