Chapitre 2
J'entends des cigales. C'est l'hiver pourtant, mais ça ne fait rien. Elles me transportent dans un palais arabe que j'imagine derrière ma fenêtre. Celle-ci s'ouvre sur un vaste patio à ciel ouvert batît sur des colonnes de grès immuables. C'est un univers ocre, beige, sable, terre.
Le vent s'engouffre par le haut et vient soulever quelques voiles et rideaux en lin tendus ça et là.
J'ai le covid c'est vrai. Mais ce soir je suis au palais du Maharadja.
Une femme pressée arpente un des longs balcons qui donne sur l'enceinte. Je ne vois que son pas rapide. Ses spartiates soulèvent une fine poussière. Elle a quelque chose d'important à dire à quelqu'un. Le Maharadja sûrement.
Arrivée au bout du chemin, elle tire sur l'anneau doré d'une grande porte en bois sculpté qui s'ouvre en silence. Il est dans son bain de lait, entouré de trois laveuses nues. L'atmosphère est moite. L'une lui passe lentement un savon sur le bras, l'autre est derrière est lui, massant ses épaules. La troisième se prélasse au bord du bassin et son index fait de lents tours dans l'eau. A moins d'un mètre derrière celle-ci, un tigre blanc se repose. La touffeur qui règne dans cette pièce a plongé ces êtres dans une profonde somnolence. L'arrivée de la femme aux spartiates ne provoque pas la moindre réaction.
Agâcée, elle s'approche du bassin avec l'envie de réveiller ces endormis. Elle saisi la première chose qu'elle trouve: une papaye sur un haut plateau disposé-là. Et la jette dans le bassin, éclaboussant ceux qui s'y prélassent.
Ils sont prêt à l'écouter maintenant.
Je veux me pencher à la fenêtre pour entendre ce qu'elle a à dire.
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