Chapitre 1: Direction
En route vers Forest-Beach, un endroit mystérieux perdu au beau milieu d’une carte, une ville apparue de nulle part lors du choix de notre nouvelle destination avec Haya.
La route est longue, mais nous arrivons, fenêtres ouvertes, TQG à fond. Enfin, nous voilà devant notre maison. Un grand jardin avec une allée se dessine devant nous. Avec Haya, nous échangeons un grand sourire, puis nous descendons et courons comme des folles.
Nous avions craqué pour les photos de cette demeure de trois étages, située dans un coin calme, entourée de peu d’habitations. C'est tout simplement magnifique, et l’intérieur est splendide. Une belle forêt longe notre maison.
Ayant fait uniquement une visite virtuelle, nous prenons le temps de tout découvrir. J’ai choisi ma chambre côté forêt : elle est juste incroyable, la vue est à couper le souffle et l’air si pur.
Après plusieurs heures d’exploration, nous décidons de nous rendre en ville pour faire du shopping, car nous sommes arrivées les mains dans les poches. J’aurais préféré me balader en forêt, mais je pourrai le faire plus tard.
20h30
Après avoir déposé nos dizaines de sacs dans la voiture, nous dirigeons vers un restaurant.
Installées près de la fenêtre, nous remarquons sur le côté une grande table pouvant accueillir une dizaine de personnes.
Serveuse : Bonjour, avez-vous fait votre choix ?
Nous : Oui, nous prendrons deux Pina Colada, s'il vous plaît.
Serveuse : Très bien.
La serveuse revient avec nos boissons, accompagnée d’un groupe de jeunes qu’elle installe à la grande table.
Nous discutons de nos projets pour les prochaines semaines, avec l’arrivée des grandes vacances et la reprise des cours en septembre. Si je m’en tiens à Haya, nous ne dormirons que peu, entre les balades en forêt, les sorties à la plage, les tournées de bars et les festivals… La totale.
Haya : Yuna, ma belle, tu as un admirateur secret.
Moi : Qu’est-ce que tu racontes ?
Haya : Le gars au bout de la table te dévore des yeux.
Moi : Tu dis n'importe quoi.
Curieuse, je pivote pour observer le jeune homme dont Haya m’a parlé. Mon souffle se coupe face à sa beauté. Mes yeux se perdent dans ses magnifiques yeux vairons, bleu-vert. Je me sens aspirée, et lorsque je baisse le regard sur ses lèvres qui s'étirent en un sourire irrésistible, je détourne rapidement les yeux.
Haya : La discrétion n'est pas ton fort.
Moi : Non, jamais.
Nous éclatons de rire.
Haya : Sincèrement, donne-lui ton numéro de téléphone. Fais quelque chose !
Moi : Tu sais que je ne peux pas, c'est compliqué. Je ne veux pas revivre ça.
Haya : Je sais, ma jolie, mais tout le monde n'est pas lui.
Moi : Tu as sûrement raison. J'y penserai.
Elle me sourit, puis soudain, elle se lève et hurle :
Haya : Allez, morue ! Ce soir, on va en boîte ! J'en ai repéré une pas loin.
Avant que je puisse répondre, elle me tire par le bras.
*
**Maho**
La journée d’aujourd'hui a été chargée. J'ai cru devenir fou avec leurs délires. Autant le saut en parachute semblait une bonne idée, mais ensuite, ils ont voulu me mettre dans une mini robe avec des talons aiguilles énormes, du maquillage, et même une perruque... La totale. Ils ont confondu ça avec un enterrement de vie de garçon alors que c'est juste mon anniversaire.
Heureusement, c'est ma famille, malgré le fait que nous n'ayons pas le même sang. Sinon, avec toutes leurs idioties d’aujourd'hui, je les aurais bien tués à la première seconde.
Nous prenons la route du restaurant parce que ces sales gamins ont faim. Ils passent leurs journées à manger, de vrais estomacs sur pattes.
Arrivés au restaurant, la serveuse nous installe. Elle nous connaît et sait qu’elle ne doit pas rester trop près.
Je me place en bout de table comme d’habitude, scrutant les alentours. Le restaurant est assez vide pour un vendredi soir. Mes yeux se fixent sur deux filles que je n’ai jamais vues : l’une avec des cheveux noirs aux pointes roses et des yeux verts, l’autre, aussi brune mais avec des pointes bleues. Dommage, je ne peux pas voir ses yeux.
Je reçois un coup de coude, me retournant vers Miyo qui arbore un grand sourire, l’air de dire qu'il m’a vu la fixer.
Moi : Pourquoi me regardes-tu avec ton sourire de débile ?
Miyo : Pour rien, pour rien. Tu veux peut-être que je lui demande son numéro ?
Désespéré, je souffle pendant qu’il rigole.
Je poursuis mon observation lorsque son regard vert-bleu percute le mien. Sa peau pâle ressort harmonieusement avec ses cheveux foncés. Je me perds dans ses yeux, sentant un lien se tisser entre nous, un fil doré qui semble nous relier au-delà de cet instant. Mon cœur s’emballe alors qu’elle plonge son regard sur mes lèvres. Je ne peux m’empêcher d’étirer un sourire, ce qui la fait se retourner rapidement. Maho allait prendre la parole quand la jeune femme d’en face se met à hurler. Il me regarde avec un immense sourire. Pas besoin de mots, j’ai compris. Ce soir, tout commence.
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