Le présage de la fleur d'oranger.
SCÈNE 1
Dans ce bureau de classeur trop plein du fond de la scène, opposé à tous les attraits douillets d'un salon de gens qui appartiennent à la sphère du trop d'argent.
Le personnage de Jkpa, candide et attachante, jolie pour couronner le tout, ce n'est pas simple à jouer et ce n'est pas simple à vivre non plus à notre époque. On est bien moins sympathique avec elle, lorsqu'elle n'est pas en face des gens, lorsqu'elle est au téléphone par exemple.
" Allo, ici Jkpa de la société Kréoli Mage.
- Bonjour, ici la maison Col ne perdez pas votre temps. Pourrais-je joindre le département des droits de diffusion ? J'ai à parler à son directeur.
- Très bien. Je vous mets en contact, passez une bonne journée monsieur.
- C'est bien aimable. Merci mademoiselle."
Qu'elle se dépêche un peu, disait le ton du majordome, quel impoli lorsqu'il est pressé. Il n'y a plus de gentleman de nos jours, pensait Jkpa en passant l'appel à sa collègue.
" Bonjour, du département des droits de diffusion la direction est actuellement en réunion. ici Nope Surlarout. Puis-je vous aidez ?
- Répétez-leur que c'est la maison Col s'il vous plaît madame. "
Une simple veilleuse peut rendre l'ombre du luxe plus chaleureuse, donner à un majordome une impression d'être moins seul.
" Théo, surveille-t-on toujours le gribouilleur ?
- Une minute. "
Mais la chaleur doit n'être qu'un pécher mignon pour ce genre luxe. On doit penser au froid de l'argent pour conquérir l'océan, au froid de la volonté de l'univers et rien d'autre.
" Oui, maison Col je vous entends pas de problème. Bonjour messieurs, nous nous sommes rendus compte d'un défaut dans vos chiffres, à la suite de notre accord.
- Théo !
- Ceux de janvier, c'est cela.
- Théo ! Hoho !
- Les yeux de l'araignée n'ont pas cligné major Col. "
Comment décrire le gribouilleur, moi, la secrétaire de Kréoli Mage, je joindrai les genoux et j'aurai le dos voûté comme un écrivain. J'aurai besoin d'avoir chaud et de me sentir rassuré, alors j'aurai un pull tricoté et de l'encens près de moi.
SCÈNE 2
Dans une pièce exigüe le plus en hauteur qu'il soit, on fait pression sur ces petits espaces où ce qui se passe s'oublie.
Au fin fond du coin du dernier trou paumé, dans le grenier d'un terrier, le gribouilleur finissait une pile de papier avant une autre. Améri Eustapopoulos, producteur de métier, inspirait profondément comme s'il voulait invoquer le charisme, avant de se saisir de son téléphone en continuant de tapoter sur son ordinateur.
" NGBMCBANK bonjour. Que pouvons-nous faire pour vous ?
- Je souhaiterais parler au patron madame. Il y a un petit hic sur un mail que j'ai reçu à l'instant.
- Qu'y-a-t-il d'écrit monsieur ?
- Je souhaiterai parler au patron madame, de la part d'Améri. "
Il est du genre à calculer en prenant son café, il calcule en dormant. Il relit la ligne qui le gêne une cinquantième fois, en attendant qu'on lui réponde à l'autre bout du fil.
" Bonjour monsieur Eustapopoulos.
- La transaction a-t-elle eu lieu ?
- Laquelle monsieur ?
- Êtes-vous mon banquier ou pas ?
- Pardon ... Oui, parfaitement monsieur.
- Qui a envoyé le mail de confirmation, pourquoi il y a-t-il un code, ce n'est plus une machine qui s'en occupe ?
- Bien sûr que si monsieur. Je vous rappelle dans une minute."
Le gribouilleur, avait tiré sa conclusion, bien avant de raccrocher. Si c'est à cette transaction qu'on avait touchée, c'était un signe que les choses devaient bouger. On l'attaquait. Il allait s'amuser et se débarrasser de ses ennemis en même temps.
" C'est une erreur de notre part monsieur Eustapopoulos, la monnaie n'est pas là. C'est un pactole qui pourrait vous tirer d'une bonne mouise. Nous allons vous rembourser dans les plus brefs délais.
- Évidemment, je place une certaine confiance dans votre établissement, monsieur Bank."
Le gribouilleur joue avec une petite chèvre en porcelaine sur son bureau pour essayer de trouver une bonne idée. L'argent absent sur son compte faisait totalement partie de son plan. Son compte personnel était toujours vide. Par contre, que l'argent ne soit pas du tout passé par lui. Hmm... Ce n'était pas prudent de ne pas chercher immédiatement d'où venait l'entourloupe. Améri croyait dur comme fer dans le principe des chaînes et aux liaisons des atomes, le responsable était peut-être un proche qui l'avait peut-être démasqué, il fallait enquêter. À la base, les comptes d'où venait la transaction étaient affiliés à de fausses identités, elles-mêmes nourries par d'autres comptes avec d'autres fausses identités ; des chaînes et des chaînes. Au bout de quelques maillons, les comptes de la banque aurait terminé dans ceux de l'un des membres du conseil administratif de l'hôpital juste à côté et cet argent-ci par exemple, il le touchait. Ses ennemis se seraient partagés les restes, comme les hyènes qu'ils étaient. Le système automatique de la banque l'aurait finalement fait se vider d'elle-même où il le fallait, au moment opportun. Mais par trahison par manque de vitesse de sa part peut-être, l'argent fut le trésor de quelqu'un d'autre.
SCÈNE 3
Pas le luxe, pas le style, pas le clinquant, juste la classe ; la tête de cerf et le thé.
" Quel beau matin, n'est-il pas, Théo ?
- Surtout parce que l'on parle de vous, c'est cela, n'est-ce pas Major ?
- Verse les fonds pour le département d'inversion environnementale. Je dois prendre une journée pour voir quelqu'un. Il est temps d'assurer mon influence sur l'île sœur désormais. Comme sur celle-ci, installer une base imprenable dans les montagnes et n'avoir aucune faille sur les côtes. N'oublie pas que ce qui importe le plus aujourd'hui sont les relations avec les partenaires pharmaceutiques des Qataris et de Chine. Nos nouvelles usines et l'exploitation de notre pharmacopée, ne doivent pas subir de ralentissements ces prochains jours, c'est plus que primordial. C'est compliqué d'établir un empire sans toucher une goutte à l'identité et au faciès d'une île indépendante. Celui qui a inspiré votre nom serait très fier de moi, mon fidèle assistant.
- Voyons Major, tout le monde aime les principes de l'énergie renouvelable.
- Tout le monde aime la bonne cuisine et les belles images. Hihi.
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