Chapitre 4: Scélérat
**Yuna**
Je suis dans mon appartement, une petite valise à la main. Je ne peux pas emporter grand-chose; il risquerait de s'en apercevoir. Quelques vêtements et le peu d'argent que j'ai réussi à mettre de côté sans qu'il se doute de rien. La porte claque. Merde. Je planque la valise dans le grand placard à pharmacie, un endroit qu'il n’ouvre jamais.
« YUNA ! »
Déjà de retour, je pensais avoir encore un peu de temps. Je souffle et essaie de sourire, malgré l'angoisse qui m’étreint.
« Ici ! »
« Tu as mis du temps à répondre. Que faisais-tu ? »
« J'étais aux toilettes. »
Je sais que je ne devrais pas lui mentir, mais s'il découvre que j'essaie de fuir, il me tuera.
« Tu me prends pour un idiot. »
Avant que je puisse réagir, je reçois une gifle. Il m’agrippe par les cheveux et me tire vers la chambre, me balançant sur le lit avec une violence qui me coupe le souffle.
« Tourne-toi ! »
« Pourquoi ? »
« J’AI DIT TOURNE-TOI ! »
Je m’exécute, fermant les yeux pour retenir mes larmes. Je sens mon short et mon sous-vêtement glisser. Une de ses mains se pose sur mon cou, l'autre tire mes cheveux. Un hurlement de douleur jaillit de ma bouche lorsqu'il s'enfonce en moi. Ses coups de reins accentuent la souffrance qui traverse mon corps; des larmes silencieuses dévalent mes joues, tandis que tout mon être tremble de douleur.
Il me salit encore une fois, me réduisant à un simple objet pour son propre plaisir. Je pleure à m’en couper le souffle, paralysée par la peur et la douleur, encore marquée par les violences d'avant-hier. Lorsque cette torture semble enfin prendre fin, il se retire, me laissant là, brisée et vulnérable.
Je tente de me lever, mais il me retient fermement. Ses doigts s'enroulent autour de mon cou qu'il serre si fort que j’ai l'impression de partir. Il me soulève comme une plume avant de me jeter au sol. Son pied s’abat sur mon ventre à plusieurs reprises, et je me recroqueville, dans un instinct désespéré de me protéger.
Malgré mes pleurs et ma respiration hachée, j’entends ses pas s’éloigner, laissant derrière lui un silence pesant.
Avec difficulté, je me dirige vers la salle de bain et pénètre dans la baignoire sans même enlever mes vêtements. L’eau chaude apaise mes muscles endoloris. J’essaie de reprendre une respiration normale, me concentrant sur le bruit réconfortant de l'eau.
Je ressens tant de douleur; des bleus se forment déjà. Je vais devoir utiliser une tonne de maquillage pour dissimuler tout ça.
*présent*
Je me réveille en sursaut, tremblante, une main posée sur mon ventre. Mon cœur s’emballe. En tournant la tête, je croise le regard du garçon de la boîte. Un soupir de soulagement m’échappe. Je me rallonge doucement, me remémorant ma soirée.
J'ai donc fait une crise et me suis évanouie. J'espère qu’Haya va bien. Je le saurai tout à l'heure. Sa main me rapproche de lui.
« Tu devrais dormir encore un peu, ma jolie. »
« Merci. »
Enveloppée dans ses bras, je me rendors, rassurée, sans mauvais souvenirs cette fois.
Quand j’ouvre les yeux, j’aperçois une main sur mon dos. Ma tête repose sur le torse du garçon de la soirée, qui semble dormir paisiblement à mes côtés..
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