Chapitre 27
29 avril, Venice Beach & Santa Monica
Philippe avait réservé un logement sur le front de mer, via Airbnb. L’appartement comportait un grand salon avec balcon donnant sur l’océan et deux grandes chambres, le tout meublé avec raffinement. Les deux hommes furent envoyés en mission de ravitaillement pendant que les femmes prenaient possession des lieux. Quand ils furent seuls, Philippe ne put s’empêcher d’interroger son ami.
— Que penses-tu de cette situation ? Tu crois que Shaina risque vraiment d’être inquiétée ?
— Sérieusement, je l’imagine mal tuer Sam, et par quel moyen d’ailleurs, pour ensuite trainer le corps jusqu’à la piscine. Le tout en quelques minutes seulement, puisque la femme de ménage les a vues discuter dans le salon avant de partir. Il faudrait aussi connaître les résultats de l’autopsie, car en fait, on ne sait même pas comment elle est morte. Peut-être a-t-elle eu un malaise dans sa piscine, tout bêtement. Mais en tout cas, les flics d’ici vont sûrement fouiller un peu dans les affaires de la clinique et ses relations avec la société de Sam. En tout cas, c’est ce que je ferais si j’étais à leur place.
— Tu crois que cette boite est louche ?
— Je ne sais pas, on verra ce que Julie va nous trouver. L’immobilier, ce n’est jamais très net.
Ils revinrent chargés de sacs remplis de bouteilles et d’aliments emballés sous vide. Julie fit la grimace en rangeant les produits.
— C’est peut-être organic, mais côté « développement durable », même en Californie, il reste du travail.
— C’est tout ce qu’on a trouvé pour le moment, on cherchera autre chose demain.
Brigitte sortit de la salle de bain, simplement vêtue d’une serviette blanche.
— Et qu’est-ce qu’on boit ?
— Chardonnay de la Napa Valley, pinot noir de Santa Ynez ou zinfandel de Sonoma, il y en a pour tous les goûts, et puis de la Bud Light pour les grosses soifs, énuméra Ange. Le chardonnay est frais, la bière aussi.
— Va pour le chardonnay, dit Brigitte.
— Chardonnay pour tout le monde ?
Ange ouvrit la bouteille et servit quatre verres. Les amis se retrouvèrent dans le salon, face au Pacific. Le bruit des vagues était perceptible par la grande baie ouverte, à peine couvert par le brouhaha des promeneurs, joggeurs et cyclistes sur la promenade, quelques mètres plus bas.
— Je regrette la mort de cette pauvre femme que je n’ai pas connue, dit Brigitte avec un clin d’œil appuyé, il semble qu’elle avait une vie mouvementée, et je souhaite que nos amis n’aient pas trop de soucis, mais nous n’en sommes pas moins en vacances, et j’ai bien l’intention d’en profiter. Tous levèrent leurs verres et burent aux vacances méritées.
Comme elle levait la main, la serviette glissa sur la poitrine de Brigitte qui la rattrapa de justesse sur ses hanches.
— Voilà qui est un bon présage, dit Philippe en déposant un baiser sur le sein de sa femme. Ange, je te laisse le bénéfice de l’autre.
— Et moi alors, protesta Julie.
Brigitte posa son verre et embrassa la belle métisse à pleine bouche.
— Ça te va comme ça, ma chérie ?
Julie répondit en posant ses mains sur la poitrine de son amie pour la caresser et baiser les tétons dressés.
— Je crois que je pourrai tenir jusqu’au diner.
— A propos de diner, reprit Ange qui était toujours affamé, qu’est-ce qui vous tenterait ce soir ?
— On peut aller à Santa Monica ? dit Julie, on a juste traversé en arrivant mais j’aimerais bien marcher un peu sur la corniche. C’est trop tard pour le coucher de soleil ?
— Non, si Brigitte s’habille rapidement ça doit pouvoir encore se faire dit Philippe en poussant sa femme vers la chambre. Tu nous réserves une table quelque part ?
— OK, répondit Julie en sortant son portable, TheFork va nous trouver ça. Pour quelle heure ?
— Vingt heures, dit Ange, on aura le temps de prendre un verre avant. Un Italien, tu as ça ?
— Valentino, sur Pico, à vingt heures, c’est validé. Viens, allons nous changer.
Ange prit sa compagne par la taille et ils se dirigèrent vers l’autre pièce. Quand Julie ôta son t-shirt, il l’attira à lui et l’embrassa. Il fit glisser les bretelles de son soutien-gorge.
— Enlève ça aussi.
Avec son jean déchiré et les seins nus, elle était terriblement sexy.
— Dommage que l’on ne puisse pas sortir comme ça, tu es magnifique.
— On se rattrapera en rentrant. En attendant, peux-tu me passer un jean en bon état et un chemisier propre ?
Son compagnon lui tendit un chemisier blanc très léger qu’elle enfila à même la peau. Il la regarda s’habiller avec délice, devinant les tétons sous l’étoffe. Avant qu’elle ne ferme le dernier bouton, il ne put résister à l’envie de déposer un baiser sur la peau qui disparaissait de sa vue. Julie ne manqua pas de remarquer la bosse qui s’était formée dans son pantalon et y posa une main ferme.
— Un peu de patience Monsieur le Flic Français. On a dit « après le diner ».
Dans la pièce voisine, Brigitte avait lâché la serviette et s’était jetée, nue, sur le grand lit, ses fesses rondes offertes au regard et au désir de son mari. Philippe reconnaissait les signaux de son épouse. Il fit glisser son pantalon et son boxer. Sans préliminaires, il la pénétra sans difficulté. Elle manifesta rapidement son plaisir, cherchant à accentuer les sensations en glissant une main sous son ventre pour se caresser. Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre un orgasme violent accompagné d’un long râle de jouissance. Quelques instants plus tard, Philippe la rejoignait dans l’extase.
— Certains n’ont pas pu attendre, dit Ange avec un soupçon de regret dans la voix.
— Tu ne seras pas déçu, répondit Julie.
Après avoir marché un moment sur la promenade longeant Ocean Avenue, les quatre Français descendirent sur la jetée qui s’avance sur le Pacifique. Ils se mêlèrent aux nombreux badauds qui déambulaient entre les attractions foraines, les bars et les fast-foods. Ils marchaient en se tenant par la main, comme de jeunes couples amoureux. Ange et Philippe avaient refoulé le moment de trouble ressenti en apprenant le décès de la femme avec laquelle ils avaient eu une aventure torride, à peine quelques jours plus tôt, et profitaient pleinement de l’instant présent avec leurs compagnes au tempérament volcanique.
Le diner fût plaisant et sans histoire, la carte italo-américaine n’offrait pas de surprises : grandes salades, plusieurs variétés de pâtes, veau et risotto. À la fin du repas, Julie réussit à glisser quelques mots à l’oreille de son amie.
— Vous avez donné des idées à Ange tout à l’heure. Il en était frustré. Je lui ai promis une compensation ce soir.
— Pauvre chéri, on va s’occuper de lui alors, répondit Brigitte avec un clin d’œil complice.
De retour à leur appartement, les deux femmes proposèrent aux hommes de leur servir un verre et de trouver une ambiance musicale relaxante avant de s’éclipser dans leurs chambres. Ange ouvrit la bouteille de pinot noir et servit quatre verres. Dans le salon, Philippe connecta son mobile au système audio et lança une compilation de Miles Davis. Sur le thème de So What, les deux femmes revinrent, toutes deux vêtues de robes minimalistes, amplement décolletées, ne laissant rien à deviner de leurs formes attrayantes. Après avoir goûté le vin, comme le musicien entamait une reprise langoureuse, Brigitte entraina Ange dans une danse lascive, sans aucune ambiguïté. Elle entreprit rapidement de le déshabiller, sous le regard intéressé de Julie et Philippe, assis chacun dans un fauteuil, le verre à la main.
La jolie rousse dégrafa la robe sur son cou et libéra ses seins laiteux avant de faire glisser le caleçon de l’heureux élu. Elle se débarrassa de sa robe avant de s’asseoir sur le canapé et d’attirer son partenaire à sa hauteur, lui permettant de prendre le sexe bandé dans sa bouche pour une longue fellation. Julie vint rejoindre son amie, et après avoir ôté sa tenue, plaqua ses seins sur le dos de son compagnon, ses mains venant compléter les caresses buccales.
Les deux femmes alternèrent diverses fantaisies érotiques avant de conclure. Elles firent allonger Ange sur le dos, à même le sol. Les deux femmes se partagèrent le corps du policier pour lui offrir le plaisir promis.
Philippe avait commencé à se masturber en regardant la scène qui se déroulait devant lui. Sur un signe de sa femme, il vint rejoindre le petit groupe. Déjà bien échauffé, il ne résista pas lonttemps. Julie accéléra la cadence et eut raison de l’homme allongé sous elle.
Continuant à se caresser mutuellement, les amis libertins passèrent sous la douche pour se rafraichir avant de revenir, toujours nus, finir le vin dans le salon.
— Alors mon chou, ça valait la peine d’attendre, demanda Brigitte ?
— Vous êtes toutes les deux adorables, et des amantes diaboliques, répondit Ange.
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